Togo : Monseigneur Philippe Fanoko KPODZRO met les pieds dans les plats et qualifie la constitution togolaise de « manchot »

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 L’église catholique du Togo va-t-elle rompre avec les discours trop diplomatiques et appeler un chat un chat?

« Nous avons une constitution manchot, il faut qu’elle soit complète » fustige Monseigneur Philippe Fanoko KPODZRO lors d’une rencontre d’échanges avec les jeunes sur la doctrine sociale de l‘église. l’ancien président du HCR est déçu qu’au cours des travaux de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) aucun des auteurs des exactions n’a reconnu avoir fait du tort aux togolais, constate attristé Monseigneur KPODZRO. ‘’Sans vérité, la justice n’est pas possible’’ a-t-il rappelé.

Il reconnait que son jeune collègue Monseigneur Nicodème Barrigah, qui a eu la charge de la CVJR a fait de son mieux mais les bourreaux n’ont pas été sincères ce qui met à mal le processus de réconciliation qui devrait être basé sur la vérité. Tant que les auteurs ne feront preuve de contrition pour reconnaitre leur faute il serait illusoire de penser réussir ce challenge.
Monseigneur Philippe Fanoko KPODZRO reconnait et salue le rôle que l’église joue depuis des temps immémoriaux dans les pays en crise. Le cas du Togo reste préoccupant car les acteurs et gouvernants manquent de clairvoyance a-t-il semblé dénoncer avant de convier les jeunes invités à ces échanges à jouer leur rôle et s’instruire non sur la morale individuelle comme l’ont fait les ainés mais sur les valeurs à même de changer nos sociétés dans le bon sens.

Sur la question des réformes sans tabou, Monseigneur KPODZRO a rappelé que la personne qui doit faire ces réformes doit comprendre ce qu’est une constitution. C’est là qu’il a eu le courage de balancer à l’assistance que le Togo a une constitution ‘’manchot’’.

Depuis quelques temps il est reproché à l’église catholique notamment son silence face à la situation politique du Togo, alors que la même église catholique sous d’autres cieux s’affirme et reste du côté du peuple de Dieu. Le Bénin, le Burundi, le Cameroun, sont à citer en exemple.
Ce rappel de Monseigneur Philippe Fanoko KPODZRO sera-t-il entendu ? L’église catholique du Togo va-t-elle rompre avec les discours trop diplomatiques et appeler un chat un chat?
Pour rappel, « en 1991, le Togo, à la recherche d’une voie démocratique, choisit son Excellence Monseigneur Philippe Fanoko KPODZRO comme Président de la Conférence Nationale. Alors que tout allait bien finir, les forces du mal se sont liguées et la croix resurgit. L’Evêque – Président, en pleine assemblée, fut séquestré pendant vingt-quatre heures et subit l’humiliation que l’on connaît ». Peut-on lire dans sa riche biographie.

Fabbi Kouassi
 

 

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