Même les médias de l’OTAN commencent à évoquer le véritable rôle de Washington à Kiev. « Quand les USA conseillent l’Ukraine » titre l’AFP ce jour qui précise que « Les Américains sont entrés avec fracas dans la crise ukrainienne, distribuant les mises en garde et les menaces de sanction ».
L’opposition ukrainienne, dirigée depuis Berlin et Bruxelles, entame sa troisième semaine de manifestations contre le président Ianoukovitch, au moment même où ministres et diplomates occidentaux, en violation de leur statut diplomatique, excitent dans la rue à Kiev les foules manipulées. Et où Washington « réfléchit à d’éventuelles sanctions » et « met en garde Kiev contre tout envoi de l’armée contre les manifestants ». Vous avez-dit ingérence ?
« Je ne vais pas entrer dans les détails (mais) nous envisageons certaines options politiques –bien évidemment aucune décision n’a été prise– et les sanctions en font partie », a déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine Jennifer Psaki. Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a de son côté « mis en garde », au cours d’un appel téléphonique, son homologue ukrainien Pavel Lebedev contre tout envoi de soldats contre les opposants: « Il a souligné les dégâts que pourraient causer toute intervention de l’armée pour réprimer les manifestations et a appelé à la retenue », a déclaré un porte-parole du Pentagone.
Le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, a promis dans la soirée de « ne jamais recourir à la force contre des manifestants pacifiques ». Dans un communiqué, il a appelé l’opposition à « ne pas suivre la voie de la confrontation et des ultimatums », mais à dialoguer avec les autorités.
L’UE ALLIEE AUX NEOFASCISTES ANTISEMITES : OU SONT LES « VALEURS » DE LADY ASHTON ?
Quelque milliers de personnes étaient rassemblées hier place de l’Indépendance. Les manifestants renforçaient les nouvelles barricades dressées dans la journée à l’aide de sacs de sable ou de neige tassée. Alors que la secrétaire d’Etat américaine adjointe, Victoria Nuland, et le chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, étaient à Kiev « pour une médiation » (sic), mais descendaient elles aussi, exciter les émeutiers dans la rue.
Les forces de l’ordre avaient également tenté de reprendre aux manifestants la mairie de Kiev – un scénario occidental déjà vu à Belgrade en 2000 et à Tbilissi en 2003 -, dont l’opposition fait son QG depuis dimanche. Les policiers ont cependant là aussi rebrousser chemin après avoir été aspergés à l’aide d’une lance à incendie par moins dix degrés environ et face à une foule hostile. Les Américains et leurs valets Européens, Lady (sic) Ashton en tête, ont évidemment vivement dénoncé l’opération de police de la nuit précédente.
Ashton s’est dite « très impressionnée par la nature pacifique et courageuse des manifestations en cours en soutien aux aspirations européennes » de l’Ukraine. Elle évite, comme tous les occidentaux, d’évoquer le noyau dur des « pro-européens » : les troupe de choc néofacistes et antisémites de SLOBODA, l’ex ‘Parti National Social Ukrainien’, nostalgique des pogroms et des hordes bendéristes de 1941-45.
La France, vassalisée à Wasghington, a également souligné qu’elle « récusait tout usage de la force », par la voix du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. La représentante américaine, Victoria Nuland, qui a rencontré M. Ianoukovitch mercredi, a indiqué lui avoir « dit clairement que ce qui s’était passé la nuit dernière était absolument inadmissible dans un Etat démocratique » (sic). Oubliant comment les USA ont traité les manifestants d’’Occupy Wall-Street’. Ou l’UE les grecs et les espagnols anti-banksters …
Elle s’est aussi rendue dans la journée sur la place de l’Indépendance. L’Ukraine a « toujours une possibilité de sauver son avenir européen » en reprenant des discussions avec l’UE et le Fonds monétaire international (FMI), a-t-elle déclaré. C’est la décision, fin novembre, de la direction ukrainienne de renoncer à un accord d’association avec l’UE, couplé à un prêt du FMI – qui aurait livré une Ukraine en faillite aux banksters et aux requins de l’UE -, pour se tourner vers Moscou, qui offrait une aide immédiate et conséquente sans s’emparer de l’économie ukrainienne, qui a fait déclencher par les Occidentaux, via leurs valets ukrainiens, une « révolution de couleur » qui voudrait imiter (on en est loin) la « Révolution orange » pro-occidentale de 2004.
LES 20 MILLIARDS DE MOSCOU CONTRE LES 400 MILLIONS DE BRUXELLES …
Ebranlé par le chantage et représentant d’un pouvoir faible et lâche – car un pouvoir d’état véritable aurait immédiatement expulsé diplomates et politiciens occidentals -, le Premier ministre ukrainien, Mykola Azarov, a affirmé hier que « Kiev était prêt, moyennant une aide de 20 milliards d’euros en investissements, à signer un accord d’association avec l’UE plutôt que de se rapprocher de Moscou ». 20 millierds, précisément l’aide proposée par Moscou !
« Nous n’allons pas jouer avec les chiffres. La prospérité de l’Ukraine ne peut pas être l’objet d’un appel d’offres où le mieux-disant gagne le prix » (sic), a réagi un porte-parole de la Commission européenne, Olivier Bailly, à Bruxelles. A Berlin, un porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel a estimé qu’avec le chiffre avancé par M. Azarov, les dirigeants ukrainiens semblaient vouloir « faire diversion » quant à leur responsabilité concernant la situation dans leur pays.
En réalité l’UE en crise n’a évidemment pas les moyens de mettre ces 20 milliards sur la table. L’UE propose du vent. « On s’assied, on signe, nous donnons des miettes et nous prenons tout dans 6 mois », voilà les propositions de Bruxelles. Qui se moque bien de l’Ukraine et des Ukrainiens. Le but c’est Kiev dans l’OTAN et la Russie isolée !
Luc MICHEL
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