Dr Agbota Zinsou : « Le simple bruit ne suffit pas pour renverser l’appareil militaro-politique des Gnassingbé »

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Occhionews.com : Bonjour M. Zinsou, vous n’êtes plus à présenter, vous êtes auteur dramaturge togolais, ancien directeur de la troupe nationale du Togo, figure de proue de l’opposition et membre influent de la diaspora togolaise en Allemagne. Il y a quelques années vous étiez sceptique vis-à-vis de la situation politique de votre pays le Togo. Quel est aujourd’hui votre état d’âme concernant ce pays que vous aimez tant ? Est-ce que votre scepticisme a fait place à l’espérance ?

Dr Agbota Zinsou :L’espérance, je ne l’ai jamais perdue. Non pas que la situation se soit améliorée, bien au contraire elle est devenue encore plus confuse, plus sombre, parce que nous nous installons  de jour en jour, chacun dans son rôle. Au pouvoir d’user de tous les moyen pour se maintenir en place : distribution de quelques strapontins, nantis de quelques prébendes à l’opposition ou aux soi-disant opposants, parfois de guerre lasse, de se résoudre à cela, d’où : corruption généralisée et achat de conscience. À cela s’ajoutent les coups montés comme les incendies des marchés de Kara et de Lomé. Mais avant cela, le prétendu coup de force de Kpatcha Gnassingbé qui a occasionné un affrontement militaire ayant entraîné la mort de citoyens parmi lesquels des innocents, répressions violentes des manifestions des populations, emprisonnements sans causes et sans preuves…À une certaine opposition de se complaire dans une forme de contestation qui devient de jour en jour un fonds de commerce, parce qu’elle ne trouve pas, d’une part, la voie de son unité pour être réellement en mesure de renverser le pouvoir, et parce qu’elle est, d’autre part, en panne de stratégie. Ces deux choses, l’unité et la stratégie, manquant à l’opposition, on ne peut vraiment pas dire qu’elle porte en elle, sur elle, l’espoir de nos populations. Et dans ce climat, précisément, nos populations s’enfoncent de jour en jour dans la pauvreté et la misère. Tandis qu’une minorité accapare presque toute la richesse du pays, la très large majorité qui est contrainte de se nourrir d’un boule de pâte de maїs  ou de mil et de piment, par jour si elle le peut, doit acheter ce même piment à 300 francs le tas( 5 francs à peine dans les années 70). Combien de nos concitoyens ont 300 francs par jour pour vivre ? Et nous ne voyons venir, dans les toutes prochaines années, ni État de droit, ni démocratie véritable, ni justice sociale. Faut-il attendre une implosion comme celle à laquelle nous assistons actuellement, regardant du côté d’un pays comme l’Ukraine ou la Syrie, car les hommes, je le crois et l’ai toujours dit, sont faits de la même pâte partout, à l’Est, à l’Ouest, au Nord, au Sud. Ils ne peuvent supporter aucun totalitarisme qui, non seulement réduit leur liberté, mais en plus les condamne à la misère pendant trop longtemps.

L’espoir, malgré ce tableau sombre, c’est qu’un jour, proche ou lointain, nos populations vont, une fois pour toutes, prendre leur destin en main. Il ne faut jamais perdre espoir quand il s’agit d’un peuple. La vie d’un peuple, ce n’est pas dix ans, ce n’est pas vingt ans. Ce n’est même pas cinquante ans.

Dans moins d’un an très exactement, les togolais seront appelés à élire leur prochain président, pensez-vous que l’opposition togolaise a enfin une chance de remporter ces énièmes élections ?

Il faut être aveugle, ou menteur, ou démagogue pour faire croire aux Togolais que l’opposition, dans son état actuel, ou n’importe lequel de nos opposants qui  chacun se déclare le « plus présidentiable » puisse remporter les élections présidentielles de 2015. Le simple bruit ne suffit pas pour renverser l’appareil militaro-politique des Gnassingbé et contrecarrer l’action des réseaux  qui soutiennent celui-ci. Je n’en dis pas plus.

Qu’est-ce qui selon peut aujourd’hui peut servir de ciment d’unification à l’opposition togolaise engluée dans de stériles querelles de chapelle ?

Une seule chose : la conscience qu’il ne s’agit pas de leur personne, limitée dans le temps et l’espace, mais de la Nation togolaise, appelée à la pérennité.  Mais cette conscience-là, je doute fort que nos leaders politiques actuels l’aient ou puissent l’acquérir dans les quelques mois qui nous séparent de l’échéance de 2015.

Quel rôle devrait jouer la diaspora togolaise dont vous êtes une figure de proue dans la perspective d’une alternance en 2015 ? Ne croyez-vous pas que la diaspora togolaise est un peu désorganisée presque inactive voire inaudible ?

La diaspora est divisée, désorganisée, c’est une ritournelle. Elle est à l’image de cette opposition qui se dit « du terrain ». On pourrait espérer qu’elle joue un rôle déterminant, mais voyez ce qui se passe : les mêmes gens « du terrain » comme ils disent, veulent se servir de la diaspora, soit pour conserver et renforcer le pouvoir ( il s’agit, bien sûr du clan Gnassingbé et du RPT-UNIR), soit comme une arrière force pour peser et obtenir les strapontins, les prébendes, ou dans les meilleurs des cas, alimenter leurs fonds de commerce comme je l’ai dit. Une diaspora qui inaugure une nouvelle manière de concevoir la politique dans ses méthodes, ses stratégies et surtout dans ces buts, où se trouve-t-elle ?

Évoquant le contentieux togolais un eurodéputé dira que l’opposition togolaise ne sait pas ce qu’elle veut et n’a ni stratégie de communication, ni stratégie de lutte, qu’en dites-vous ?

Je dirai simplement que c’est vrai. Avec cette nuance que le peuple togolais, lui, sait ce qu’il veut. Le drame c’est que certains opposants, pour recruter leurs militants, commencent par dire au peuple, vraiment, ce qu’il veut, ou au moins ce qu’il veut entendre. Nous avons tous entendu un leader d’opposition clamer haut et fort, dans toutes les langues du monde « Faure Gnassingbé doit partir, Faure Gnassingbé must go ! » Ce langage-là correspondait à ce que le peuple veut. De nombreux citoyens et citoyennes l’ont donc suivi. Mais nous savons comment, où, cette belle histoire s’est terminée : par et sur de minables sièges  dans une assemblée  dominée par le RPT-UNIR, qui ne permettront jamais d’atteindre aux aspirations du peuple. Les indemnités parlementaires, ça compte, même si pour les toucher, il faille sacrifier le peuple, piétiner le peuple. Et maintenant, de quoi parle-t-on encore ? D’élections locales et pour beaucoup, ça sonne : « avantages pécuniaires et prestiges sociaux pour conseillers municipaux et maires ». Qui s’occupent vraiment de « ceux qui mangent du piment rouge », comme je l’ai écrit dans une de mes pièce jouée déjà dans les années 87 au Togo  ?

L’union sacrée de l’opposition tant réclamée par t les partisans de l’opposition apparaît aujourd’hui comme une quête du graal, pourquoi selon-vous l’opposition togolaise n’a jamais réussi à présenter un candidat unique aux élections présidentielles ?

Si, l’opposition a failli réussir à présenter un candidat unique en 1993 par exemple, en la personne de Edem Kodjo, qui s’est  retiré, par la suite, la veille du scrutin, pour une raison, à l’époque, incompréhensible pour le commun des mortels togolais. Je crois avoir compris aujourd’hui les raisons du retrait de Edem Kodjo, en observant la suite du parcours des hommes qui animaient l’opposition ces années-là : Edem Kodjo lui-même, Agboyibo, Gnininvi, Zarifou Ayeva : ayant vite compris qu’ils n’avaient aucune chance, ni la force, ni l’envergure nécessaire pour devenir président, ni surtout l’assentiment des puissances qui de l’extérieur faisaient tout pour maintenir Eyadema au pouvoir, ils avaient préféré suivre bien sagement les conseils de ces puissances qui leur garantissaient des postes de ministres, de premier ministre dans le meilleurs des cas. Et ils ont été premiers ministres ou ministres. En 2005, à la mort d’Eyadema, ces hommes ont, d’une manière que je n’hésite pas à qualifier de cynique, désigné Bob Akitani, en espérant que le vieillard mourrait bientôt et les laisserait s’entredéchirer pour que le meilleur gagne, ou que le clan Gnassingbé fasse encore un coup  d’État. Celui qui dit que ces opposants-là ne savent pas ce qu’ils veulent a raison. Ou plutôt, ils savent ce qu’ils veulent, mais ce n’est pas ce que veut le peuple togolais.

Croyez-vous cette fois-ci que le CST et la coalition Arc-en-ciel accorderont enfin leurs violons pour présenter un candidat unique capable d’affronter et de gagner les prochaines élections ? Ne voyez-vous pas que la tâche devient compliquée voire impossible avec l’absence de dialogue entre les deux coalitions et récemment, la défection de Monsieur Agbéyomé Kodjo des rangs du CST ?

La question n’est pas là. J’étais, tout dernièrement, dans une réunion politique de Togolais à Brème et au cours d’une séance, une jeune compatriote, prénommée Akpédjé (Dieu merci de nous l’avoir envoyée pour « prophétiser », sans jouer sur le sens de son nom en ewe ) nous a dit que la question n’est pas de savoir qui pourra être président au Togo. Akpédjé m’a impressionné, nous a impressionnés et je ne suis pas prêt d’oublier ce qu’elle a dit. On a eu beaucoup de prophètes au Togo, on en a encore. Mais, les vrais prophètes ne sont pas ceux qui entrent en transe et crient : «  Dieu m’a dit que tel sera président » ou « Je suis le nouveau Josué togolais ! Suivez-moi pour faire les trois derniers tours de Jéricho ». Entre parenthèses, les tours de Jéricho, il faut en faire sept ou rien. Mais, les vrais prophètes sont ceux qui, par intuition, ou par une analyse rationnelle savent ce qui se passe au Togo et le disent sans crainte, sans arrière-pensée. Sur quoi les dirigeants du CST et d’Arc-en-ciel vont-ils se mettre d’accord ? Sur le fait que l’un sera président, un autre premier ministre, un autre président de l’assemblée nationale, un autre encore président de la Cour Constitutionnelle, les autres enfin, ministres, Directeurs Généraux… ? Dans ma pièce On joue la comédie , le meneur de jeu, Chaka, distribue les rôles aux autres comédiens de la même manière. Or, les accords entre les leaders de l’opposition sont presque toujours fondés sur le même principe. Croyez-vous qu’un accord de ce genre résoudra le problème togolais, même en cas de victoire de l’opposition ? Il ne nous faut pas seulement un autre type d’accord, un autre type d’hommes politiques, mais aussi et surtout une autre vision de la politique.

Le 03 avril 2012, Mgr Nicodème Barrigah-Bénissan président de la commission vérité, justice et réconciliation rendait son rapport au gouvernement. Depuis bientôt 2 ans, les recommandations émises par cette commission sont restées lettres-mortes, que vous suscite cette indifférence, ce statut quo du pouvoir en place ?

J’ai déjà dit et je répète ici, qu’en tant que croyant, je respecte les autorités religieuses. Mais, Mgr Barrigah s’est fait proprement utiliser par le pouvoir clanique qui n’a jamais été et ne sera jamais ( je souhaite me tromper ) en quête de vérité, qui ne proclame la justice que du bout des lèvres et qui, depuis l’assassinat de Sylvanus Olympio en 1963, veut se donner des apparences de réconciliateur. Et, Mgr Barrigah qui est un homme très intelligent, avant d’accepter sa mission a dû penser à tout cela. Ce qui manque à Mgr Barrigah et qui fait la différence entre lui et un certain nombre de Togolais dont je suis, c’est la force de dire NON. Or cette force-là, certains hommes de Dieu l’ont eue. D’abord Jésus, devant les marchands et les escrocs au temple  l’a eue. C’est ce qu’on a appelé la sainte colère de Jésus. Lorsque les valeurs morales qui fondent une nation et les valeurs de la République sont  bafouées par des pratiques devenues moyens de conquérir et de conserver le pouvoir et d’accroître les richesses des tenants de ce pouvoir, l’homme de Dieu doit-il se compromettre avec eux? Plus proche de nous dans le temps, un homme d’église comme Martin Luther King a su dire non. Voilà ce que Mgr Barrigah pourrait faire pour que le peuple togolais lui soit un jour reconnaissant. Ce n’est pas en se compromettant encore une fois, en s’affichant aux côtés d’un ambassadeur pour pousser l’opposition à des élections législatives que son intelligence et son expérience lui permettent de savoir gagnées d’avance par le clan Gnassingbé, vu les circonstances dans lesquelles ces élections sont organisées. J’attends la sainte colère de Mgr Barrigah pour lui rendre le respect dû à un homme de Dieu.

Les incendies des marchés de Lomé et de Kara ont vu plusieurs membres de l’opposition jetés en prison sans procès, plus d’un an après ces deux drames, les résultats des enquêtes se font toujours attendre au grand dam des commerçantes aujourd’hui, dépourvues de tout et abandonnées. Quel sentimentÉprouvez-vous vis-à-vis cette situation ?

J’ai parlé des coups montés comme faisant partie des moyens et méthodes habituels du pouvoir. Que l’on nous apporte les preuves que les présumés actuels soient les vrais auteurs de ces incendies.

Si on vous demandait de choisir entre la politique du père : feu Gnassingbé Eyadema et la politique du fils : Faure Gnassingbé, lequel choisirez-vous ? Quel bilan faites-vous de la gestion du pays par le président actuel, presque 10 ans qu’il est aux affaires ? On dit que Monsieur Faure Gnassingbé a entrepris une politique des grands travaux avec la construction de différentes infrastructures à l’instar des ponts, des routes etc.… Êtes-vous satisfait de ces réalisations ? On dit aussi que sous Faure, la parole s’est un peu libérée, la liberté d’expression a fait un peu du chemin, qu’en dites-vous ?

J’ai écrit un article intitulé « Lui (Faure Gnassingbé), c’est encore lui (Gnassingbé Eyadema), toujours lui », c’est-à-dire  Gnassingbé tout court. Je vous y renvoie pour ne pas me répéter ici. La notion de « politique des grands travaux », est-ce la première fois que nous l’entendons ? Cette notion journalistique, n’existait-elle pas déjà dans les années 70 alors que Faure Gnassingbé n’était qu’enfant ? Lui, c’est encore lui, toujours lui, ce titre résume tout.

Au-delà de votre engagement en faveur de la démocratie dans votre pays le Togo, le nom Agbota Zinsou s’est inscrit ad vitam aeternam dans les annales de la littérature africaine et francophone, vous êtes comme je l’ai souligné plus tôt un grand homme de lettres, vous aviez écrit des pièces de théâtre dont « la Tortue qui chante » « on joue la comédie » pièce qui a d’ailleurs reçu le premier prix du concours théâtral interafricain de Lagos en 1972. À part la sortie de votre livre médicament en 2003, vous n’aviez plus publié de livre jusqu’à ce jour, aviez-vous mis en veilleusel’écriture où il y a encore d’autres projets littéraires à venir ?

Je parle à nos compatriotes, je parle aux Africains, je parle aux hommes. J’essaye de le faire au moyen de mes écrits. L’essentiel n’est pas dans le nombre de livres publiés, encore moins dans le nombre de prix obtenus. L’essentiel est d’être utile. J’essaye de l’être, donc d’écrire toujours. J’ai beaucoup de pièces non publiées qui ont été jouées et continuent d’être jouées. J’ai des romans, à part ceux qui sont édités, Le Médicament et Yévi et l’Éléphant chanteur. Mes derniers romans sont encore au stade de manuscrits. Est-ce que tout cela sera publié un jour ? Je l’espère. Mais, en attendant, je n’ai pas cessé d’écrire.

Que pensez-vous de la littérature togolaise aujourd’hui et quel rôle devrait jouer les jeunes auteurs togolais selon vous dans la lutte pour l’avènement d’un véritable État de droit au Togo ? On a plutôt l’impression que les auteurs, les artistes à quelques exceptions près semblent plutôt étranger à ce qui se passe dans leurs pays, qu’en dites-vous ?

D’abord, il faut savoir lire les auteurs. Un de nos problèmes est que nous ne savons pas lire. Lire entre les lignes. Nous semblons perdre le sens de la métaphore, d’un certain humour hérités de nos traditions. Par exemple, il y a proverbe ewe-mina qui dit : « Ne wo be wo nyõa, zũe, ne wo be wo nyrã tchã, zũe » ( si on dit que tu es beau, c’est une insulte, si on dit aussi que tu es laid, c’est une insulte ). Combien de nos compatriotes font preuve aujourd’hui de cette finesse d’esprit de nos ancêtres pour discerner, lire dans quel contexte la beauté est laideur et la laideur beauté ? Moi, j’aime beaucoup les proverbes, parce qu’ils contiennent la clé même de la lecture de nos écrits. Ce que nous écrivons aujourd’hui est forcément empreint, sciemment ou inconsciemment, du méta-texte de nos cultures.  C’est en ce sens qu’il faut lire. Et en ce sens-là, je ne crois pas que les vrais écrivains togolais, vrais écrivains, dis-je, soient étrangers à la situation de leur pays, au drame de leur pays. Maintenant, il peut y avoir des divergences, des différences sur les moyens d’expression choisis, les styles…

Cela fait une vingtaine d’années que vous vivez loin de votre pays le Togo, qu’est-ce ça fait d’être séparé durant 2 décennies loin de sa patrie ? On dit souvent que lorsqu’on vit à l’étranger, plus le temps passe, plus on se sent moins concerné par ce qui se passe dans son pays mais, il semble que chez-vous, c’est tout à fait le contraire, qu’est-ce qui vous pousse à garder ce lien permanent et si affectueux avec le Togo ?

Le Togo, j’en rêve presque chaque nuit, je m’y retrouve presque chaque nuit en rêve, le plus souvent dans des situations plutôt pénibles á vivre. Et chaque matin, quand je me lève, je cherche á savoir ce qui s’y passe, je me préoccupe de ce qui s’y passe, je réfléchis sur ce qui s’y passe. Cela explique pourquoi j’écris continuellement des articles. Le temps ? Pour moi, plus le temps passe, plus j’ai peur de ne pas voir se réaliser le Togo idéal. Plus le temps passe, plus j’ai peur de mourir à l’étranger, sans voir le Togo pour lequel nous luttons tous. L’exil est un déchirement. On ne peut pas vivre le déchirement et se dire heureux. J’ai au Togo des âmes chères, celles des morts et celles des vivants. Qui peut emporter avec soi les âmes chères ? Et j’ai des enfants, des petits-enfants en Europe, au sujet desquels je me pose des questions : vont-ils rentrer au Togo ? Vont-ils pouvoir y vivre ? J’avoue que je ne suis pas toujours calme quand j’évoque ces questions.

Essayez de vous projetez dans le futur, comment imaginez-vous le Togo en 2030 ? Aviez-vous un message à l’endroit de tous vos lecteurs qui vous suivent sur différents portails d’information où vous publiez vos humeurs, vos réflexions et analyses au quotidien ?

En 2030, je ne serai peut-être plus de ce monde. Mais, j’espère qu’avant  2030, des hommes et des femmes animés de la sainte colère vont chasser du temple des valeurs, les escrocs, les truands, les usurpateurs, les assassins impénitents. Je n’en dis pas plus.

Aviez-vous un message à tous ces milliers d’hommes, de femmes du Togo qui battent le pavé chaque semaine pour le changement ?

Que chacun s’interroge sincèrement et de manière lucide, aussi bien les organisateurs et meneurs de ces marches que ceux qui y participent : ce sont des marches qui nous mènent où ? Qui ont produit et peuvent produire quel résultat ? Je comprendrais ceux qui sont naïfs et ceux qui ne voient pas d’autres moyens de manifester leur existence. Mais, je condamne ceux qui en profitent de quelque manière que ce soit.

Propos recueillis par Aristide Viala

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