Togo. Des trois célèbres prisonniers, Faure libère provisoirement un : Pascal Bodjona

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Trois fils de la Kozah, région originaire de Faure Gnassingbé avec trois différents destins. Le premier son demi-frère, ancien ministre de la défense et député Kpatcha Gnassingbé doit rester vingt ans en prison pour cause de coup d’Etat. Ensuite, l’homme d’affaires Bertin Agba jeté en prison dans une affaire de 275 millions de dollars. Enfin, le tout dernier Pascal Bodjona, ex ministre de l’Administration du Territoire et des Collectivités Locales inculpé et écroué en septembre dernier pour sa participation présumée à une escroquerie dont la victime est un ressortissant émirati. Dernier de la liste et plus chanceux que les deux premiers. En effet, le procureur Essolissam POYODI vient de remettre le couvert en libérant ce mardi provisoirement « l’ami personnel » pardon « le prisonnier personnel « de Faure Gnassingbé. Entre les lignes, une belle manière du régime Unir-Rpt de le mettre au pas et selon leurs désideratas.

Le site de la propagande www.republicoftogo.com recoupe l’histoire pour celui qui a été dans tous les coups  tordus pour la survie du régime dans un cynisme des plus répugnants : «  En mars 2008, le riche Emirati est abordé dans un palace de Dubaï, par un couple d’Africains, dont la femme – Awa Mounira — se présente comme la veuve du général Robert Guei, éphémère président de la Côte d’Ivoire. Le duo demande alors son aide au riche Emirati pour récupérer 275 millions de dollars que feu le général Guei aurait déposés dans une Banque du Togo. Une première avance de 1,25 million de dollars est demandée d’urgence à Abass Youssef, pour soi-disant régler les formalités de transfert. Plus tard, il sera également sollicité pour faire sortir du Ghana de l’argent d’un certain Taha Abou, ancien général irakien proche de Saddam Hussein. Au fil des mois, de multiples versements, pour un total de 48 millions de dollars, sont ainsi soutirés à l’homme d’affaires.

En février 2011, faute de voir venir les sommes promises, il se décide à déposer plainte.

Plusieurs personnes semblent mêlées à l’affaire, Agba Bertin, d’abord, un homme d’affaires au passé sulfureux. C’est lui qui aurait eu l’idée de l’arnaque. Loïk Le Floch-Prigent, ensuite, pour certifier l’existence du montant ; il était à l’époque collaborateur d’Abass Youssef. Enfin Pascal Bodjona qui aurait rejoint le groupe.

Pourquoi cette libération inattendue ?

De nos recoupements, c’est le tout Koumea, village de Bertin Agba et de Pascal Bodjona, qui  attend de pieds fermes les futures candidats à la députation sous le maillot Unir. Déjà du coté de Pya les signes de mécontentements depuis l’arrestation de leur champion Kpatcha Gnassingbé ont envahi le bourg et ne reste à Faure que les préfectures où ses sbires lui ont soufflé  à l’oreille qu’il gagnera d’emblée. Prudent, il  a sorti les vielles recettes à Unir : négocier avec ceux qui ont fait de lui président en 2005 et en 2010. Alors le deal est celui-ci : libéré Pascal Bodjona afin qu’il vienne à la rescousse du parti bien que l’homme est un des nostalgiques du parti RPT que Faure a bien pris soin de démolir pour créer le sien. Au Togo, les années passent avec la dictature mais les méthodes semblent avoir la peau dure…elles ne changent jamais.

Par le passé, le général Seyi Memene  avait lui aussi été jeté en prison comme un délinquant. A sa sortie du Guantánamo local [ndlr, prison au Togo], il n’y avait pas au Togo un inconditionnel du RPT comme lui. Bonne arrivée à la « Maison Unir »  Bodj !

Djima Matapari Lynx.info

 

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