Libération de la Côte d’Ivoire : voici pourquoi il ne faut pas compter sur la Gendarmerie !

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Considérée comme une force d’élite, la Gendarmerie Nationale en Côte d’Ivoire est devenue un grand corps malade. Comme le reste des forces vives de la Côte d’Ivoire, elle est en pleine déconstruction. C’est ce que la France appelle la réforme de la Gendarmerie. Mais à la vérité, il s’agit d’un travail d’instrumentalisation d’une partie de ce corps d’élite pour servir des intérêts politiques et économiques de la France. Les raisons qui fondent notre conviction sont multiples.
 
Pro patria, pro lege (Pour la Patrie, pour la Loi) : désormais une vue de l’esprit
 
Ce slogan est un sacerdoce. C’est un serment pour être aux côtés du peuple et du côté de la loi, au péril de la vie du Gendarme. Mais la Gendarmerie s’est divisée lorsqu’il s’est agit d’appliquer cette maxime au lendemain de la crise dite post électorale. Elle a failli à sa mission de défendre les lois de la République et le peuple de Côte d’Ivoire.
 
On nous parle de la trahison des Chefs qui n’auraient pas donné l’ordre de combattre. C’est peut-être vrai. Mais il y a la trahison d’une grande partie de la Gendarmerie elle-même qui n’aurait pas combattu même si elle avait reçu l’ordre de le faire.

Premièrement, parce qu’il y a de plus en plus de Gendarmes lâches qui ont rejoint ce corps, n’ont pas par amour pour le métier des armes, mais parce qu’ils ne trouvaient pas un autre emploi ailleurs. Deuxièmement, parce qu’un Officier supérieur comme Djiai Bi Poin, ex-Patron du CECOS, avait transformé cette unité en société de gardiennage privé pour s’enrichir ; et cette situation avait convaincu plus d’un Gendarme que Pro Patria, Pro Lege, c’est pour les Gendarmes qui sont venus à Abidjan pour regarder les immeubles et la lagune. Ceux qui sont venus pour gagner leur vie se sont convaincus de se servir de leur statut pour se faire plein les poches. Alors, devenus des affairistes, pourquoi iraient-ils essuyer des tirs d’obus et de mitraillettes ?
 
Enfin, par cupidité, le Gendarme a fini par penser ethnie, religion et parti politique dès qu’il y a une promotion. Et ce n’est pas aujourd’hui où il y a un « Programme national de rattrapage ethnique » qu’ils vont penser autrement. Quand tu les rencontres en  privé, ils disent qu’ils sont frustrés car le mérite n’est plus promu à la Gendarmerie. Alors, les uns et les autres, se disant laissés pour compte, n’ont pas d’autres choix que se mettre à l’écart et regarder faire. A tort ou à raison, les Gendarmes qui ont trahi la République et qui vivent la lune de miel du rattrape ethnique d’aujourd’hui, soutiennent que eux aussi avaient été frustrés sous le Président GBAGBO.
 
La Gendarmerie est prise au piège de la convoitise C’est ainsi qu’il faut comprendre les causes du débat ethnique, religieux et politique au sein de la Gendarmerie. Tout a commencé avec le coup d’Etat de feu le Général Guéi Robert. Des Sous-officiers de Gendarmerie ayant participé au coup d’Etat et au pillage des banques qui en a suivi, se sont retrouvés avec plusieurs immeubles à Abidjan et des véhicules de type 4×4 neufs. Mieux, ils ont connu une ascension fulgurante au sein de la Gendarmerie dans les mois qui ont suivi.
 
Mais la plus grande convoitise va naître lorsque des éplucheurs de pommes de terre comme Koné Zakaria et des soldats du rang comme Wattao, à la faveur de la rébellion lancée en 2002 qui aura causé la partition du pays et la mort de plusieurs centaines de Gendarmes ainsi que celle de près de 20 000 civils, vont se retrouver milliardaires avec des propriétés immobilières partout en Afrique de l’Ouest sans avoir à rendre compte à la Justice.
 
Du coup, défendre le Drapeau National se révèle être une fausse affaire. Seuls ceux qui prennent les armes contre l’Etat s’en sortent au plan social. Alors, pourquoi un jeune Gendarme rempli de convoitise du gain facile irait donner sa poitrine ? Qu’est-ce que cela va lui rapporter. Dès cet instant, il ne leur reste qu’à inventer des excuses lâches pour se débarrasser de leur devoir de militaire.
 
Le problème de la formation de guerre
 
Après leur sortie des camps de formation de Toroghué, la plupart des jeunes Gendarmes s’engraissent comme s’ils vont être « mangés » pendant les prochaines fêtes. Grosses fesses, gros ventres, obésité, plusieurs maîtresses, problèmes de santé, mauvaise tension artérielle, manque de souffle, perte de l’habitude d’entendre les bruits d’armes de guerre, etc., etc. La vérité, c’est qu’il leur reste beaucoup plus des souvenirs d’une formation que des réflexes de militaire. Du coup, ils ont peur d’aller au front et sont traumatisés quand ils voient le sang humain qui de surcroît sent très mauvais.
 
Le développement de l’esprit combattant aurait payé
 
L’exemple le plus utile est celui du Commandant Abéhi. Il formait ses hommes et les mettait en situation de simulation de combat défensif ou offensif. Il préparait leur esprit au combat. Presque tout le temps. Comme une équipe commando, il a développé chez ses hommes, outre l’esprit de combat, des réflexes très professionnels. Allez-y demander à la Licorne et aux FAFN (les rebelles baptisés Forces Nouvelles). Leurs corps jonchaient les caniveaux aux alentours du Camp d’AGBAN. Mais combien étaient les hommes du Commandant Abéhi ? Une poignée. Une petite poignée de guerriers hors pair qui ont neutralisé parfois des colonnes de 20 véhicules remplis de Dozos en seulement deux heures de combat. Parfois moins.
 
Mais cet esprit combattant fait défaut chez la plupart des Gendarmes démotivés par un environnement de travail de plus en plus malsain Le peuple ne doit pas compter sur une Gendarmerie de suspicion généralisée
 
Il doit en être ainsi parce que l’Unité et la Fraternité de corps au sein de la Gendarmerie sont en train d’être laminées à dessein par la France et Ouattara dans le cadre du rattrapage ethnique.
 
Les Unités Commando de combat et les unités mixtes de sécurité rurale et périurbaine ont perdu leur cohésion grâce au rattrape ethnique.
 
Les Gendarmes qui ont trahi sont en train de récolter les récompenses : grades attribués sans concours internes, promotion sans respecter les procédures, etc.
 
Aujourd’hui, un Gendarme est capable de tirer sur un autre Gendarme en cas d’opération militaire qui impliquerait toute la Gendarmerie car il y a des Gendarmes pro-Ouattara ou pro-France et des Gendarmes pro-Résistance.
 
D’autres Gendarmes pensent que du moment où leurs soldes sont payées, il faut laisser la situation en l’état. Ceux-là ont de nombreux enfants et une famille nombreuse à charge. Ils ne peuvent pas prendre les risques normaux du métier, c’est-à-dire, mourir pour le peuple.
 
Au regard de ce tableau dressé ci-dessus, comprenez-vous pourquoi les prophéties parlent d’une poignée de militaires qui vont libérer le pays avec l’aide de Dieu ?
 
Si oui, alors, arrêtez de compter sur les 50 ou 80 000 Gendarmes. Ils n’auront pour mission que de s’occuper du ratissage et de la sécurisation d’Abidjan après le passage des guerriers de la Résistance Révolutionnaire.
 
A Très bientôt.
                                                        Hassane Magued

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