Pour son pouvoir,vous pouvez lui retirer sa femme, je dirai ses femmes, décimer ses enfants et ensevelir son peuple. Mais ne lui demander pas une chose : son fauteuil présidentiel. Quand l’ex-ministre de l’intérieur François Boko aujourd’hui en exil lui a approché pour lui dire d’aller faire ses preuves dans un organisme international et revenir après, Faure n’est pas aller des quatre chemins : « Papa m’a dit de ne jamais laisser le pouvoir ». Après sa capture bis du trône le 4 mars, entérinée par la cour constitutionnelle le 18 mars 2010 et reconnu du bout des lèvres par les « blancs », Faure dit-on a finalement décidé de céder aux sirènes qui annonçent une hécatombe pour son pays. Tous les caciques du Rassemblement du Peuple Togolais(RPT) savent que leur avenir et leur devenir sont intimement liés à la survie du plus Faure des Gnassingbé. Ainsi rien a été négligé. C’est tout une armée à travers son chef d’Etat major en la personne du généralissime Ayeva Essofa qui est venu dire qu’il n’y personne au Togo de confiance à part les Gnassingbé. Et au RPT, tous sont d’avis que l’appât de postes ministériels engloutira beaucoup de rats dans l’opposition la plus versatile au sud du Sahara.
Et Maintenant ?
On n’a pas besoin d’être un fakir ou un mage pour prédire la suite. Faure a décidé de foncer droit au mur. Sur sa table, des dossiers les plus brumeux aux dossiers les plus noirs du pillage économique. Tchamsi traîne à lui tout seul une facture de 32 milliards. Les informations recoupées disent que 14 milliards seraient allés dans les caisses du fils de la nation. Sam Bikassam a englouti 17 milliards de FCFA dans des trappes du clan. Les 36 milliards des emprunts obligatoires sont tombés dans les escarcelles de Payadowa Boukpessi qui a fait main basse sur près de 1,5 milliards (sur ce dernier cas le Lynx éclaircira ses lecteurs). Le bidouillage des fonds du port par la cheville ouvrière Ingrid Awade est sur toutes les lèvres. Les projets du Fonds Européen de Développement (FED) ou le parrain du chéquier Gilbert Bawara sait aussi qu’il a laissé une petite partie pour le peuple et une grande part pour lui ( Des enquêtes tout azimut du Lynx à Bruxelles donnent des signes qui vont contre le ministre). A cela, s’ajoute une cohorte de zélés, de parvenus et d’arrivistes tous cramponnés à leurs petits privilèges. Pour le patron de OBUTS, Agbéyomé Kodjo : « Ils vont continuer par voyager, et coucher les femmes avec l’argent du contribuable togolais c’est tout ». Aussi, bien que le député Kpatcha Gnassingbé soit depuis arrêté et jeté en prison comme un vulgaire bandit, Faure au firmament de la griserie de son pouvoir, ne semble pas prendre la mesure du gouffre dans lequel il entraîne inexorablement le peuple togolais. Que dire de tous les prisonniers politiques dans les gêoles au nord du Togo où on décrit les conditions carcérales comme étant les plus rudes du pays.
Cinq chefs d’Etats pour soutenir Faure…
De ces cinq présidents, seuls le ghanéen et le Malien paraissent crédibles aux yeux des africains. Pour le pouvoir au Togo, l’arrivée d’un simple député du Rhône comme représentant de Nicolas Sarkozy est un trophée de guerre. Le camouflet, tous préfèrent au RPT ne pas en parler. Pis, le siège du RPT aurait été le lieu d’une fête que tous les caciques levaient des pas de danses et de chants avec un soulagement : « Et enfin ! aurait lancé Bamanante ». Le Togo est leur propriété, leur champ. Pour les chefs « nègres » traîtres de la sous-région, un conducteur de taxi-moto a lancé à leur endroit : « Heureusement que tous sont listés comme pays mendiants ! »
Que va faire le FRAC et que peuvent-ils encore ?
Dans le fonds, le FRAC et son bataclan de leaders se sont révélés êtres de piètres organisateurs. Plus occupés à faire des omelettes sans casser les œufs, les dirigeants du FRAC n’ont pas eu une anticipation sur le jusqu’au boutisme du RPT. On ne chasse pas des voyous par des marches pacifiques lançait un leader du MCA aux togolais ! Personne ne dit non plus d’amener les togolais dans la faune aux zébrures rouges des Forces Armées Togolaises (FAT). Mais ce qu’on reproche au FRAC est le manque de visibilité dans leur démarche citoyenne. Les marches oui et après ? Curieusement tous les ténors s’accordent à réciter un même refrain : « Nous n’allons pas exposer nos plans en public ». Face à un parti comme le RPT qui jouait sur le temps, la réponse aurait été aussi de surprendre l’ennemi par des stratégies de guerre. On aurait par exemple infiltré cette armée qu’on dit serait clanique et tribale. Mais demandez à nos leaders si un parmi eux quelqu’un à pour ami un caporal, un caporal chef, un soldat subalterne…
Dans le même ordre Les multiples cris de Kofi Yamgnane se sont révélés être plus politiques que stratégiques. Aucun socialiste de taille n’a donné son onction à leur ami d’hier. De Laurent Fabius à Arnaud de Montebourg, ce fut un silence de mer. Dans la course au pillage du Togo par les multinationales françaises, des noms comme Yamgnane sont à éviter semble reconnaître la gauche française aussi. C’est le meilleur remerciement de la France à son « nègre » qui a lutté toute sa vie pour la France de Mitterand ! Quand le parti socialiste déverse pour le Front Populaire Ivoirien (FPI) des africanistes(socialistes) tout terrain comme Guy Labertit pour soutenir Gbagbo contre ces rebelles lors d’un défilé monstre le 1 mai 2010, Kofi Yamgnane doit batailler au Togo tout seul. Pire son ami socialiste Laurent Gbagbo du haut de son hôtel à Lomé souhaitait voire tout le monde sauf Kofi Yamgnane. Décidément il ne fait pas bon d’être un opposant en Afrique !
Djima Matapari Lynx.info