Editorial : Le F.R.A.C. et le Syndrome du C.O.D !

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Le président élu, Jean-Pierre Fabre a,  a  juste titre proclamé sa détermination à ne pas se laisser voler sa victoire. Et cette détermination n’a d’égale que celle du peuple togolais qui exige le respect de son vote ! Mais, la détermination ne suffit pas ! Il lui faut s’appuyer ou s’inscrire dans une stratégie. Le président  Fabre, a-t-il une stratégie pour faire en sorte que sa détermination et celle du peuple ne soient pas un vain mot ? Comment échapper au syndrome du collectif de la défunte opposition du professeur Gnininvi ?

Telles sont, entre autres, les questions qui se sont  emparées  des esprits   après une série  d’anomalies ou d’incongruités révélatrices des inquiétudes de la population.   

La première de ces  incongruités interpelle  l‘Union Européenne.  Est-il acceptable que l’Europe croise les bras devant  un tel déchaînement de violences  sur des élections financée  par elle ? Est-ce normal que « l’Europe civilisée » continue de couvrir par son silence la violation de  droits  pour le respect desquels elle s’est impliquée, mais qui ne  sont nullement  respectés ?
 
La deuxième de ces incongruités est la rencontre entre le mouvement de Mr Kodjo Agbeyome, l’O.B.U.T.S, le F.R.A.C  et ce qui tient lieu de gouvernement au Togo. Ce fut, rappelons-le, à la suite des nouvelles brimades et exactions contre les manifestants, le 24 Mars sous le regard goguenard et complaisant de la communauté internationale et plus particulièrement de l’Union Européenne.

Le  risque d’une telle rencontre à Trois est de diviser la nouvelle Opposition pour mieux l’affaiblir. Les stratèges du F.R.A.C, s’il y en a, ne paraissent pas avoir aperçu la manœuvre !  C’est pourquoi, il importe de clarifier très rapidement les rapports entre O.B.U.T.S et le F.R.A.C surtout lorsqu’on se souvient du grand écart de Agbeyome après la réunion de Paris. Il faut à tout prix éviter que Agbeyome Kodjo ne soit le nouveau cheval de Troie du R.P.T et le talon d’Achille de l’opposition.

La solution, à notre avis, passe par une structure organique commune, un porte-parole commun pour le F.R.A.C et O.B.U.T.S sur la base d’une plate-forme minimale d’action commune et de lutte contre la dictature de Gnassingbe-fils ! Bref,  il est urgent de s’immuniser des a présent contre le syndrome du collectif démocratique du professeur Léopold Gnininvi. Pour ceux qui s’en souviennent, le  Collectif de l’Opposition Démocratique (C.O.D ) était pire qu’une pétaudière ! Au mieux, c’était une auberge espagnole ou chacun venait défendre ses intérêts de clan !

    
La troisième incongruité tient au  report de la manifestation prévue ce samedi 27 Mars  dans la capitale togolaise. A Washington D.C, la capitale fédérale des Etats-Unis, et dans certaines capitales européennes, des manifestations ont pu se tenir ce même 27 Mars. Il y a là, un hiatus, une dissonance grave dans la défense de la cause commune qui risque de porter une atteinte considérable à l’impact des manifestations ! Au reste, il ne semble pas qu’il y ait eu coordination entre toutes ces organisations dont la générosité et le dévouement ne sont pas en cause ! Tout cela devrait incomber au F.R.A.C qui a un impératif absolu d’occuper tout l’espace politique.Quand on sait que le motif avancé pour reporter la « manif » de Lomé fait la part plutôt belle  aux agresseurs de la population,  les responsables du F.R.A.C. et d’O.B.U.T.S devraient prendre garde de se déshonorer  si la contrepartie espérée – la libération de tous les détenus politiques, leur prise en charge médicale pour cause de tortures éventuelles, la réparation des dommages financiers, matériels et moraux  occasionnés par ces arrestations illégales –  devait rester sans suite !

Quelles précautions, ont-elles été prises pour s’assurer que ces gens sans foi ni loi respecteraient cette fois-ci leur parole ? L’heure n’est pas aux concessions surtout pas a celui qui n’en fait pas ! L’on n’a pas le droit de laisser faiblir la pression et la mobilisation populaires jusqu’à la victoire finale.

Sur tous ces points évoqués plus haut,  notre sentiment est celui d’une improvisation. Le peuple togolais à trop chèrement payé depuis 20 ans  la navigation à vue de ses « leaders » pour que le président Fabre ne tire pas de ce passé récent aux séquelles douloureuses, les leçons qui s’imposent surtout en matière de méthodes et d’organisation, les deux mamelles de toute stratégie a moyen et long terme. Le peuple togolais demande à son  président fraîchement élu, une stratégie  lisible  face a l’Europe, face à la communauté internationale et face à la Barbarie à visage humain qui s’appuie sur l’une et l’autre.

Max Dorcinville

                                
                                     
 

                                

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