LA PEDAGOGIE DU NON ou l’Hymne à la liberté.
Téméraires dans cet acte vœux-aveux
Conjurons avec force et foi nos peines
Poings serrés sans haine allumons le feu
Redressant le Totem de nos fois altières saines
(Extrait.Poème de Kwami K. togocity.com_ mars 2008)
Les grands débats font appel ailleurs qu’au Togo à la modernité et non à une bataille de chiffre autour des rassemblements distrayants, de discours ponctué de digressions et de paroles incantatoires. La modernité, ce n’est pas suivre la mode politique cyclique typiquement africaine : Election-Vol-Contestation, en rêvant de faire plus de bruit que les prédécesseurs à côté de la coupable indifférence de la Communauté Internationale. Pour organiser la contestation dans une dictature militaire, on n’a pas besoin de passer par la case complaisante des élections toujours truquées. Du reste le titre de candidat le mieux placé inventé par le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) au moment où ce parti togolais avait le vent en poupe ne fait de personne le leader de l’opposition et cela les chefs de partis le savent bien. Le relatif silence qui entoure le martyr de Monsieur Jean Pierre Fabre candidat donné pour gagnant des élections de mars 2010, est une grave moquerie à laquelle on doit mettre incessamment fin.Un chef de parti confiait qu’il se marrait souvent sous cape en voyant le grand leader fuir devant les bouchers en treillis comme dans une partie de chasse à la courre ! Nous osons le répéter de nouveau ; le FRAC (nonobstant la bonne foi des initiateurs) est une mystification et une plaisanterie de très mauvais goût. En amont des discours dits mobilisateurs et des quêtes d’argent de vils escrocs, cette structure difforme qui couve la poltronnerie et l’hypocrisie de ses membres est un venin engourdissant qui a fait de la diaspora une colonie de jacasseurs et un vivier de débauchage. Vivement qu’il nous tombe tous les masques, le frac, avant de sombrer dans le néant d’où il est né. N’eut été l’accusation de parricide, ils l’auraient tué depuis, ceux à qui J. P.Fabre fait de l’ombre. A défaut on en a fait rien autre qu’un tambour-major.
Au Togo, on le voit bien, les prétentions messianiques de ceux qui ont l’habitude de décompter les années de lutte (perdues) sont reprises malheureusement par leurs dauphins d’hier. On continue également d’exhiber les corps mutilés de nos concitoyens sur tout support médiatique tels des trophées macabres et ce avec une totale indécence.Combien en faut-il au fait ? Pourtant les mystifications nombrilistes des nouveaux Messies sont suffisamment déconstruites par les analyses et critiques des citoyens qui se sont donnés la peine d’offrir aux lecteurs intéressés le fruit de leurs réflexions au demeurant fort utiles dans un contexte surtout où la vigilance du peuple s’est relâchée de dépit. Le danger c’est de reprendre les mêmes erreurs et surtout d’utiliser le rejet du système RPT (Rassemblement du Peuple Togolais, au pouvoir) par l’écrasante majorité des togolais pour un positionnement égoïste et vide de gain par rapport a l’objectif : la démocratie pour un mieux être du citoyen.
Loin donc de tout ce charlatanisme, la modernité est résolument l’appel à la compétence et à l’intelligence des hommes et des femmes. Le togolais moderne doit pouvoir lui aussi compter sur une approche raisonnable et raisonnée, sur des combinaisons rationnelles et les idées novatrices. Reconstruire le pays devient une urgence. Pour ce faire les togolais doivent se libérer puis se parler. Les togolais de l’étranger doivent se concerter sans les a priori manichéens. C’est forcé. Autrement nous devons tous nous préparer à des affrontements sanglants. L’issue dans ces cas d’espèce apparaît plutôt comme un simulacre d’alternance. Mais ce ne serait pas encore le changement pour lequel des vies humaines sont sacrifiées. Ce ne serait pas encore la démocratie. Le chemin reste long. Très long. Il importe d’en informer les militants de base au lieu de les réunir pour bégueter comme des chèvres de vains slogans.
Les soubresauts politiques observés à l’intérieur des partis de l’opposition posent un problème générationnel de taille que ne peut résoudre les colmatages observés. Les jeunes qui ont rendu possible la révolution du 05 Octobre et qui se sont illustrés par des actes de « bravoure et de bravade de la dictature » pour emprunter le mot à M. Kinvi, sont restés en stand by dans l’attente désespérante que leur mentor leur passe le témoin. Le pied de grue n’a rien donné et pour cause! Vingt années plus tard les vaillants combattants de la liberté sont devenus à leur corps défendant des boulets pernicieux et de nuisibles aigris qui passent le clair de leur temps dans l’exercice malsain de la calomnie, de la médisance, de coups bas entres amis d’hier, des tromperies machiavélique. Les plus gourmands ont réussi une mue spectaculaire qui les place à la fois là-bas et nulle part !
Bref la classe politique n’a pas réussi à se renouveler à temps. Face à Faure Gnassingbé, on aurait pu voir la génération du 05 Octobre en challenger respectable. A la place, les pépés se sont jetés de nouveau dans l’arène pareils à de vieilles hyènes pour recueillir l’énième humiliation qui leur a fait perdre le peu de lucidité qui leur restait. Le résultat est qu’ils sont tous partis servir le « Petit ». TOUS. Le plus angoissant est de voir ce beau monde garder toujours l’illusion de servir à quelque chose. La société civile elle non plus n’a pas ou plus d’influence directe sur ce qui se fait. Les grands regroupements ont échoué. La Diastode, le CNSC, Bâtir le Togo ont échoué. Le groupe Alternative Togo, le CMDT ont échoué, le M05, Synergie Togo, GRAD , CACIT etc. sont en perdition. Il est temps de faire la politique autrement et surtout de libérer les énergies. Un vrai démocrate doit d’abord se libérer lui même des carcans de ragots, de penseurs par procuration, de la pression des moralisateurs pantouflards, des vautours de sites internet qui sautent d’une proie à l’autre, portés par leur seule insignifiance. Être libre dans sa tête est un passage obligé pour qui a fait le choix de servir la Nation. La pertinence de notre engagement en dépend.
J’en appelle donc à tous les concitoyens hommes et femmes, a tous les combattants de la tranche d’âge 30 à 55 ans de sortir de l’ombre des « anciens », de prendre des initiatives hardies pour libérer le pays. Ceux qui militent dans des structures qui ne répondent plus à leur attente, qu’ils en sortent et se réunissent par affinité pour créer la leur propre. Ceux qui ont la possibilité de créer un parti politique, qu’ils le fassent sans peur de trahir car par rapport à quoi trahit on ? Ceux qui veulent aller au gouvernement ; qu’ils y aillent ! Ceux qui veulent combattre le gouvernement, qu’ils le combattent. Ceux qui veulent marcher, la rue est pour eux ! Ceux qui veulent prendre le camp militaire, il est devant eux !
«… Il y a un temps pour démolir, un temps pour bâtir ; un temps pour pleurer, un temps pour rire ; un temps pour se taire et un temps pour parler… » (ECCLESIASTE 3)
Anani Alex Gomez Logo
Membre de 3G, Paris le 26/10/2010