Il y a cinquante ans disparaissait Bella Bellow, une mort à élucider.
Le 10 décembre 1973, l’artiste togolaise de la chanson, star mondialement connue, Georgette Afiavi Bella Bellow trouvait la mort dans un accident de circulation à l’âge de 27 ans seulement.
50 ans après cette tragique disparition et suspect, les togolais ont le droit de savoir tout sur sa mort.
Est-ce un simple accident de circulation ?
Un complot déguisé en accident ?
Quels étaient les rapports de la diva adulée partout où elle a presté avec le régime d’Etienne Gnassingbé Eyadema ?
Cet article tout en lui rendant hommage pose certains nombres d’interrogations sur les circonstances réelles de la mort de cette diva de la chanson togolaise.
De même père avec l’autre chanteuse togolaise, Bellow Rafiatou, alias Fifi Rafiatou, Bella Bellow, ainée d’une famille de sept 07 enfants, est née le 1er janvier 1945 à Tsévié. Elle a fait une partie de sa scolarité notamment primaire et secondaire à Lomé avant d’aller à Abidjan en Côte d’Ivoire pour des cours de secrétariat. Parallèlement elle a suivi des cours de solfège à l’Institut des Arts. Elle prestait déjà au cours des récitals et autres manifestations.
Grande voix de la musique africaine des années 60 et 70, Bella a marqué des salles mythiques, notamment l’Olympia de Paris, le stade de Maracana du Brésil à guichets fermés devant plus de 100.000 spectateurs. Sans oublié la Guyane, la Yougoslavie, la Grèce et presque toutes les grandes villes africaines qui ont eu le bonheur de l’applaudir et d’apprécier sa légendaire et unique voix. Les africains de Dakar n’oublieront jamais son passage en avril 1966 au festival les arts nègres de Dakar.
En 1965, elle chante à Cotonou à l’occasion de la fête de l’indépendance du Bénin, l’ex-Dahomey1. En avril 1966, sa participation au premier Festival mondial des arts nègres à Dakar au Sénégal lui ouvre la voie d’une consécration internationale. Son ancien professeur de dessin au Lycée de Sokodé, Paul Ahyi, peintre togolais, lui organise une rencontre avec Gérard Akueson qui devient son impresario. Il rassemble autour d’elle une équipe de musiciens aguerris : Slim Pezin à la guitare, Jeannot Madingué, à la basse, Ben’s à la batterie et Manu Dibango au clavier et à l’arrangement. Pour divergences d’opinions elle se sépare de Gérard et crée l’orchestre « Gabada »
Bella Below sort en 1969 l’album Rockya dont tout le répertoire est connu de la plupart des togolais. Elle n’a pas eu le temps d’entamer sa tournée américaine avec Manu Dibango quand la mort « prémédité » l’a fauché aux togolais et aux mélomanes du monde.
En janvier 1972, elle se marie avec un magistrat togolais Théophile Jamier- Lévy, et donne naissance quelques mois plus tard à Nadia Elsa, la fille unique du couple.
Monsieur Jamier qui était très sollicité à chaque date anniversaire de la disparition de sa femme pour rappeler d’elle, sa vie, sa carrière son parcours, va beaucoup manqué à la presse puisqu’il s’en est également allé dans la plus grande tristesse des suites d’une longue maladie.
Autant adulée dans le monde entier, Bella n’était pas qu’aimée. Comme dans la vie et avec le parcours qui fut le sien on ne fait pas toujours l’unanimité. Nous n’en voulons pour preuve que la chanson prophétique DASIKO dans laquelle elle disait aux ennemis de cesser de s’en prendre à elle. Bella Bellow avait aussi des ennemis avérés ou non.
Déjà sur l’accident, elle avait été prévenue et certains proches lui avaient déconseillé d’effectuer ce voyage à l’instar de son oncle monsieur Rafiou Laurent Alandou demi-frère utérin du Président Nicolas Grunitzky. Elle a tenu quand même, à aller à ce voyage à tout prix sur à Atakpamé au nom de l’art. Atakpamé qui est aussi sa ville natale sans oublier le rapport très étroit des Bellow avec le Nigéria. Il n’est un secret pour personne que certains membres de cette famille sont encrés dans le christianisme céleste et c’est de cette congrégation que la prédiction a été faite que le voyage de la diva pouvait lui être mortel.
Par ailleurs, de nos recoupements certains témoignages font froid dans le dos. Pour l’instant nous avons sursoit à leur publication. Néanmoins il est important que les lecteurs sachent que Georgette Afiavi Bella Bellow n’était pas très aimée de feu président Etienne Gnassingbé Eyadema.
Selon nos informations avec la renommée qui fut la sienne, le « dictateur sanguinaire et dieu du Togo » n’a pas digéré cette popularité et surtout la bonne presse qu’elle avait. Autant le rappeler, Bella malgré les dérives souvent inhérentes au monde du show-biz, Madame Jamier était une femme respectée et respectable. Elle n’était pas une proie facile comme certains hommes et surtout certains dirigeants aimaient les avoir. Une forte personnalité qui n’était pas du goût de certains qui en plus du talent hors pair et ce principe à dire non, gentiment et poliment à certaines démarches qui heurtaient sa conscience.
Il y a une question qui nous trottine depuis cette mort tragique de Belle Bellow. La question est : Pourquoi juste après l’accident, la langue de la diva a été coupé et disparue ? Le corps sans vie de Bella Bellow est sans sa langue dans sa bouche. Où passé sa langue alors !!!
Un complot aurait donc été ourdi contre elle !. Pourquoi ? Et par qui ? L’opinion togolaise est en droit 50 ans après cette disparition de demander des vérités sur cette mort tragique.
En effet, certaines sources dignes de foi révèlent que Bella Bellow a été appelée par Gnassingbé Eyadema qui voulait qu’elle lui composa une chanson. C’était l’époque où venu au pouvoir le 14 avril 1967, dans des conditions rocambolesques et au fait de « sa gloire » le « le dictateur sanguinaire et qui se croit dieu» avait le droit à tout et sur tout. C’était l’époque où il fallait chanter à la gloire du « maître ».
A cette proposition, la diva très sagement aurait répondu que ses compositions lui viennent en songes et dès que dans ses rêves elle aura des propositions dans ce sens elle n’hésiterait pas à lui faire une belle mélodie.
Une réponse qui n’a pas été du goût du timonier national. En ces temps oser dire non, même de façon subtile et polie à Étienne Gnassingbé 1er était passible de peine de mort.
Une carrière fulgurante pour une si jeune artiste qui ironie du sort trouva la mort dans un accident de circulation à Lilikopé à quelques encablures de Tsévié la ville qui l’a vu naître.
Une chose est sûre des zones d’ombres subsistent dans cette tragique disparition qu’il va falloir élucider un des ces jours surtout que de tous les occupants du véhicule notamment son chauffeur et sa domestique, l’un s’en était sorti indemne et l’autre avec seulement quelques égratignures, Bella fut la seule à trouver la mort et son corps éjecté hors du véhicule sera récupéré à quelques distances du drame.
50 ans après au-delà des hommages, et des soirées bien arrosées comme celles de ses 40 ans qui a eu lieu à la salle des banquets de la nouvelle présidence, les togolais doivent chercher la vérité sur cette disparition qui reste une incommensurable perte pour le Togo artistique.
L’immortelle Bella Bellow, Paix à son âme.
La Nouvelle