Ils sont venus, ils ont écouté et ils ont vaincu la haine. Réunis dans la ville de Nuremberg pour trouver une ultime formule à ce qui les divise, les Tems semblent être satisfaits d’un accord aussi fragile comme peut l’attester cette phrase retenue : « ADT e.V. (Ndlr: Association Des Tems) et le groupe Communauté organisent la fête de Adossa-Gadao 2010″. Autant dire que rien n’a véritablement été fait comme base d’une union solide ! Les égos sont très forts, les égoïsmes démesurés au point que chacun ne veut lâcher du lest.
On aurait cru que pour une diaspora Tem plus solidaire, la réunion allait nettoyer les vieilles écuries d’une communauté qui a habitué les Togolais à faire de la fête Adossa-Gadaou une fête unique en son genre. Une date, deux fêtes, une ville, et un nom. Cela se passe en pleine civilisation allemande ! On aurait cru que le « plus jamais ça » jaillirait de nulle part, avec une association commune qui parlerait d’une même voix, qui prendrait les devants tels ces chinois construisant pour la grande Chine le plus long mur du monde ! On aurait cru à un sursaut du vivre ensemble dans la différence. Mais non. Dans une société Tem où le communautarisme est le socle, mieux la quintescence de leur existence, les malentendus, à partir du haut, ont pratiquement déséquilibré un même peuple à la base. L’année dernière par exemple, il y’a des éléments du groupe Communauté qui avaient fini par déposer leur valises à l’ADT.eV et vice versa.
A l’exemple des cousins d’Assoli qui ont fait de leur fête culturelle KAMAKA une et indivisible, les Tems de Sokodé peinent à trouver le chemin… Les murmures vont déjà bon train. Quand nous avions interviewé un Tem, celui-ci lâche : « Ils vont se cacher les cordes qui vont permettrent de faire une belle toiture. Ce sont mes frères je les connais ». Vrai ou faux, le secrétaire général de ADT e.v Medjéssiribi Bossi, disait avec un air de soulagement le 2 avril 2010 au micro du Lynx que rien ne sera plus comme avant : « Nous nous sommes réunis le 27 mars à Nuremberg pour trouver une solution. Nous l’avons trouvée. Désormais la danse traditionnelle se fera sur la place de la Villa Léon et pour la soirée dansante nous trouverons un lieu en commun accord ». Pour combien de temps durera cet accord aussi fragile? Les langues disent que depuis deux années successives du « moi ou rien », les antagonismes ont frustré les uns et les autres.
Les aînés Tem comme Ali Akondo, Bassirou Ayeva, Katakpaou Moudassirou pour ne citer que ceux-là, avaient fini par mettre les doigts dans le cambouis à la recherche d’une paix définitive et durable du brave peuple Tem en Allemagne. Ont-ils été vraiment écoutés? Jusqu’où durera cet accord? Quelle association acceptera de se fondre au profit de l’autre? Autant de questions, toutes justifiées, qui méritent des réflexions. Mais en pays Tem on dit demain appartient à Dieu, c’est seulement l’avenir qui édifiera les uns et les autres…
Camus Ali Lynx.info