Ils ne feront qu’en rajouter à la douleur de leurs familles
Après des investigations poussées sur la tentative de libération des présumés putschistes, les fins limiers des forces de sécurité commencent à découvrir ce qui semble une grosse opération de déstabilisation du pays.
En effet, loin du simple fait de vouloir libérer les putschistes du 16 septembre, le projet visait à s’attaquer aux forces loyalistes qui sont intervenues pour libérer le Camp Naaba Koom 2. L’opération avait été planifiée par des militaires de l’ancien RSP pour s’attaquer au Camp Naaba Koom 2, le Camp Paspanga de la Gendarmerie, l’Armée de l’Air, l’Armée de terre, etc., avant de se rendre au Camp Lamizana pour libérer les détenus de la MACA. Ils projetaient de passer à l’acte le 25 ou le 30 décembre. Tous les présumés auteurs ont été identifiés, des arrestations ont été opérées, dont le cerveau de l’affaire, et se poursuivent.
Les éléments de l’ex-RSP doivent comprendre une bonne fois pour toute que si le peuple a accepté leur repentir, ils doivent également rentrer définitivement dans les rangs. Tout cela participe à la cohésion au sein des forces armées et au niveau de la Nation pour un futur heureux du pays. Il n’y a pas lieu de vouloir se venger de quoi que ce soit. Ils n’ont pas été recrutés dans l’Armée pour servir un homme ou un régime mais pour défendre la Nation. Des projets du genre doivent être bannis de leur tête car leur mise à exécution n’a pas de chance de réussir sauf à déstabiliser le pays. Ils ne feront qu’en rajouter à la douleur de leurs familles.
Les Echos du Faso
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Burkina : une vingtaine de soldats arrêtés pour avoir planifié de libérer Diendéré
Une vingtaine de soldats de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne de l’ex-président burkinabè déchu Blaise Compaoré, ont été arrêtés pour leur implication présumée dans un projet de libération du général putschiste Gilbert Diendéré, a-t-on appris lundi.
Les soldats, dont un “ressortissant étranger” ont été arrêtés au cours d’une réunion alors qu’ils “(planifiaient) l’attaque de plusieurs casernes de la capitale pour semer la panique dans la ville et en profiter pour faire libérer leurs camarades et les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé”, a expliqué une source sécuritaire à l’AFP.
Ils sont “actuellement incarcérés au camp Guillaume Ouédraogo (centre de Ouagadougou)”, a précisé cette source sous couvert d’anonymat.
Depuis la semaine dernière, des rumeurs ont fait état d’une tentative d’évasion de Diendéré et de Bassolé, emprisonnés pour leur implication présumée dans le putsch manqué du 16 septembre.
“Nous avons procédé à des interpellations” d’une “vingtaine” de soldats et “ils devront répondre devant la justice pour le simple fait d’avoir pensé que c’était possible”, a confirmé le Premier ministre Isaac Zida.
“Il n’y a pas eu véritablement une tentative d’évasion à la MACA (Maison d’arrêt et de correction des armées). Il y a eu des informations selon lesquelles de jeunes soldats (…) pensent qu’ils peuvent se lever aller sortir le général Gilbert Diendéré et remettre en place le RSP. C’est absurde!”, a déploré le M. Zida à la presse à Ouagadougou, dimanche.
Ancien bras droit de Compaoré, le général Diendéré, considéré comme le cerveau du putsch manqué fait l’objet de onze chefs d’inculpation dont “crimes contre l’humanité”.
Le général de gendarmerie Djibrill Bassolé, ex-chef de la diplomatie de M. Compaoré a été écroué suite à des enregistrements téléphoniques présumés entre lui et le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, en lien avec le putsch.
Au moins 57 personnes parmi lesquelles une vingtaine d’officiers du RSP ont été interpellés dans le cadre du putsch et incarcérés à la MACA.
La justice militaire a mis également sous mandat de dépôt deux journalistes burkinabé, poursuivis pour “complicité d’atteinte à la sûreté de l’Etat”, “complicité de destruction aggravée de biens, de meurtre, de coups et blessures volontaires” et “association de malfaiteurs”.
La quasi-totalité des inculpés risquent la peine capitale.
Le nouveau président élu du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré qui sera investi mardi, a affirmé que “la justice suivra son cours jusqu’au bout”.
roh/eak/sba
AFP
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