Togo : Qui trompe qui ? [Par Isidore Latzoo]

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Participer ou refuser de prendre part aux élections organisées par le bourreau du peuple, ne sont pas deux chemins différents qui mènent au même but, c’est-à-dire la libération du peuple des serres prédatrices du régime en place. Ces deux façons d’envisager notre lutte de libération nationale sont antinomiques.
En effet, participer aux élections, comme le recommandent certains compatriotes avec l’ardeur et le tintamarre que l’on sait, c’est prendre le large boulevard facile, pavé de ruses et de traquenards, qui mène droit en enfer. C’est tendre la corde pour se pendre. Pourquoi, diantre, nos oppresseurs, on ne sait par quelle mystérieuse métamorphose, se convertiraient-ils à la démocratie ? Pour faire plaisir à nos populations réduites à l’état de mendiants ? Pourquoi l’envie soudaine de scier eux-mêmes la branche sur laquelle ils sont assis les prendrait-ils soudainement, sans y être contraints ? Simple questions de bon sens.
Mais refuser de prendre part, à juste raison, à ces énièmes cirques électoraux, n’est pas une fin en soi. Il ne suffira pas à faire droit aux aspirations profondes et légitimes du peuple togolais à un régime démocratique. La clef pour nous libérer, c’est le rapport de force en notre faveur, qui empêche nos tyrans de disposer de nous comme bon leur semble, comme ils le font depuis 60 ans. Pour ce faire, Il nous faut nous tourner résolument vers la mobilisation populaire, seul moyen, certes difficile, mais sûr, de nous mener à bon port. En tout cas, c’est ce que nous enseignent nos ancêtres, c’est le noble héritage que nous ont légué tous les combattants de la liberté qui nous ont précédés depuis la nuit des temps.
Refuser de collaborer avec l’oppresseur, c’est honorer la mémoire des milliers de martyrs qui ont versé leur sang pour que nous recouvrions notre liberté confisquée.
Servons-nous de la victoire populaire du 22 Février 2020 comme d’une rampe de lancement de l‘incontounable et vitale mobilisation populaire. Et tant pis pour les oiseaux de malheur qui ont la naïveté pathétique de vouloir tourner la roue de l’Histoire à l’envers. Il est permis de rêver, n’est-ce pas ? Alors ne perdons plus notre temps à vouloir les convertir, car <<nul ne peut réveiller celui qui ne dort pas.>>
Chers compatriotes, braves et dignes successeurs des Pères de l’Indépendance, « La liberté ne s’octroie pas. Elle se conquiert »
Haut les cœurs ! La lutte continue !
Fait, le 17 Avril de l’An de Grâce 2023.
Isidore LATZOO
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