Togo. La parole est désormais au peuple et non plus à la coalition [Par Dr Antoine RANDOLPH ]

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Togolaises, Togolais !

Chers compatriotes !

Le 26 mars, nous avons écouté avec consternation la déclaration liminaire de la coalition des 14 partis politiques suite au deuxième round du dialogue « Lomé 2018 » après un mois de suspension.

Les concessions faites par la coalition sont énormes et elles outrepassent le mandat que le peuple lui a confié, c’est-à-dire, négocier ici et maintenant la sortie de Faure Gnassingbé. Renoncer partiellement à la constitution originelle de 1992 pour permettre à l’usurpateur de rester à la tête du pays jusqu’en 2020, c’est, d’abord, trahir les 98% de suffrages recueillis par ladite constitution, c’est, ensuite, trahir notre peuple qui exige son départ immédiat et se trahir eux-mêmes qui exigeaient la « C92 originelle avec toutes ses conséquences !!! ». C’est aussi obéir servilement aux pays néocolonialistes, institutions internationales, sociétés mafieuses, fraternités ésotériques et religieuses qui soutiennent le dictateur ! Non ! Ces concessions sont inacceptables !

Ainsi, si le peuple les acceptait, elles ouvriraient en fait la voie à une cohabitation transitionnelle chaotique qui serait plus dangereuse que la 1ère transition, vu que le système dictatorial de Faure Gnassingbé est plus pernicieux, plus pervers et plus prédateur que celui de son père. Sommes-nous aussi masochistes pour nous faire éternellement battre et végéter dans la souffrance ? Sommes-nous un peuple de cobayes pour être soumis à des expérimentations sans fin?

Donc permettre à Faure Gnassingbé de rester jusqu’en 2020 et ne plus se représenter n’est pas » défendre les positions du peuple jusqu’au bout », c’est tout simplement trahir en abandonnant sa revendication fondamentale, seule capable de mettre en place une transition pacifique permettant de restaurer la démocratie, la liberté, la justice et de faire renaître une nouvelle espérance pour le peuple et sa jeunesse.

Aussi cette déclaration laconique de la coalition est-elle semblable à l’annonce des préparatifs des obsèques de notre démocratie grièvement blessée à l’hôtel du 2 février ; heureusement que son cœur bat encore. Nous devons et pouvons sauver en urgence, coûte que coûte, notre démocratie ! Pour ce faire, nous, enfants de la Patrie, devons prendre des mesures rapides et radicales !

Le peuple togolais est Souverain ! Sa lutte contre la dictature néocoloniale, militaire, dynastique et mafieuse est légitime et juste ! Le peuple est entré dans la résistance !

Au nom de la Résistance togolaise patriotique :

Nous déclarons que l’immoralité, la mauvaise gouvernance, la corruption, les crimes politiques et économiques de Faure Gnassingbé et le brigandage au sommet de l’Etat telle que l’exploitation offshore du pétrole depuis de nombreuses années à l’insu du peuple sont des motifs importants et suffisants pour exiger la démission de l’usurpateur. De plus, en tant que ministre de la défense et chef suprême des forces armées, il est directement responsable des graves et massives violations infligées au peuple depuis le 19 août. Nous n’avons plus confiance en lui ! Au nom du peuple, nous proclamons solennellement sa déchéance !

Nous demandons à la coalition d’écouter la voix du peuple et non la communauté internationale, de ne pas s’entêter dans ce précoce dialogue de sourds qui ne peut, une fois de plus, qu’aboutir à un accord de dupes dont l’application serait aussi aléatoire que chaotique. En conséquence, nous lui demandons de quitter définitivement la table de négociations, de ne signer aucun accord au nom du peuple et de sortir du juridisme pour rallier la rue !

L’annonce des intentions ou décisions politiques impopulaires quelques semaines ou quelques mois avant leur application est une stratégie que des politiciens utilisent souvent pour tester la réactivité et la combativité du peuple afin de paver le chemin à leurs noirs desseins ! Togolaises, Togolais, restons fermement debout, unis et confiants en nous-mêmes ! Pas de découragement ! Pas d’hésitation !

Nous demandons que le dossier togolais ne soit plus traité par le président du Ghana, malgré sa volonté et sa disponibilité, car il y a conflit d’intérêts du fait des financements occultes fréquents de son parti NPP (new patriotic party) par la famille Gnassingbé père et fils ! Monsieur Nana Akufo-Addo joue simplement le rôle qu’il doit jouer !

Nous demandons aux partis politiques décidés d’en finir avec cette dictature cinquantenaire de rejoindre la société civile et sa diaspora pour reprendre, réorganiser et continuer la lutte de libération jusqu’à la victoire.

Nous demandons à tout le peuple togolais de prendre son destin en main en participant activement à cette lutte non-violente basée sur la désobéissance civile, l’insoumission et la non-coopération dans tous les domaines : culturel, social, politique et économique ! La parole est désormais à toi, peuple, car tu es Souverain ! La Patrie éternelle se réjouit déjà de ta détermination !

L’heure divine de notre libération a sonné ! Vox Populi, Vox Dei ! La joie approche !

Vive la libération de notre chère Patrie, l’Or de l’Humanité !

ABLODE ! FEZIRE ! FEZIYE ! ABLODE GBDZA !

Fait à Colmar, le 28 mars 2018.

Pour la Résistance togolaise : Votre frère Ati.

Dr Antoine RANDOLPH 

antoinerand@hotmail.com

29 mars 2018

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