Peuple de mon Grand Peuple-qui-vient
Qui grandit à chaque pas, chaque grand pas, galvanisé
Par ton rêve de grandeur et de liberté
Ton rêve de devenir toi-même ton propre maître
Et plus jamais l’esclave d’un manipulateur-menteur-meurtrier-prédateur, Mal incarné qui s’est multiplié en mille
Peuple qui grandit en force, vaste fleuve impétueux, à la face de plus en plus éblouissante
Qui gravit la montagne de ta propre âme dorée
Peuple de mon Grand Peuple-qui-vient
Je te salue
Peuple debout dont le sang bouillonne contre la barbarie
De ceux qui t’ont colonisé, ont été contraints de te concéder la liberté, puis t’ont saisi, poignardé dans le dos, terrassé à nouveau
T’ont livré dans ton propre sang, pieds et mains liés à ton nouveau Bourreau,
Celui-ci, sans pitié t’a opprimé, torturé, écrasé, et dans leur complot, l’ancien et le nouveau bourreaux t’ont exploité, t’ont martyrisé, chassé comme du gibier ou évalué moins cher que le gibier à leurs yeux
Peuple qui a toujours dit non à l’Ignoble, l’Horrible, l’Abominable
À une dynastie de bandits, hydre aux multiples crimes
Qu’elle a cherché à enfouir sous une démocratie de surface
Peuple qui s’est levé comme un seul homme et qui marche
Bat le pavé tête couronnée de glorieux tournesols d’or
Peuple désormais tourné vers ton propre Destin
Peuple de mon Grand Peuple-qui-vient
Je te salue !
Peuple qui de tes propres efforts sors du ténébreux cauchemar de cinquante années passées dans le val des Nukpekpe, monstres dont la rencontre signifie règne du Mal et destruction de l’humain
Tu te dresses en face de tes assassins
Et tu dis : assez ! J’en ai marre !
Et tu brises et brises tes chaînes.
Peuple hier battu, violé, volé, vendu par des vauriens cravatés
Au cou raide, charnu et lourd, taureaux ventripotents dans l’étroitesse de leur veston qui ne dépasse pas leur vision, dans les limites de leur champ spirituel circonscrit à leur clan
Leur idéal flou confondu avec le froufrou des chiffons de billets de banque, même tout neufs
Le rétrécissement de leur horizon aux dimensions de leurs maisons, même empilées les unes sur les autres
Hommes à la cervelle de moineau
Faux monnayeurs sans vergogne dont les plus larrons s’appellent barons
Peuple, aujourd’hui, tu les fais trembler. Ils ne savent plus à quel saint se vouer
Quel iman, prêtre, pasteur, hounon… enlever ou amadouer par des cadeaux
Persécuter ou consulter
Jeter au cachot ou corrompre
Des homélies insipides fusent de partout en même temps que crépitent leurs coups de fusils
En même temps que dans l’obscurité ils cherchent à étouffer la vérité
Éteindre la prophétie
Peuple vaillant qui vaincs
Peuple de mon Grand Peuple-qui-vient
Je te salue
Peuple saint, les reins et le front ceints de courage et des couleurs de ton Destin
Vers lequel tu marches serein, inlassablement
Peuple d’une terre sacrée que des soudards brûlant de toutes sortes de soif ont pendant cinquante ans sacrifié, foulé, souillé par leurs crimes abominables
Peuple qui a toujours su vaincre, versant et ton sang et ta sueur quand c’est nécessaire
Peuple jamais vraiment soumis, qui sais regarder tes ennemis les yeux brillants de fierté
Cependant que la patience est ta force
L’obscurité s’est épaissie et la nuit des sans-foi-ni-loi semblait ne pas finir
Mais tu n’as pas désespéré,
Tu as poursuivi ton chemin de lutte parfois rude et semé de gros cailloux… d’embuches
Trébuchant, tombant cent fois mille fois, dans ta foi inébranlable, tu t’es relevé cent fois, mille fois
Et te voilà définitivement debout !
Peuple de mon Grand Peuple-qui-vient
Je te salue.
Vaillant Peuple aux mains nues, mais dures, déterminé et confiant, en lutte contre les voleurs, faux-monnayeurs, voyous, mafieux, filous,
Peuple marée déchaîné contre les malfrats, leurs mercenaires et valets de toutes sortes, venus du Nord, du Sud, de l’Est, de l’Ouest
Peuple debout contre tous ces mangeurs de leur propre tortue de la queue à la tête qui enfilent forfaits sur forfaits, fraudes sur fraudes, crimes sur crimes
Contre les égorgeurs, étrangleurs, pyromanes, coupeurs de tête, incendiaires tortionnaires armés de fusils, de machettes, d’allumettes, couteaux, carquois flèches, feu…tous paniqués, mis en fuite devant toi, abandonnant armes, munitions, uniformes…
Peuple debout !
Irrésistible !
Peuple de mon Grand Peuple-qui-vient
Toujours tu vaincras
Le monde entier te saluera.
Sénouvo Agbota ZINSOU
17.10.2017
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