Me Jean Yaovi Dégli : Il touche les deux plaies du Togo, la médiocrité et le pillage à ciel ouvert des deniers publics ! [ Par Camus Ali

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Qu’on l’aime ou pas, il faut lui reconnaître le franc parlé. Avocat de son état et intellectuel togolais, le natif de Kpalimé a parfois un peu une longueur d’avance sur toute la classe politique togolaise réunie. Lui, c’est Me Jean Yaovi Dégli. On le comprend. Plus jeune ministre de tous les temps au Togo, c’est avec la Conférence Nationale Souveraine (CNS) qu’il fait ses premières armes. Il finira par déposer son baluchon en France comme exilé politique. Charles Pasqua alors ministre de l’intérieur tentera vainement de le remettre à son bourreau : Le généralissime défunt Eyadema Gnassingbé. Un temps de bataille judiciaire avec quelques corrompus des Nations Unies, il sort totalement blanchit de cette affaire qui avait servi aux missi dominici du pouvoir togolais de le vilipender tel un vulgaire bandit. « Le temps est le second nom de Dieu » nous enseigne Laurent Gbagbo. Revenu d’exil sous le regard bienveillant de Pascal Bodjona, alors ministre de L’Aménagement du Territoire et des Collectivités Locales, l’homme semble avoir toujours refusé de se taire quand, sous ses yeux la nation togolaise se délite et que, des pans entiers de l’Etat ne ressemblent plus qu’à un dépotoir, un amat de détrutus d’un pays sorti d’une guerre. Haï par une opposition qui ne le comprend pas et tenu à distance par un pouvoir qui se méfie de lui, l’avocat vient de lâcher le morceau : les plaies qui gangrènent le sommet de l’état sous le regard bienveillant du prince.

Il faut noter que, certains intellectuels togolais ont depuis choisi leur camp. Ici, il n’est plus question de regarder l’hydre renaître de ses cendres mais de s’opposer mieux de lui couper ses tentacules. En filigrane, le coup de gueule de l’avocat : « Vous dites que les caisses ont des problèmes. Mais à côté, il y a des gens qui piochent dans les mêmes caisses et personne ne dit rien. Pendant que vous dites que les caisses sont vides, qu’on n’a pas les moyens, les gens sont en train de piocher, de devenir des milliardaires. Mais vous ne dites rien, alors qu’ils ne deviennent pas des multimilliardaires en travaillant, en étant des hommes et des femmes d’affaire. Ils deviennent multimilliardaires en puisant dans les caisses de l’Etat. Comment voulez-vous que les enseignants puissent comprendre qu’à côté, il y a des gens qui pillent les caisses de l’Etat, alors qu’au même moment on leur dit qu’il n’y a rien dans les caisses de l’Etat pour satisfaire leurs problèmes ? Quand on demande de serrer la ceinture, il faut commencer par soi-même ». C’est connu, en temps de vache maigre des peuples, seuls les citoyens de ces peuples sont le dernier recours. Faure Gnassingbé peut-il enfin comprendre que, quand c’est trop lourd à porter, on lâche les baskets au peuple ?

Camus Ali
Lynx.info

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