Justement ,Yotroféï Massina est réputé pour sa méthode forte, son amour pour la force et la violence à l’état brut, c’est quelqu’un qui n’éprouve aucune pitié pour l’homme qu’il n’hésite d’ailleurs pas à torturer.
A quoi joue Faure Gnassingbé ? C’est la question qu’il urge de se poser devant ce choix de parachuter un homme d’aussi sinistre réputation à la tête de la Gendarmerie, à un moment aussi crucial que celui de l’élection présidentielle de 2015, et son faible pour lui. Faut-il le rappeler, revenu au pays après sa pseudo-formation à l’étranger, Yotroféï Massina a semblé avoir retrouvé son poste à la tête de l’Anr. Ce qui a suscité en juillet dernier une levée de bouclier des organisations de défense des droits de l’Homme. « Ce retour condamnable du personnage à l’Anr est incontestablement révélateur de la duplicité murie dont fait preuve le Chef de l’Etat togolais », avaient relevé l’Association des victimes de torture au Togo (Asvitto), l’association Ensemble pour les droits de l’Homme (Edh), l’Association togolaise des droits de l’Homme (Atdh) et l’Association togolaise pour la défense et la promotion des droits humains (Atdpdh), et de mettre en garde Faure Gnassingbé contre l’impunité et l’encouragement dont bénéficient certains auteurs convaincus de crimes de violations des droits humains. Comment comprendre alors que le Fils du Père puisse encore parachuter un tel personnage à la tête de la Gendarmerie, un corps plutôt sollicité lors des périodes électorales ?
La Gendarmerie et la Police sont en effet les deux corps qui forment souvent la force spéciale (Fosep ou Fosel) et se chargent le plus de la sécurité et du maintien de l’ordre en ces moments sensibles. Et généralement, c’est le patron de la Gendarmerie qui a toujours pris son commandement. C’est souvent cette force qui est chargée de la répression des contestataires des résultats frauduleux et du hold-up. Justement ,Yotroféï Massina est réputé pour sa méthode forte, son amour pour la force et la violence à l’état brut, c’est quelqu’un qui n’éprouve aucune pitié pour l’homme qu’il n’hésite d’ailleurs pas à torturer. Certains pensent que Faure Gnassingbé l’a parachuté à la tête de la Gendarmerie « pour l’exposer davantage et le pousser très vite vers la sortie, comme il sait si bien le faire ». Mais pour bien d’observateurs, c’est un message qu’il veut faire passer par cette nomination, celui de l’option de la force. « Faure sait très bien ce qu’il fait. Il semble dire aux opposants et à tous ceux qui seraient tentés de se mettre au travers de son chemin : « Gare à vous, Massina est là et vous le ferez à vos risque et péril. Vous serez proprement matés ». Il se tient donc prêt à tout, vraiment à tout. Ça peut être juste de l’intimidation pour dissuader les détracteurs ; mais il faut craindre vraiment pour ce scrutin…», glose un compatriote. L’option de la force est manifeste, vu que la Fosep, généralement placée sous le commandement du patron de la Gendarmerie, est mise cette fois sous le commandement opérationnel du ministère en charge de la Défense.
Tino Kossi
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