Togo. Futures élections de mars 2015 : Comment contourner la vérité des urnes ?

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 Aujourd’hui, une sorte de round d’observation a lieu entre les partis et mouvements voulant offrir une alternance au Togo et le pouvoir en place. Ce dernier tente tant bien que mal à les convaincre de le rejoindre pour une sorte de gouvernement d’union nationale où les ministres de l’opposition sont des marionnettes.

Si l’histoire électorale du Togo était basée sur la vérité des urnes, cela se saurait. Heureusement et malgré la mise au pas du Conseil constitutionnel et la neutralité coupable et bienveillante des pays occidentaux avec la France de Nicolas Sarkozy et ses réseaux françafricains, les résultats que produisent la contrevérité des urnes ne sont convaincants ni au plan économique, ni au plan social ou du développement à long terme. Il se prépare donc quelque chose dont les termes se jouent dès à présent pour aller crescendo au cours des mois à venir.

EMPECHER LE PEUPLE DE CONNAITRE LA VERITE DE SES URNES

Il est difficile de ne pas rappeler la seule fois où le peuple togolais a eu le sentiment d’avoir été écouté. Il s’agit du référendum de 1992 sur la Constitution du pays. Il fut question d’élections à deux tours, un mandat présidentiel de 5 ans limité à deux et surtout des garde-fous juridiques et institutionnels avec une Commission électorale indépendante et sans interventionnisme du pouvoir central. Il faut bien parler au passé car cette Constitution n’a jamais pu être appliquée telle que le peuple togolais l’avait souhaitée.

Faure Gnassingbé, au cours de ses deux mandats de 5 ans a fait détricoter cette Constitution pour des élections à un tour avec une soumission du pouvoir juridique aux pouvoir exécutif. Cela lui permet d’avaliser ce qui fait office de résultats électoraux, quitte parfois à inverser les résultats avec l’aval des juges qu’il ou ses affidés désignent. Bien sûr, on n’est jamais trop prudent. Alors, des formes modernes d’achat des consciences facilitées par le taux élevé de pauvreté, d’injustice et des ayant-droits dans le pays, mais aussi la gouvernance de la peur, de l’arbitraire et de la brutalité gratuite sans oublier le musèlement des journalistes et caméramens indépendants parfois accompagnés de publi-reportages à plus de 350 000 euros pour certains médias politiquement assimilés finissent par faire oublier que la désinformation est à son paroxysme au Togo, mais tout est feutré.

BAWARA : DE LA MASCARADE ELECTORALE A LA DISSIMULATION ELECTORALE

Le Togo est insignifiant dans un monde où les espaces chaotiques, les guerres et récemment l’épidémie Ebola occupent la une des médias. Pourtant, l’avenir proche du Togo pourrait aussi basculer tant les frustrations et haines enfouies se déclinent soit en des silences de cimetières, soit alors en des manifestations stoppées à coups de gaz lacrymogènes. La majorité silencieuse a peur de devenir une majorité indépendante. Aujourd’hui, une sorte de round d’observation a lieu entre les partis et mouvements voulant offrir une alternance au Togo et le pouvoir en place. Ce dernier tente tant bien que mal à les convaincre de le rejoindre pour une sorte de gouvernement d’union nationale où les ministres de l’opposition sont des marionnettes.

Ce Gouvernement d’union nationale pourrait même voir le jour sans élections. Il suffit de s’entendre. Certains y sont prêts. Il suffit de bien lire les déclarations que font les uns et les autres. D’autres veulent en découdre aux élections. Mais personne dans les partis de l’alternance ne cherche à faire l’unité sur la priorité des priorités : la vérité des urnes. Car sans celles-ci, toutes les campagnes électorales, toutes les alliances possibles et élargies et même le vrai-faux candidat unique de l’opposition ne tiendront pas face à la contrevérité des urnes. Il suffit d’inverser les résultats. Aussi, pour que la vérité des urnes ait une chance de voir le jour au Togo, ce n’est pas un candidat unique qu’il faut, mais un candidat commun. Ce n’est pas des femmes et des hommes qui croient légitimement à leur destin de présidents qu’il faut, mais bien un programme économiquement viable de gouvernement sur lequel chacun des candidats pourrait se positionner et s’identifier. Mais ce scenario relève de l’illusion au Togo car chacun veut en découdre. Ils n’ont pas tort car la Constitution de 1992 -que le Peuple togolais s’était choisi- l’avait prévu ainsi. Mais Faure Gnassingbé a changé les règles de cette Constitution permettant ainsi la zizanie au sein de l’opposition sans oublier d’aspirer certains d’entre eux comme, entre autres, le revirement historique du leader de l’Union des forces du changement, Gilchrist Olympio.

Certains y ont cru et ont rejoint le pouvoir RPT/UNIR. D’autres s’en méfient, voire le défient. Mais c’est bien le pouvoir de Faure Gnassingbé qui reste pour le moment le maître du jeu avec une armée qui brille mieux en martyrisant les civils qu’à revenir avec des victoires contre Al Qu’Aïda ou ses ramifications africaines, Boko Haram et son nihilisme totalitaire.

Les choses pourraient pourtant changer au Togo si les Occidentaux prenaient conscience des conséquences dans le monde de leur refus de soutenir les oppositions crédibles, -souvent modérées- pour ne défendre que leur commerce extérieur et leurs intérêts, notamment celui de leur secteur privé de moins en moins compétitif en Afrique. Nul ne peut croire que les futures élections présidentielles au Togo en principe en mars 2015, ne ressembleraient pas aux précédentes pour ce qui est de la vérité des urnes. Aussi, fort de toute sa diversité et ses sensibilités sociétales et les 104 partis politiques pour un pays de 6,8 millions d’habitants en 2013 sans la Diaspora que Faure Gnassingbé a refusé de compter 1, l’opposition togolaise devrait s’atteler à s’unir pour s’assurer que Faure Gnassingbé n’est pas en train d’organiser non plus la falsification, mais le contournement de la vérité des urnes. Il suffit d’organiser l’embauche des opérateurs de saisie pour entrer les résultats des prochaines élections présidentielles au Togo, ce qui ferait partie des termes de référence informels d’un des ministres de Faure Gnassingbé.

Gilbert Bawara, le Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales a été envoyé en éclaireur pour faire de l’interventionnisme dans la Commission électorale nationale indépendante 2. Il prépare non pas la stratégie de la mascarade électorale, mais bien la stratégie de la dissimulation électorale. En effet, il suffit de s’assurer que les voix des partis d’opposition ne soient pas comptées, pour que le vainqueur, bon dernier, se retrouve bon premier. C’est pour cela que le Monseigneur au service du pouvoir exécutif est devenu silencieux, puisqu’il est écrit que les « premiers seront les derniers, et les derniers les premiers »… Quelle interprétation erronée de la Bible. Quelle méconnaissance de la justice de Dieu !

Pour se faire, il suffit d’organiser que la CENI ne publie jamais les résultats électoraux des Commissions électorales locales indépendantes (CELI), et que la même CENI refuse d’afficher immédiatement sur les portes des bureaux de vote, les résultats des urnes une fois le comptage fait au moins trois fois de suite en présence des représentants des candidats et du peuple togolais. La technique du militaire qui part avec les urnes sous le bras ne doit pas passer aux oubliettes car il suffit que personne ne voit le militaire pour que le tour soit joué et qu’il ait une promotion.

INGERENCE DU POUVOIR A LA CENI POUR MIEUX ORGANISER LA CONTREVERITÉ DES URNES

Du fait de l’ingérence de Faure Gnassingbé dans la gouvernance de la CENI, on peut mieux comprendre pourquoi la grande partie de l’opposition togolaise a demandé la suspension des travaux de la CENI 3. En réalité, il est question d’empêcher l’institutionnalisation de la contrevérité des urnes. Aucun membre de l’opposition ne doit manquer pour amener le pouvoir à reconnaître que son histoire électorale est intimement liée à l’histoire de la contrevérité des urnes au Togo. Le collectif Sauvons le Togo et la Coalition Arc-en-ciel ont pu faire une conférence de presse conjointe.

Mais, arrêter les travaux de la CENI ne suffit plus. Il faut clairement indiquer l’objectif à atteindre : La CENI doit discuter sans interventionnisme du pouvoir exécutif et en toute indépendance, des conditions de la vérité des urnes au Togo et mettre en œuvre sa décision consistant à procéder à des recomptages immédiatement dans le bureau de vote en présence de tous les partis en course, sans militaires et afficher immédiatement les résultats sur la porte des bureaux de vote. Les journalistes se chargeront de communiquer les résultats dès l’affichage. Bref, ni la CELI, ni la CENI ne deviendront que des contrôleurs à postériori puisqu’au cours des deux dernières élections, c’est bien la transmission qui a fait défaut et la CENI qui a eu comme la maladie d’Alzheimer togolaise, une maladie contagieuse où on ne se rappelle que de celui qui n’a pas gagné les élections.

Pourtant, il y a un autre problème plus profond au Togo. C’est la contrevérité sur les comptes publics.

CAMOUFLER LA VERITE DES COMPTES PUBLIQUES

Le propre d’un Gouvernement est d’instruire et d’informer sur la vérité des comptes. Mais au Togo, le chantage contre les journalistes et les menaces quotidiennes contre ceux qui font, souvent sans moyens et avec beaucoup de courage et de risques, leur travail d’information des populations et monde, subissent régulièrement la censure parfois brutale et injuste de l’Etat. Pourtant, dire que toutes les entreprises publiques, pour la plupart déficitaires, sont gérées par un membre du parti de Faure Gnassingbé n’a rien d’insultant, c’est une vérité qui dérange le pouvoir. Au contraire, c’est même un acte de loyalisme au service du Togo que de constater que les dirigeants de ces entreprises publiques sont de mauvais gestionnaires dans leur grande majorité. Certains affirment qu’ils ou elles y sont contraints par la voix de leur maître. Mais ils ou elles refusent de citer le maître en question.

Alors est-ce la corruption ? Est-ce parce que le mode de gouvernance que ces dirigeants d’entreprises publiques apprennent dans leur parti RPT/UNIR conduit immanquablement -et même les meilleurs spécialistes- à devenir de médiocres dirigeants d’entreprises ? Vraisemblablement ! Il est vrai que le système est contagieux avec souvent une impunité totale et une absence d’audits indépendants, sauf lorsqu’il faut « abattre et humilier » l’un des leurs tentant de se regarder dans le miroir en annonçant la vérité des comptes publics.

De manière générale, tous les gestionnaires des entreprises publiques togolaises sont nommés au sein du parti RPT/UNIR du Président et la nuit dans les cercles fermés des loges ésotériques. Leur gestion conduit à augmenter la dette de l’Etat togolais, et donc conduit à ponctionner les contribuables togolais par le transfert des dettes importantes de l’entreprise publique sur le budget public de l’Etat. Pour épancher les dettes de ces entreprises publiques, et au passage celles privées des gestionnaires allègrement intégrées et confondues avec celles de l’entreprise publique, il suffit de devenir un membre zélé du système RPT/UNIR.

Normalement, aucun Togolais ou Togolaise sain d’esprit ne peut accepter qu’une telle situation perdure. A moins que l’appât du gain immédiat, les égos démesurés et la gloire éphémère ne prennent le dessus. Pourquoi les dirigeants des entreprises publiques togolaises ne peuvent-ils pas faire l’objet d’un appel d’offres dans les recrutements, dont les critères seront fondés sur la compétence, la gestion orientée sur les objectifs et les résultats, un budget indépendant de l’Etat central et des contrôles à postériori ? La réponse est simple. C’est parce que celui qui dirige le Togo ne le veut pas. Il faut donc camoufler la vérité des comptes publics. Pourtant, une telle décision appartient au peuple togolais. Alors comment rétablir un mode de fonctionnement où le peuple aura sa voix au chapitre ? Par la vérité des urnes !

En effet, au lieu d’investir dans les Togolais et Togolaises, notamment dans l’éducation, l’agriculture, la santé et l’innovation au Togo, l’argent public sert à éponger les dettes de mauvais gestionnaires, ce qui, de fait, contribue à maintenir la population dans la pauvreté, l’inégalité et la médiocrité. Il suffit que chaque Togolais et Togolaise fasse le bilan de sa situation personnelle entre 2005 et 2010, puis entre 2010 et 2015 et de vérifier s’il ou elle s’est enrichi(e) ou s’est appauvri(e)… Pour la plupart des citoyens togolais, il n’y a pas photo ! C’est la perte de pouvoir d’achat pour plus de 73 % de la population qui l’emporte avec son lot de frustration et d’aggravation du mal-être et du faire semblant doublé du complexe de l’arrivisme.

Alors lorsque les résultats des entreprises publiques ou même de la Direction des impôts s’éloignent de la vérité des comptes publics, le premier gestionnaire de l’Etat, Faure Gnassingbé se contente de déplacer les gens, surtout quand il s’agit d’une femme à qui il doit beaucoup. Mais cette impunité le conduit à croire que les Togolais et les Togolaises doivent être remplacés par des non-Togolais. Bref, cette forme d’analyse qui exclut de fait l’ensemble de la Diaspora togolaise de la gestion des structures productives et commerciales du pays pose un problème de fond et ouvre une double question à savoir :

qui est le chef des mauvais gestionnaires des entreprises publiques au Togo ?
faut-il garder un mauvais gestionnaire à la tête du Togo après deux mandats de mauvaise gestion ?

FAUT-IL GARDER UN MAUVAIS GESTIONNAIRE DU TOGO ?

Il faut donc d’abord rétablir la vérité des comptes publics. Quelques statistiques économiques récentes permettent de se faire une idée de la situation réelle du Togo.

Entre 2010 et 2014, le Togo est passé, selon le Fonds monétaire international (FMI 4), d’un taux de croissance de 4,1 % à 5,6 % en 2013 avec des prévisions à 6 % pour 2014 et 2015. Les apparences sont parfois trompeuses. Le solde du compte courant extérieur est passé d’un déficit de -6,3 % en 2010 à -12 % en 2013, même si les prévisions pour 2014 sont estimées à -10.9 %, le Togo est dans le rouge. Mais qu’en est-il de la balance commerciale, à savoir le solde des biens exportés et importés au Togo ? Ce solde est passé de -14,3 % de la richesse nationale (produit intérieur brut (PIB)) en 2010 à -19 % en 2013 avec des prévisions à -19,8 % en 2014. Le Togo est encore dans le rouge foncé. En 2013, la moyenne de la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) était de -4,3 % du PIB alors que celle de la zone franc était positive avec 7,3 % du PIB et l’Afrique subsaharienne, à 3,2 % du PIB.

Les investisseurs étrangers évitent soigneusement le Togo. Il suffit de comparer les 1,7 % du PIB d’investissement étrangers direct au Togo en 2013 au niveau atteint en 2005, soit 4,3 % du PIB à l’arrivée par la contrevérité des urnes, la force et le sang au pouvoir de Faure Gnassingbé. Au-delà de l’autosatisfaction du Gouvernement auquel personne ne croît plus, Faure Gnassingbé fait-il fuir les investisseurs sérieux, écologiques, éthiques et créateurs d’emplois décents au Togo pour n’attirer principalement que ceux qui exploitent les jeunes, les femmes et les personnes sans influence notamment dans la zone franche ? Autrement dit, Faure Gnassingbé au lieu d’aider le Togo à sortir des problèmes économiques qu’il a grandement contribué à créer, n’est-il pas, en catimini et sans transparence, en train d’endetter durablement le Togo ? Après 9 ans au pouvoir en tant que Président, même avec les prévisions d’investissements étrangers directs de 2,5 % en PIB en 2014, les résultats obtenus par le pouvoir en place restent en deçà de la moyenne de l’UEMOA avec 2,9 % du PIB, ou de la zone franc avec 3,9 % du PIB, ou encore de l’Afrique subsaharienne avec 2,7 % du PIB.

La dette extérieure due aux créanciers publics qui était de 17,2 % en 2010 et aurait dû être proche de zéro si la bonne gouvernance avait été au rendez-vous est en train de remonter avec 18,7 % du PIB en 2013, 19,1 % du PIB en 2014 et 20,4 % du PIB en 2015. Rappelons que la moyenne de l’Afrique subsaharienne en 2013 était de 10,3 % du PIB. Aussi, le Togo a une dette de près de deux fois plus importante que la moyenne des pays africains. On peut légitimement demander un audit de la dette publique de l’Etat togolais. La Diaspora indépendante pourrait même le faire si elle avait une chance de publier les résultats qu’elle trouverait.

Même les réserves du pays calculées sur la base du nombre de mois d’importations de biens et de services qui étaient de 3,7 en 2010 sont tombées à 2 en 2013, puis estimées à 1,9 en 2014 et 1,6 en 2015. Autrement dit, les caisses risquent d’être presque vides au moment des élections au Togo. Pour être clair, la gestion de Faure Gnassingbé entre 2005 et 2010 se résume à creuser les déficits là où c’est possible et en divisant les réserves du pays par deux. Bref, ce n’est pas le propre ni d’un économe, ni d’un gestionnaire prévoyant que de creuser le déficit sans contrepartie réelle sous forme de développement pour le Togo et mieux-être pour les populations. Cela ne veut pas dire que Faure Gnassingbé n’a rien fait. Mais il fait tellement du bruit sur le peu qu’il fait que chaque Togolais et Togolaise finit par croire qu’il fait au mieux. Non, il y a mieux pour le Togo.

Si un dirigeant n’est ni économe, ni prévoyant pour Togo, assurément il l’est pour lui-même et ses affidés. C’est cela qui explique le niveau élevé de la pauvreté, de l’absence de création d’emplois décents et donc de chômage. Comme aucune politique de soutien ne vient aider, entre autres, les secteurs informels notamment l’artisanat et le monde rural pour augmenter leur productivité, il ne faut pas s’étonner que lorsque l’opposition togolaise fait une campagne dans tout le pays, elle rencontre la vérité des faits : le mécontentement et la peur de dire tout haut la mauvaise gouvernance de Faure Gnassingbé. Donc si on devait faire le bilan de la compagne électorale précédente, le riz « FAURE » n’a pas suffisamment été « FORT » pour sortir les populations togolaises de leur pauvreté. Ceux qui ont mangé ce riz doivent, -s’ils n’ont pas eu des indigestions-, faire un bilan réaliste. L’achat des consciences n’a pas permis de changer le court de leur vie vers un mieux-être. Au contraire !

Beaucoup continuent à avoir faim et nombreux sont ceux ou celles à avoir perdu leur crédibilité auprès de leur entourage respectif. Alors est-ce que ces Togolais et Togolaises vont encore aller chercher le riz de Faure Gnassingbé pour accepter les nouvelles formes contrevérités qui sont en train de s’élaborer grâce à l’interventionnisme du Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales, M. Gilbert Bawara, le Ministre qui se mêle systématiquement de ce qui ne le regarde pas ? En fait, c’est bien la peur qui anime Faure Gnassingbé et dont la forme contagieuse a gagné Gilbert Bawara qui ne sait toujours pas où il ira si au lendemain de 2015, Faure Gnassingbé n’est plus Président du Togo. S’il part volontairement, il pourra toujours récupérer les 10 millions de $US que Mo Ibrahim propose aux chefs d’Etat qui veulent quitter le pouvoir volontairement après leur mandat.

MO IBRAHIM DOIT REVOIR SA COPIE

Quel avenir pour le Togo avec cette gouvernance après 2015 ? Même la croissance économique qui aurait dû réjouir le cœur des populations togolaises devient un fardeau tant l’injustice et les inégalités dans la répartition des fruits de la croissance sont criardes. Alors que personne ne croie que le taux de croissance de 6 % profite à tous les Togolais et Togolaises. Cela profite plus aux en-haut-d’en-haut agissant dans le giron du pouvoir avec beaucoup d’impunités qu’aux en-bas-d’en-bas roulant leur bosse quotidiennement en attendant de savoir qui a brulé les marchés de Lomé et de Kara ?

Alors la question qui doit être posée à Faure Gnassingbé lui-même est la suivante : faut-il garder un mauvais gestionnaire du Togo ?

S’il répond non, il lui suffit de ne pas se positionner pour briguer un 3e mandat de 5 ans au Togo et rentrer dans l’histoire pour avoir quitté le pouvoir de sa propre volonté et toucher les 5 millions de $US qu’offre le milliardaire soudanais qui a fait fortune en télécom, Mo Ibrahim, aux chefs d’Etat avec en prime 5 autres millions de $US pour réaliser des projets de développement en Afrique. Cela fait quand même 10 millions de $US pour quitter le pouvoir. Ce n’est rien à côté de la fortune accumulée depuis plusieurs décennies au Togo. Ou bien Mo Ibrahim revoit sa copie pour le cas du Togo et rajoute plusieurs zéro après les 10 000 000 de dollars des Etats-Unis, ou bien il n’a aucune chance de voir Faure Gnassingbé vouloir obtenir le prix Mo Ibrahim de 2015.

S’il répond oui, alors il faut croire que le Togo va rentrer dans une période tumultueuse et dangereuse tant pour les populations que le pouvoir car pour une fois, la conjonction internationale ne souhaite plus voir un seul Président africain adepte de la contrevérité des urnes faire plus de deux mandats consécutifs… L’exemple de Laurent Gbagbo pourrait faire école, puisque même le Président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila ou celui du Burkina-Faso, Blaise Compaoré 5 sont en train d’y penser sérieusement. Le risque est grand de rester sur un fauteuil que les Occidentaux ne veulent plus maintenir sous perfusion financière avec parfois la force brutale des armées africaines non républicaines. Surtout que la politique du « deux poids, deux mesures » des dirigeants occidentaux est connue et actée.

RECOMMANDATIONS DE CVU-TOGO-DIASPORA

La question principale qui se pose aujourd’hui au peuple togolais est la suivante : Faure Gnassingbé n’est-il pas devenu, avec son réseau, le principal problème du Togo ?

Au plan économique, il n’y a plus besoin de faire la liste des entorses aux droits humains, aux droits des femmes, aux droits des journalistes, aux droits des travailleurs des marchés brûlés dans l’impunité totale, aux droits du personnel de la santé que l’on arrête sur leur lieu de travail sans motif, juste pour les humilier et les relâcher ensuite pour absence de motif ? Que dire des abus de droit au niveau de la justice et surtout de l’arbitraire dans les prises de décisions, à commencer par le Conseil constitutionnel qui a validé la contrevérité des urnes en 2005 et 2010 et qui semble même se préparer pour 2015 ! Et que dire si l’on y rajoute que le propre d’un Gouvernement est d’instruire et d’informer sur la vérité des comptes ? Ce qu’il y a de sûr, c’est que c’est la vérité de Faure Gnassingbé qui fait la Une de ses médias politiquement et correctement alignés.

Il faut se rappeler que le système de gouvernance de Faure Gnassingbé privilégie systématiquement la défense des intérêts privés étrangers avant ceux du peuple togolais. Cette gouvernance consiste à mettre le Peuple togolais devant le « fait accompli ».

Aussi, le CVU-TOGO-DIASPORA exhorte les responsables politiques, souhaitant s’organiser pour une alternance constructive et pacifique au Togo :

1. 1 de ne pas se retrouver eux-mêmes devant le fait accompli en mars 2015, et d’y associer le peuple togolais et la Diaspora togolaise ; et

1.2 de s’organiser pour que les résultats des urnes acceptés par consensus et après recomptage dans les bureaux de vote, soient affichés immédiatement sur place en présence de tous. Cela limitera, -voir annulera-, la fraude électronique et rendra caduques les objectifs non-avoués de non-transparence de la prochaine élection présidentielle de 2015 par Gilbert Bawara qui recrute et gère par contrats gré à gré, ce à l’insu de La Commission électorale nationale indépendante (CENI) – l’organisation de la prochaine contrevérité des urnes au Togo.

1.3 de rappeler que les élections locales ne semblent d’ailleurs plus faire l’objet de l’actualité pour Faure Gnassingbé et que ce dernier gagnerait à témoigner de sa bonne volonté en acceptant d’organiser en toute transparence, ces élections locales qui semblent tétaniser le pouvoir en place, tant la débâche pourrait avoir des effets collatéraux immédiats.

31 août 2014.

Dr Yves Ekoué AMAÏZO

Coordonnateur général

Notes:

World Bank (2014). World Economic Indicators 2014. World Bank: Washington D. C. ↩
Dupuy, E. (2014). « CENI-Togo Selon Eric Dupuy, Gilbert Bawara s’invite dans les affaires de la CENI ». In IciLome.com. 25 août 2014. Accédé le 30 août 2014, voir http://news.icilome.com/?idnews=789990&t=CENI-Togo-Selon-Eric-Dupuy,-Gilbert-Bawara-s-invite-dans-les-affaires-de-la-CENI ↩
Kouton, E. (2014). « Togo: l’opposition demande la suspension des travaux de la CENI ». in www.rfi.fr Radio France Internationale. RFI et AFP. 29 août 2014. Accédé le 30 août 2014, voir http://www.rfi.fr/afrique/20140829-togo-opposition-demande-suspension-travaux-ceni/ ↩
IMF (2014). World Economic Outlook. April 2014. IMF : Washington D. C. et IMF (2014). Regional Economic Outlook. Subsaharan Africa. April 2014. IMF: Washington D. C. ↩
Liberté Hebdo (2014) : « Blaise Compaoré aurait choisi un dauphin. Faure Gnassingbé invité à s’inspirer de cet exemple ». In Journal Liberté (Togo). No. 1764. Jeudi 21 août 2014. ↩ 

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