« La décision du président temporairement exclu de l’UFC de recomposer le Bureau National semble ne pas trop bouleverser les concernés de même que les responsables du parti. Pour Eric Dupuy, secrétaire national à la communication, Gilchrist Olympio veut démanteler l’UFC. »
Comment appréciez-vous la décision de Gilchrist Olympio de reformer le Bureau National de l’UFC?Eric Dupuy : Elle est nulle, dénuée de tout sens. Elle est aberrante, absurde voire ridicule! L’Union des Forces de Changement au Togo n’appartient à personne. Elle appartient au Peuple togolais. Patrick Lawson et Jean-Pierre Fabre soutenus par les autres cadres et militants, malgré les difficultés, les atteintes graves à leurs droits, les brimades, les menaces et les intimidations, ont su faire de l’UFC un grand parti politique doté de structures et de règles de fonctionnement modernes et démocratiques, pour combattre la dictature et les dérives monarchistes du régime RPT.
Un individu, fût-il chef de parti politique ne peut se lever et décider de dissoudre puis recomposer tout seul un organe dirigeant de son parti. Surtout quand on sait que les membres de cet organe sont nommés par le Congrès, instance suprême du parti. C’est le lieu de préciser que c’est le deuxième Congrès ordinaire des 18 et 19 juillet 2008 qui a reconduit Monsieur Gilchrist Olympio dans ses fonctions de président national et qui l’a désigné candidat à la présidentielle du 04 mars 2010. Si Gilchrist Olympio remet aujourd’hui en cause la compétence et les décisions du Congrès ordinaire de l’UFC, c’est sa propre légitimité qu’il remet en cause.
Parce qu’elles ne l’arrangent plus aujourd’hui, Monsieur Gilchrist Olympio remet en cause plus de deux (2) ans après, les décisions du deuxième Congrès ordinaire de 2008 qui portent sur l’élargissement des instances de direction du parti pour les rendre plus modernes, plus fonctionnelles et plus démocratiques, permettant à toutes les forces vives du parti notamment les Dames et la Jeunesse de l’UFC d’y avoir leurs représentants. Ce renforcement des structures devait également améliorer l’efficacité de l’équipe de campagne du candidat désigné.
Les décisions du deuxième Congrès ainsi que les nouvelles instances qui en sont issues ont été rendues publiques par tous les média nationaux et nombre de média internationaux. Visitez pour preuve le site internet de l’ex candidat Gilchrist Olympio et vous vous en rendrez compte. A la date du 20 juin 2010, l’état major de campagne qui y figure n’est autre que le Bureau national tel qu’élu par ce Congrès
Quand Monsieur Gilchrist Olympio semble vouloir reprocher au Bureau National le retard pris dans l’exécution des décisions prises par le deuxième Congrès ordinaire du Parti, il oublie que le devoir du premier responsable du parti est celui de veiller à la bonne application des décisions prises par le Congrès.
Parmi les personnes révoquées, vous y figurez. Comment cela résonne-t-il dans vos oreilles ?
Eric Dupuy : Personne n’a été révoqué puisque la déclaration à laquelle vous faites référence est nulle et de nul effet.
D’une part, Gilchrist Olympio n’a aucune capacité à « révoquer » un membre de l’UFC d’autant plus qu’il est actuellement sous le coup d’une exclusion temporaire du parti. D’autre part, conformément aux Statuts de l’UFC, seul le Bureau National peut prononcer l’exclusion définitive du Parti.
Par ailleurs, vous devez savoir que le Président national n’est ni au dessus du Congrès, ni au dessus du Bureau National. A l’UFC il n’y a pas de père fondateur, il n’y a pas de Timonier national. L’UFC n’est la propriété de personne.
Trouvez-vous en sa réaction, un règlement de compte ?
Eric Dupuy : Je crois que Monsieur Olympio rêve. Il prend ses rêves pour la réalité. Aveuglé par la haine et la soif de vengeance, Gilchrist Olympio veut, avec la complicité active du RPT, détruire l’UFC, parti politique dans lequel se retrouve la très grande majorité des populations togolaises. L’Union des Forces de Changement est un patrimoine national, il appartient à tous les togolais qui se battent pour l’avènement de la Démocratie et l’Etat de droit dans notre pays. Elle appartient à tous ceux qui souffrent, ceux qui ont faim, ceux qui subissent l’injustice au jour le jour, ceux qui se retrouvent étrangers dans leur propre pays, ceux qui cette année encore ont tout perdu dans les inondations. Elle reste l’épine dorsale des forces démocratiques en lutte pour l’alternance et le changement au Togo.
Gilchrist Olympio est aujourd’hui dans une logique de destruction pure et simple de l’UFC et nous disons non ! L’UFC n’est pas la propriété privée de Monsieur Gilchrist Olympio.
Nous sommes déterminés à tout faire pour préserver l’unité de l’UFC. Nous ferons barrage à la campagne de mensonges et de désinformations.de cette poignée d’anciens militants qui ont choisi la collaboration avec le RPT au détriment des intérêts des populations togolaises pour quelques strapontins au gouvernement. Même le ronflant ministère d’Etat brandi comme un trophée par Gilchrist Olympio et ses amis est aussi vide que celui obtenu par Amah Gnassingbé dans le gouvernement de Maître Agboyibo.
Seriez-vous tenté de dire que Gilchrist Olympio est manipulé ?
Eric Dupuy : C’est à lui qu’il faut poser cette question.
Pour ma part, Monsieur Olympio doit se réveiller, ouvrir les yeux et regarder la vérité en face. Il ne peut pas continuer à se voiler la face avec les strapontins que le pouvoir RPT lui a « généreusement » concédés pour le conforter dans sa stratégie de destruction de l’Union des Forces de Changement.
De tout mon cœur, je souhaite vivement que « Fo Gil » se ressaisisse, qu’il laisse de côté sa haine et sa soif de vengeance, d’ailleurs infondées, et qu’il pense un peu à ce peuple togolais qui souffre et qui a concédé tant de sacrifices pour lui. Je voudrais pouvoir lui dire que personne ne l’a trahi, personne ne lui a fait un « coup d’état », personne n’est à l’origine de son accident…
Et vous vous attelez à la préparation du congrès ?
Eric Dupuy : Bien sûr que oui ! Vous savez, c’est un travail qui ne s’improvise pas et qui ne se fait surtout pas dans la précipitation. Nous avançons sereinement dans les préparatifs. Le Bureau National fixera la date du Congrès extraordinaire dans les prochains jours. Nos fédérations souhaitent que les assises de notre congrès extraordinaire se tiennent dans les plus brefs délais.
Je dois préciser ici que conformément à nos Statuts « le Congrès se réunit en cas de nécessité sur convocation du Bureau National, en session extraordinaire… ». D’autre part, la préparation du congrès et du Conseil exécutif national fait partie des attributions statutaires du Secrétaire Général.
Gilchrist Olympio n’a aucune capacité statutaire à décider de la convocation ou de l’organisation de ce Congrès extraordinaire.
Que dire de votre récente tournée à l’intérieur du pays les 7, 8 et 9 juin dernier ?
Eric Dupuy : Le bilan est largement positif. Le Bureau National a le soutien de la très grande majorité de nos fédérations. Certains présidents de fédérations, il faut le reconnaitre, se sont laissés abuser et ont suivi des personnes qui leur ont fait des promesses mirobolantes et fallacieuses de postes au sein des ministères, ambassades, préfectures, délégations spéciales etc. Mais aujourd’hui, ils sont désavoués par la base et certains reviennent déjà au bercail.
Je dis et je confirme qu’il n’y aura aucune scission, aucune faille au sein de notre grand Parti. Nos fédérations, nos sections et nos sous sections soutiennent le Bureau National issu du congrès ordinaire des 18 et 19 Juillet 2008.
Doit-on comprendre que cette majorité se dit prête à exclure définitivement Gilchrist Olympio ?
Eric Dupuy : Certaines fédérations déçues par le « Président national » et la campagne de désinformation de ses nouveaux amis demandent une exclusion définitive rapide de Monsieur Olympio. Cependant, il faut rappeler que conformément aux Statuts de l’UFC, seul le Bureau National peut prononcer l’exclusion définitive du Parti.
Propos de Eric Dupuy, secrétaire national à la communication de l’UFC, recueillis le 21/06/2010 par Sylvio Combey