Ed et David MILIBAND sont deux frères qui s’aiment beaucoup et sont deux politiciens ambitieux du Royaume-Uni. Les deux ont postulé pour le contrôle du parti Travailliste. Après une bataille très serrée (50,35% contre 49,65%) aux primaires, c’est Ed, le cadet, qui conduira les destinées de l’une des plus belles monarchies constitutionnelles du monde. Après s’être longuement congratulés devant les caméras de télévision, Ed et David MLIBAND ont organisé, le 25 Septembre dernier, une grande fête, pour célébrer la victoire d’un MILIBAND, un futur Premier Ministre potentiel, dans les années à venir. Parents, amis et amis politiques, ont participé à cette fête de la victoire. Sûrement que David MILIBAND sera ministre, dans un prochain gouvernement, quand Ed sera Premier Ministre….
Il n’y a pas si longtemps, deux frères jumeaux ont défrayé la chronique politique en POLOGNE : les frères KATCHINSKY. L’un est Président de la République, et l’autre est Premier Ministre ! Le parti d’un jumeau a remporté l’élection présidentielle, et le parti de l’autre jumeau a remporté les législatives. Que c’est beau la démocratie, bien comprise des acteurs politiques !
Au Togo, en 1960, deux beaux-frères tenaient le haut du pavé à Lomé : Les deux Premiers Ministres successifs, Nicolas GRUNITZKY et Sylvanus OLYMPIO. Ce dernier a pour épouse DYNA, la sœur de GRUNITZKY, qui lui a donné de beaux et vigoureux enfants. Quand Sylvanus OLYMPIO devint Président, Nicolas GRUNITZKY devint le Chef de l’opposition…
Aux législatives de 1961, le CUT du Président OLYMPIO rafla la mise, avec une quarantaine de Députés, tandis que les partisans de GRUNITZKY se contentaient des miettes, avec… sept Députés. Une majorité écrasante au Parlement, une Présidence conquise avec un score de près de 75% des voix ! Que demande le peuple ?
Mais, hélas…tout ce bel édifice s’écroula… Les années 1961 et 1962 furent un vrai cauchemar pour l’opposition et le peuple togolais ! Les sept malheureux Députés de l’opposition furent tabassés, caillassés et chassés du Parlement. Certains sont embastillés, d’autres prennent de chemin de l’exil, avec, à leur tête, le beau-frère, Nicolas GRUNITZKY ! Tout ceci, sous l’œil inquiet du sage HOUPHOUËT BOIGNY, et malgré ses conseils réitérés aux deux beaux-frères… Après ce stupide coup de pied à la démocratie, les choses s’accélérèrent. La dictature et l’Assemblée monocolore s’installèrent, jusqu’au 13 Janvier 1963, où le Président fut assassiné par une poignée de militaires… Aussi incroyable que vrai, les fanatiques du CUT ont vu leur Président abattu, sans lever le petit doigt… Ceux qui ont pu, se sont enfuis comme des lapins… Et c’est l’autre beau-frère, qui revient « triomphalement » s’installer dans le fauteuil présidentiel, souillé du sang du mari de sa sœur !
J’ai, sous les yeux, une copie de la pathétique lettre, écrite par Nicolas GRUNITZKY, de son exil béninois, en 1962, au Président OLYMPIO.
En décortiquant cette lettre, on ne peut qu’être ébranlé par la portée prophétique des mots manuscrits par l’ancien exilé, devenu plus tard, Président, par la volonté d’une poignée de militaires et de leurs parrains blancs…
Le 4 Mars 2010, une élection présidentielle a eu lieu au Togo, avec, comme candidat élu, Mr Faure GNASSINGBE, avec plus de 60% des voix. Depuis ce scrutin, un candidat malheureux, Jean-Pierre FABRE, conteste dans la rue, les résultats de cette élection. Mais auparavant, il se met en bataillé rangée avec son mentor, Gilchrist OLYMPIO. Le problème, c’est qu’il a épousé une OLYMPIO. Et son beau-père est donc le frère de Gilchrist OLYMPIO. Chez nous, on peut dire que Gilchrist OLYMPIO aussi est son beau-père ! L’autre OLYMPIO, son vrai beau-père, est membre de la Cour Constitutionnelle, que le gendre voue aux gémonies, ne reconnaissant même pas ses décisions. Et quand « ça chauffe » pour Jean-Pierre FABRE, il va se réfugier avec femme et enfants, chez son beau-père, membre d’une Institution de la République dont le gendre ne reconnaît par la légalité.
Qui comprend quelque chose dans ce « bouï-bouï » ?
Pourquoi le beau-père n’explique t-il pas à son gendre, qu’il est obligé de se soumettre aux décisions d’une Cour Constitutionnelle dont il est membre ? Peut être lui a- t- il tout expliqué, mais en vain. Pourquoi se brouiller, devant camera, avec cet autre beau-père, bienfaiteur, mentor, patriarche ? Pourquoi commettre un « parricide politique » inutile, et lancer au visage de cet autre beau- père, par media interposé, des invectives indignes d’un vrai leader politique ?
L’autre curiosité de cette affaire, c’est que Jean-Pierre FABRE aurait pu être un « frère de sang » du Président Faure GNASSINGBE, si « l’amitié » entre sa mère et le Général Gnassingbe EYADEMA était allée plus loin qu’une simple amitié !
« Madame FABRE est une grande amie à moi », nous avait dit, plus d’une fois, le Général Eyadema, de son vivant, et il avait juré à « son amie », que rien n’arrivera à Jean-Pierre FABRE, tant qu’il sera en vie… et Eyadema avait tenu parole !
Au Togo, une autre histoire de beaux-frères a défrayé la chronique dans les années 1976-1977. Le capitaine Gaston GNEOU, officier choyé des Forces Armées Togolaises, beau-frère du Général Eyadema, est mitraillé, un soir, sur le boulevard du 13 Janvier (ancien Boulevard Circulaire). Grièvement blessé, il est secouru par des passants et transporté au CHU de Lomé. Nous, étudiants, venus faire notre stage interné à Lomé, étions tous mobilisés par le Professeur KEKEH (doyen de la Faculté de Médecine de Lomé et chirurgien hors pair) et ses assistants, pour tirer d’affaire le beau-frère du Président. Après cinq heures de billard, le capitaine GNEOU était tiré d’affaires. Au lendemain de l’opération, il causa avec nous, en plaisantant même un peu, sur ce qu’il a appelé, « son accident ». Le soir même, un faux médecin, en blouse blanche, stéthoscope au cou, rentra dans la salle de réanimation, et cribla de balles le malheureux officier…
Des rumeurs de coup d’Etat impliquant cet officier et le Colonel ADEWUI, circulèrent, pendant ce temps, à Lomé. Le colonel fut cassé et mis aux arrêts…
C’est l’histoire politique dramatique du Togo, qui tourne toujours autour de beaux-frères, de vrais ou faux-frères, de gendres et de beaux-pères etc.…
N’est-ce pas une malédiction ?
Sinon, comment expliquer, qu’ayant été ministre de la Défense et directeur de la Société de zone franche (SAZOF), un frère veuille attenter à la vie ou à la fonction d’un grand frère, Président de la République ?
Accusé d’atteinte à la sûreté de l’Etat, KPATCHA GNASSINGBE est incarcéré depuis des mois. On est loin de l’entente entre les frères KATCHINSKY de Pologne, ou les frères MILIBAND de Grande Bretagne…
Kpatcha GNASSINGBE aurait pu créer son propre parti, et affronter son frère Faure, lors d’élections libres et démocratiques. Et, peut-être, qu’on aurait vu un GNASSINGBE Président, et un autre GNASSINGBE, Premier Ministre, après des législatives remportées par un parti ou un groupe de partis, avec, à leur tête, un Gnassingbe !
C’est cela la démocratie ! Mais les complots, les coups d’Etats, les tentatives d’assassinats d’un frère ou de tout togolais, devraient être, à tout jamais, bannis de la terre de nos aïeux !
La malédiction, la malchance (ou tout autre mauvais sort), auront-ils croisé la route de notre pays ? Difficile de le dire ! Mais, chaque fois que le pays semble sortir de l’ornière, il y a toujours un ou des évènements qui le tirent vers le bas !
Nous ne comprenons pas très bien, pourquoi un ancien Président de l’Assemblée Nationale (et Ancien Premier Ministre), puisse feindre de ne pas comprendre que les décisions de la Cour Constitutionnelle sont sans appel. Mr AGBEYOME Kodjo, après avoir battu le pavé pendant les semaines aux côtés de Jean Pierre FABRE, d’Aimé GOGUE, et de Kofi YAMGNANE, pour contester les décisions de cette Cour, se ravise brusquement, quand la même justice, lui donne raison, pour la deuxième fois, à propos de son parti, OBUTS. Et il déclare :
« La légalité d’OBUTS ne peut jamais être attaquée par qui que ce soit, tout comme l’élection de Faure GNASSINGBE »
On croit rêver ! Et il essaie, maladroitement, de corriger les contours de ses déclarations, en envoyant un « droit de réponse » enfantin à un journal de la place !…
Nous ne comprenons pas pourquoi un Président de l’Assemblée Nationale, en fonction, peut nier qu’il y a eu des centaines de morts pendant et après les élections de 2005, alors que le Président de la République, lui-même, tente avec humilité et courage, d’apaiser les rancoeurs et de panser les plaies en déclarant avec compassion à Atakpamé : « Plus jamais ça ! »…
Nous ne comprenons pas pourquoi un beau-père ne peut pas dire la vérité à son gendre ! Si c’était Jean Pierre FABRE qui avait remporté le scrutin du 4 Mars dernier, son beau-père devait, depuis, démissionner de l’Institution nationale, pour marquer sa désapprobation du fonctionnement de la Cour Constitutionnelle. Si c’est Faure GNASSINGBE, qui a bel et bien gagné ce scrutin, comme l’a déclaré solennellement, et sous serment, la Cour, Mr OLYMPIO devait tirer l’oreille à son gendre ! Au lieu de semer la pagaille dans la ville, chaque samedi et chaque mercredi, il devrait réfléchir aux lendemains. Contestant aujourd’hui la légalité de la Cour Constitutionnelle, je ne vois pas comment, celle-ci peut valider ses futurs dossiers aux prochaines joutes élections…
Nous ne comprenons pas pourquoi les 31 Députés de l’opposition sont figés dans leurs actions au Parlement. Les députés vénézuéliens jubilent d’avoir 2/5 des sièges au Parlement, pour contrer HUGO CHAVEZ. Nous, nous avons 4 députés de plus que le tiers des sièges (27), et nos députés restent momifiés à l’Assemblée ! Le Président du groupe parlementaire UFC (27 députés) ne met plus pieds au parlement, et voudrait toujours rester Président de ce groupe parlementaire ! Pourquoi faire ? Pour tenir une session parlementaire dans la rue ?
Incompréhension sur toute la ligne …ou plutôt, situation politique et sociale d’un pays marqué par le sceau de la malédiction ?
Je pense que, sur le plan ésotérique, le Togo a été maudit, pour deux crimes majeurs. Un, commis avant le 13 Janvier 1963, qu’il faut identifier, et le second, représenté par l’assassinat de Sylvanus OLYMPIO, le 13 Janvier 1963, et surtout, son enterrement dans un pays étranger, fut-il un pays frère et voisin…
Beaucoup de chefs d’Etat ont été assassinés à travers le monde, mais rares sont les cas, où ces Chefs d’Etat ont été enterrés en terre étrangère ! Le cas de Kwame N’KRUMAH (non pas assassiné, mais mort en exil) doit nous édifier. C’est, quand les cendres du père de l’Indépendance ghanéenne sont ramenées et dispersées dans le fleuve VOLTA (selon la volonté du défunt), que le pays a retrouvé le sourire et est reparti, sur un chapeau de roue, vers le développement. Le Cameroun, dont le cas est identique au Ghana, doit prendre exemple sur le Ghana, pour amorcer vraiment son développement.
J’invite fortement, Mr Gilchrist OLYMPIO, à vite formaliser les discussions avec le pouvoir, pour le rapatriement des restes de son père, pour qu’il retrouve une sépulture décente, avant la fin de cette année, qui clôturera le jubilé d’or de notre indépendance. Je l’invite, toutes affaires cessantes (Accord UFC-RPT, Comité de suivi, querelles intestines à l’UFC), à le faire !…
S’il ne le fait pas, il aura vécu inutilement ! Lui-même peut être enterré où il voudra, mais, pas son père, qui doit se reposer sur la terre de nos aïeux, souillée de son sang…
Les autres crimes commis, tout au long de notre histoire politique, de 1958 à 2005, sont en cours d’identification et d’expertise, par la Commission Vérité Justice et Réconciliation, qui fait un travail remarquable, sous la direction de Monseigneur Nicodème BARRIGAH. Il nous faut solder tous nos comptes avec la morale, prier, faire notre mea culpa, pour que la malédiction soit levée, pour que tous le togolais puissent enfin bien respirer.
Je propose, pour cela, trois jours de prières, (catholique, musulmane, protestante, et traditionnelle) les 29, 30, et 31 Décembre 2010, après avoir enterré, dignement, dans un caveau national, les restes de feu Sylvanus OLYMPIO. Tous les évêques, les prêtres, les pasteurs, les imams, et les prêtres traditionnels, doivent prier, pendant ces trois jours, avec tous les togolais et les togolaises, de l’intérieur et de l’extérieur du pays, pour demander pardon à Notre Créateur, et à nos prochains…pour tous nos crimes commis, et nos péchés…
Dr IHOU