En accord avec la Hiérarchie, nous avons gardé quelques longues semaines de silence afin de laisser le jeu politique révéler son inavouable et permettre à chaque Résistant de se faire une opinion éclairée. D’aucuns nous avaient taxé d’être des radicaux. D’autres, devant la longue attente de la montée triomphale jalonnée à chaque tentative d’arrestations dues essentiellement aux faits de trahison, on tout de suite désespéré et décrété que la Révolution Permanente n’était qu’un leurre ou que nous manquions de ressources humaines face aux forces d’invasion coalisées de l’ONUCI, de la LICORNE et des zozos FRCI. Nous avons, en début de cette année, publié une importante chronique qui a révélé quelques unes des raisons de la si longue attente imposée par les circonstances indépendantes de notre volonté ferme et irréversible d’en finir avec l’envahisseur.
La Révolution Permanente va reprendre du service après les réglages internes.
Alors, nous nous adressons à la Résistance patriotique et révolutionnaire. Afin qu’elle comprenne. Notre silence a été motivé par la nécessité de laisser le mirage de la voie politique prônée par les « modérés », se dissiper et laisser apparaître clairement ce « foutage » de gueule que certains vendeurs d’illusion ont tenté de présenter à la base politique, base de la Révolution populaire qui s’annonce inévitable, comme la panacée, le chemin le plus soft pour sortir de la guerre qui nous est imposée.
Aujourd’hui, sans vous le cacher, deux courants se sont dressés l’un en face de l’autre, au sein de la « résistance » dite politique : – d’un côté, le courant qui prône les idées suivantes : s’engager dans un processus long de négociations politiques, participer au moins aux élections législatives et municipales de 2015, présenter, si les circonstances le permettent, un candidat aux présidentielles de 2015 et se donner ainsi l’image d’une opposition civilisée, modérée et qui signe son retour dans les grandes chancelleries occidentales afin de trouver une issue politique à la situation du Président GBAGBO. Dans cette dynamique, laisser Dramane finir son véritable premier mandat, s’il est élu pour la vraie première fois en 2015 et comme sous le Président Houphouët, espérer une alternance démocratique qui ramènera le FPI au pouvoir en 2020. – de l’autre, le courant qui exige d’observer la posture suivante : entamer des négociations politiques sans faiblesse, initier des actions de terrain avec des marches de protestation, des journées ville morte afin d’arracher à la junte au pouvoir, des résultats politiques plus forts tout en n’écartant pas un soutien à toute action d’envergure déclenchée par la Révolution Permanente. Des deux courants, le premier est celui qui porte actuellement la parole. Donc, il cherche à s’imposer, à noyauter le second et le contraindre à la résignation.
Dans sa manœuvre habile, il surfe sur les émotions du moment et tient des temps à autres, devant la presse, des discours forts pour apaiser quand la pression se fait forte, mais ne laisse jamais place à l’action de terrain qui impose le respect à l’envahisseur. Dans tout ça, l’enjeu critique est de trouver le juste milieu pour régler le sort de GBAGBO, renouer avec les soi-disant partenaires internationaux et remplacer le Président GBAGBO qui après tout, devra prendre la retraite politique à l’horizon 2020. Du côté de la Révolution Permanente, nous avons pris simplement acte du tableau que présente la Résistance politique. Nous ne sommes pas Dieu pour savoir qui est dans la vérité. Nous ne sommes pas des politiciens pour jouer un jeu subtil d’hypocrisie et de manipulation afin de mettre la Base révolutionnaire devant le fait accompli de la collaboration. Non plus, nous n’avons reçu la Révélation que la fin de l’occupation de la Côte d’Ivoire se passerait autour d’un buffet géant avec du vin français et le barbecue américain. Nous savons tout simplement qu’un grand vent se lèvera, il balaiera la Côte d’Ivoire du Sud au Nord et plus jamais, l’Afrique de dormira et ne se fera voler ses terres et la liberté de ses enfants. Pour cette mission, nous croyons avoir été choisis parmi la multitude pour tenir le glaive qui frappe dans la tempête de douleur et de sang, ce sang qui précède la naissance de la Nouvelle Côte d’Ivoire, de l’Afrique Digne. Alors, nous obéissons. Et il en sera ainsi. Dieu ne ment jamais. Vous verrez et toute la terre rendra témoignage. Que l’Esprit de Jahvé Sabaoth nous protège.
A Très Bientôt.
Hassane Magued La Révolution Permanente