Ces DG ont libéré le plancher sans aucun compte rendu
La Banque Togolaise pour le Commerce et l’Industrie ne finit pas de combler son gouffre financier. Le trou est tellement béat qu’il faut mettre une génération entière à le combler. C’est le lieu de le dire, la gestion n’a pas facilité les choses dans cette institution bancaire. Prêts hasardeux, copinages, clientélisme, corruption ont été les maux qui ont miné celle qui était jadis considérée comme la première banque togolaise en termes de dépôts et bilan. Le premier à enfoncer le clou à travers sa gestion est le DG Yao Kanekatoua. Voici l’homme qui a foutu du bordel dans la maison avant de partir se reposer quelque part à l’Office du patrimoine immobilier du Togo à l’étranger. Du vivant du général président Eyadema, il était appelé « argentier » de celui-ci par certains cadres du parti au pouvoir. C’est sous lui en tout cas que les clignotants de la banque sont passés du vert au rouge. Prêts no limit et non remboursés accordés à l’Office Togolais des phosphates (OTP) aujourd’hui Société Nouvelle des Phosphates du Togo (SNPT), à la Société Togolaise du Coton (SOTOCO) devenue Société Nouvelle Cotonnière du Togo (SNCT), à d’autres entités sans oublier des particuliers et opérateurs économiques dont les traces sont perdues depuis, la BTCI a de quoi frôler la banqueroute avec Kanekatoua à sa tête. Mais l’homme rusé comme un singe savait aussi acheter les soutiens et le silence de certains courtisans puissants du vieux dictateur. Ce qui lui avait assuré un prolongement de bail jusqu’à la « catastrophe nationale ». Faure prend les rênes du pouvoir, le débarque et lui trouve un reposoir appelé office du patrimoine immobilier du Togo à l’étranger. Mais très habile, Yao Kanekatoua manœuvre pour placer un de ses pions sûrs à la tête de la banque en la personne de Bafaï Etienne qui est informaticien de formation. Ce dernier arrive et ne fait pas mieux que son mentor de prédécesseur avec une gestion dépourvue de rigueur. Comme son parrain Kanekatoua, Bafaï est débarqué à son tour suite aux révélations de la presse locale. Ces DG ont libéré le plancher sans aucun compte rendu abandonnant la BTCI dans son état hémorragique. Qui pour sauver donc la banque des commerçants et industriels ?
Taffa Biassi Lynx.info