Dans sa déclaration n° 1 du 6 mars, Kofi Yamgnane, porte-parole du FRAC, annonçait que « Jean-Pierre Fabre, président élu par le peuple souverain, nommera le moment venu un Premier ministre, chargé d’entreprendre des négociations et des consultations ». Cette démarche tire sa légitimité du suffrage réel exprimé par le peuple togolais. A ce jour, les Togolais sont toujours dans l’attente de la nomination de ce Premier ministre et la formation du gouvernement. Il faut savoir que le FRAC, par sa volonté de former un gouvernement de résistance signe sa détermination à ne pas se laisser voler la victoire une énième fois. Cette situation contrarie dangereusement les plans du laboratoire de Lomé II et provoque la panique : refus de manifestations, arrestations arbitraires, confiscation et destruction du matériel informatique de l’UFC, etc.
Comme les Togolais, l’Union européenne et surtout la France attendent la constitution de ce gouvernement de résistance. Qu’est-ce qui peut expliquer ce retard à l’allumage ?
Lors de la rencontre de Paris en février dernier, – et ceci n’est plus un secret -, Kofi Yamgnane était la personne pressenti pour assumer la charge de Premier ministre. Son expérience politique, son bagout et son entregent justifiaient ce choix qui l’enthousiasmait de surcroît. Il faut être clair et dire qu’il n’est plus très chaud pour la primature FRAC, alors que beaucoup de ses amis de sa famille politique en France et dans la diaspora sont disposés à lui donner le coup de main si nécessaire. Sa nomination à la primature donnerait un signal fort à la population et un coup de fouet à la revendication de la victoire.
Le pouvoir a vite senti cette menace et a entrepris de le travailler au corps par séduction et par intimidation. Ainsi le pouvoir est en train de « dealer » avec lui en lui proposant de freiner tout élan revendicatif au sein du FRAC contre de vaines promesses de le nommer comme Premier ministre, assouvissant ainsi une ambition qu’il avait exprimée lors des négociations de l’APG à Ouaga.
Kofi Yamgnane doit savoir qu’à chaque fois le pouvoir RPT est acculé, il sait trouver au sein même de l’opposition des ressources humaines pour se légitimer et rebondir. Ainsi en a-t-il été par exemple de Joseph Koffigoh, Eugène Adoboli, Edem Kodjo qui ont aujourd’hui disparu du paysage politique. Tout récemment, Yawovi Agboyibor (alias Bélier noir) est revenu de l’aventure abdominale et primaturale laminé : sa toison noire virant au gris blanc, couleur frelatée de Faure ; ses sabots d’un blanc immaculé ; la queue fièrement au vert, autre couleur de Faure, invitant le bélier à brouter là où il est attaché ; les cornes décorées l’une richement du sigle du RPT et l’autre pauvrement de celui de son parti, le CAR ! Et le tout dissimulé derrière des bêlements appelant au « conchenchus », au « retour de l’ascenseur » voire à la « méthode » laquelle invite au final, avec la ruse qu’on lui connaît, tout le monde à aller brouter à la mangeoire de Faure. Il pourra rejoindre au zoo erpétiste son vieil ami-ennemi, le vieux dromadaire fatigué, Gilchrist Olympio, pas du tout mécontent de la confiscation de la victoire de Jean-Pierre Fabre, le secrétaire général de son parti, l’UFC, dont il n’a jamais voulu du bien. Est-ce vraiment à ce jeu qui broie son joueur que veut jouer Kofi Yamgnane, en acceptant d’aller à la primature de Faure sans garde-fou aucun, en misant sa cartouche personnelle et aussi celle du FRAC ?
Lui qui connaît mal la classe politique togolaise et ses fourberies et ses turpitudes, devrait être constamment vigilant quant à ses amis et ses conseillers qui sont pour certains en collusion avec le clan Gnassingbé et qui cherchent à le détourner du FRAC.
Aujourd’hui, Jean-Pierre Fabre doit rendre officiellement la nomination de Kofi Yamgnane au poste de Premier ministre afin de couper court aux supputations et aux rumeurs en circulation, quitte à celui-ci de l’accepter ou de la refuser, ce qui permettra de clarifier l’atmosphère interne au FRAC, avec le peuple convoqué en témoin cardinal.
Quant au FRAC, il incarne les aspirations profondes du peuple. On souhaite qu’il garde son unité et continue à travailler dans la solidarité et dans la détermination quelles que soient les sirènes du clan et du large.
Paris, le 14 mars 2010
Waste Aregba (Bordeaux)
Tido Brassier (Paris)
Comi Toulabor (Bordeaux)