Togo : faut-il s’attendre à un scénario à la burkinabé ?

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Rien n’y fait. Les sessions parlementaires s’organisent au Parlement togolais, en vue d’étudier le projet de loi du gouvernement sur des réformes de la Constitution, mais un climat de défiance s’est durablement installé. L’opposition rejette le texte car celui-ci ne comprend pas la phrase « en aucun cas, nul ne peut faire plus de deux mandats ». Elle exige un retour à la Constitution de 1992. Un texte originel qui prévoyait une limitation à deux mandats présidentiels et un scrutin à deux tours.

Depuis, cette Constitution de référence a été modifiée trois fois. Ce qui a permis à l’actuel président Faure Gnassingbé, d’enchaîner un troisième mandat. Or, les Congolais en ont assez de la dynastie des Gnassingbé, au pouvoir depuis un demi-siècle. Ils sont prêts à tout.

« Il est probable d’avoir un scénario à la burkinabé au Togo » analyse Comi Toulabor, chercheur à l’Université de Bordeaux, « puisque de nouvelles manifestations sont prévues notamment les 20 et 28 septembre, dans plusieurs villes du pays, avec le soutien du Balai citoyen ». Le Balai citoyen, c’est un mouvement issu de la société civile du Burkina Faso, qui a été le principal organisateur de l’insurrection populaire, à l’origine du départ du Président Blaise Compaoré en 2014. « Mais au Togo, le rapport de force reste inégal. Le pouvoir est très militarisé, et il est prêt à tout ! » nuance Comi Toulabor.

Depuis près d’un mois, le Togo est secoué par des manifestations monstres dans la rue. L’opposition appelle le peuple à se mobiliser et à ne pas céder aux intimidations des forces de l’ordre. En août et en septembre, l’intervention de l’armée a fait de nombreux blessés, des dizaines de personnes ont été arrêtées.

A la tête de la Cédéao, Faure Gnassingbé rejette la limitation des mandats

Ironie du sort (ou pas), depuis juillet dernier, le Président togolais Faure Gnassingbé est aussi le Président de la Cedeao (la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest). Or, lors d’un sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao en 2015, lui et Yahia Jammeh, l’ancien Président de la Gambie, avaient rejeté un projet appelant les dirigeants du continent africain à respecter les limitations du mandat Présidentiel. « C’est toute la contradiction de la Cedeao ! s’insurge Comi Toulabor, et d’ailleurs vous remarquerez qu’aucun président de la Cedeao n’a pris position dans cette crise du Togo. Notre pays se trouve isolé. Il n’a pas l’appui de pays limitrophes, comme pour la Gambie. Le Sénégal avait fait pression pour que l’ancien président Yahia Jammeh abandonne le pouvoir et s’en aille ».

rtbf.be

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