Faure, c’est ce président qui a la capacité de diriger sans être inquiété. C’est aussi ce président qui peut verser dans le grand banditisme sans être appréhendé. Le Togo , c’est « lui ». La liste de ces pillages, est tellement longue, que les Togolais en viennent à prendre tous journalistes qui en parleraient pour menteurs. Très rapidement, on peut dire que le prince est né sous un bon signe 6.6.66. Toutes les chances lui tendaient le bras et lui tendent encore les bras à défaut d’une opposition quasi-inexistante et sans grande menace sur le fils à papa Gnassingbé.
A la mort de son géniteur dictateur, après le triple coup d’état en une journée, quand il vient à être élu dans les conditions des plus sauvages en 2005, il initie le projet d’un emprunt obligataire avec son ministre de l’économie et des finances de l’époque Payadouwa Boukpessi, et pour troisième complice, il choisit Ingrid Nana Awadé. Cette dame que des esprits abrupts au Togo ont vite fait de nommer la « dame de fer » quand elle n’avait rien qui pouvait attirer la vision d’une gestionnaire indélicate, si ce n’est ramasser l’argent des impôts et les faire convoyer sous d’autres cieux.
Des milliards surgis de nulle part. Mais , il apparaît que les bailleurs sont en majorité des personnes privées et essentiellement des gens avides de blanchir des fonds accumulés lors de divers trafics illicites. Il n’est de secret, pour les initiés de la finance internationale, qu’une telle opération lancée par le Togo par ces temps qui courent, où d’un côté, il y a des risques importants de troubles sociaux et, de l’autre, une crise politique permanente de contestation du pouvoir, ne peut être qu’un fiasco dans la mesure où aucun bailleur de fonds sérieux ne placerait un centime au Togo et que les fonds dont il est question ici ne pouvaient que provenir d’origines douteuses et inavouables. Et les experts ne s’en cachent pas, cette opération qui a servi au clan Gnassingbé et à leurs alliés à blanchir des fonds issus de trafics illicites n’est que le moyen par lequel il y a eu injection massive à travers le circuit économique togolais de liquidités dont l’origine ne peut être légalement prouvée. La preuve en est que cette opération est tout aussi opaque que l’est la réalité de la gestion du Togo malgré les déclarations claironnées par le pouvoir depuis un moment sur d’hypothétiques changements dont les manifestations sont entre autres le chantier de la nouvelle présidence, et le château du « Baron » de Noépé.
À chaque quinquennat son emprunt obligataire
La trajectoire des 41 milliards d’emprunts obligataires de 2005, aucun député de l’opposition, aussi honorable soit-il, n’est monté sur le perron de l’Assemblée Nationale pour demander à Faure et à ses délinquants de ministres ce qu’ils en ont fait. Pis, une meute d’opposants sont venus en renfort à la dictature. Tout se passe au Togo comme si d’autres auraient une licence de piller la République. Alors pour le deuxième quinquennat, le prince ne s’est pas fait prier. Il a récidivé mais tout en prenant soin de ne plus faire un grand tintamarre et un grand bruit. Au Togo, les journalistes aiment plus parler d’histoires de fesses, d’histoires d’opposants ventrocrates reconvertis que de braquer les yeux sur ce nerf de la guerre qui fait que les Gnassingbé sont indécrottables depuis plus de 43 ans : l’argent et ses ramifications.
Des recoupements du Lynx, ceux qui avaient fait jaillir une pluie de milliards en 2005, sont les mêmes qui sont entrain de s’apprêter à déverser une pluie d’autres milliards pour l’emprunt obligataire 2011. Pour une population avec un revenu annuel de 300 dollars, ne demandez pas au Lynx de vous fournir la liste des voyous de la République. Faure sait que son banditisme peut passer inaperçu depuis que Fabre et petits amis sont à la plage. Gilchrist est réquisitionné pour chanter les mérites de son ministre de l’économie Adji Otteh Ayassor. Agboyibor serait coincé par une vilaine maladie. Léopold Gnininvi se fait discret depuis qu’il a gouté aux délices du pouvoir jolie-jolie. Reste le boiteux du PDP Bassabi Kagbara qui se fait le devoir de crier dans une République où tout le monde marche par la tête et pense par le ventre : « En 2005, 41 milliards de l’emprunt obligataire ont disparu par enchantement. Aujourd’hui, on annonce encore un emprunt obligataire pendant qu’on ne sait à quoi ont servi les fonds du précédent emprunt. Alors il faut que le pouvoir change de pratiques, qu’il donne le bon exemple de la gestion transparente des deniers publics, et le bon peuple n’aura aucune peine à suivre l’exemple. En attendant, il faut croire que l’administration est à l’image des hommes au pouvoir ». Sera t-il entendu, lui dont le parti se limiterait à Pagouda et environs?
Faut-il ajouter que les milliards que Tchamsi Ferdinand a aussi engloutis sont restés sans audits? Faut-il rappeler que le même Adji Ayassor lors du tête-à-tête avec Agbéyomé Kodjo sur Africa 24 disait demander un audit sur ces crimes financiers? Faut-il rappeler que sous le règne de Faure aucun prédateur des deniers publics n’a jamais été inquiété? Pour le reste, pour son deuxième quinquennat, Faure, je dirai votre président « illuminé et je-m-en-tape » vous demande, chers Togolais, 30 nouveaux milliards de Francs CFA pour son emprunt obligataire. L’appel est lancé à tous ceux qui veulent blanchir, après avoir pillé le Togo, après avoir vendu la drogue, après avoir vendu la jeune fille togolaise à des fins de prostitutions, après avoir pillé la République pour réinvestir dans la République. C’est du Faure au pays de Faureland…
Camus Ali Lynx.info