Dans une interview fleuve avec le confrère Jeune Afrique, l’infect fils du Gabon a parlé et n’a rien dit de nouveau, comme toujours…. Tout de go, l’héritier de la famille Bongo pense que le Gabon aurait beaucoup changé : « Tout le monde n’a pas compris que le Gabon avait changé ». Mais en quoi le Gabon aurait-il changé ? L’homme semble ne pas dire plus. Pour lui, les africains peuvent aussi être riches comme les européens : « Un chef d’État, un patron, un avocat africain ne peut pas s’offrir des véhicules dits de luxe, une villa ou un appartement sans être taxé de voleur ? ». Mais ici, se pose un problème. Ali Bongo n’a pas encore prouvé les usines qu’il a créées au Gabon comme dans d’autres pays et qui lui rapportent autant d’argent ! Sur le continent africain et les guerres avec l’immixtion des Occidentaux, il ne fallait pas s’attendre à grand-chose, il n’a pas eu une éducation de lutteur, de panafricainste, de fonceur. Son titre de Docteur, les français l’ont envoyé par fax toutes les épreuves la veille et le jour J, il est allé recopier les réponses. Il ne défèque que leurs sottises, et n’avale que leur volonté. Qu’il s’appelle Obama ou Sarkozy, le fiston à Bongo voit en eux des dieux vivants. 12.000 français vivent au Gabon et travaillent tous chez Elf Aquitaine ,Total et dans les mines tenues par les multinationales Gauloises. Le Gabon est une sous préfecture de la France. Ils ont leurs magasins, leurs boutiques, leurs boys qui sont Gabonais. Pour Ali Bongo, ce qui est arrivé à Laurent Gbagbo et ce qui arrive à Kadhafi ne peut l’arriver. Et il a raison Ali, quand on a vendu son propre pays au prix d’une fécule de manioc, on a jamais eu des problèmes avec le colon. Lire plus bas l’interview de celui qui a pris sur lui d’acheter un hôtel en France à 100 millions de Euros .
Camus Ali Lynx.info
JEUNE AFRIQUE: vous êtes rendu en visite officielle aux États-Unis, du 5 au 10 juin, où vous avez rencontré le président Obama. Que vous êtes-vous dit ?
ALI BONGO ONDIMBA: Quand des chefs d’État se rencontrent, c’est pour échanger sur les sujets bilatéraux mais aussi sur les grandes questions de l’heure. Il arrive également qu’on puisse demander quelques conseils. Cet échange n’a pas échappé à la règle. L’international et la crise libyenne ont évidemment été abordés, étant donné que le Gabon siège encore au Conseil de sécurité jusqu’à la fin de l’année. En tout cas, ce fut très cordial.
Cette visite a aussi été l’occasion de nombreuses critiques de la part de l’opposition et de la société civile gabonaise, qui ont trouvé un certain écho aux États-Unis: biens mal acquis, accusations de népotisme, de mauvaise gouvernance, voire de dictature…
Les critiques dont vous parlez, je m’y attendais: elles ont été formulées parmes adversaires politiques, ceux-là mêmes dont nous venons de parler, et reprises par certains médias pour qui nous sommes des gens infréquentables, corrompus, et qui ne peuvent rien faire de positif…J’ai d’ailleurs découvert, avec la relance médiatique de l’affaire dite des « biens mal acquis », qu’il existait en droit un nouveau délit, le délit de patronyme. Je m’appelle Bongo, je suis donc forcément coupable… Et je note au passage qu’il s’agit, dès l’énoncé de l’affaire elle-même, non pas d’une interrogation mais d’une affirmation.
Trouvez-vous anormal que l’on puisse se poser la question de la provenance des fonds qui ont permis d’acquérir des biens à l’étranger, en France notamment? Ou que l’on s’interroge sur des acquisitions immobilières au nom de l’État gabonais, comme l’hôtel particulier de la rue de l’Université à Paris ou l’ex-résidence de Ted Kennedy à Washington?
Que les choses soient claires : chaque fois qu’il nous paraîtra opportun de procéder à la consolidation du patrimoine immobilier de l’État gabonais, nous ne demanderons l’onction de personne. Le Gabon est un état souverain qui peut faire des investissements rentables et durables, y abriter ses représentations diplomatiques conformément à ses moyens et à ses ambitions. L’État gabonais ne se contentera pas d’être locataire ad vitam æternam. Dans les deux cas cités, à Paris et à Washington, nous avons informé par communiqué l’opinion publique nationale et internationale parce que nous n’avions rien à cacher.
Un chef d’État , un patron ,un avocat africain ne peut pas s’offrir des véhicules dits de luxe, une villa ou un appartement sans être taxé de voleur? En Afrique, comme partout ailleurs, il existe des processus transparents d’accumulation de richesses. Quand celles-ci sont pillées par des gens extérieurs au continent, ce n’est pas un problème, mais dès que c’est un Africain qui possède de l’argent, c’est suspect. En ce qui me concerne, il n’y a aucun bien personnel dont je ne peux justifier l’origine et l’acquisition légales.
Mon patrimoine est déclaré. Je mets au défi n’importe quelle organisation ou quidam de prouver le contraire. J’ai gagné de l’argent dans ma vie, j’ai fait des affaires, parfois très bonnes, notamment lorsque j’ai dû quitter mon poste de ministre [en 1991]. Je ne vais pas m’excuser d’avoir gagné cet argent ni de m’appeler Bongo, même si cela en dérange certains qui avaient pris l’habitude de « cogner » sur mon père et continuent avec moi dans un réflexe pavlovien.
Ce que vous reprochent vos détracteurs et ceux qui ont déposé ces plaintes en France, c’est votre train de vie et celui d’un certain nombre de vos pairs. Un train de vie que vous ne pourriez vous permettre si vous n’aviez pas, disons, pioché dans la caisse…
Bien. J’ai été élu président de la République gabonaise, pas de l a République française. J’ai des comptes à rendre aux seuls Gabonais. Et qu’on cesse de prendre les Africains pour des imbéciles, parce que tout cela revient à dire : «Nous les bons Blanc s, nous sommes plus intelligents, donc analysons mieux les choses et les faisons à votre place. » Cette attitude frise la condescendance et le racisme. Je n’ai volé personne et n’ai détourné aucuns fonds. Mais je n’ai pas vocation à servir de punching-ball…
L’année 2011 a été marquée par une actualité très forte sur le continent : révolutions arabes, en Tunisie d’abord puis en Égypte et en Libye, évolutions au Maroc ou en Algérie, crise ivoirienne… Comment avez-vous vécu, par exemple la chute du régime Ben Ali le 14 janvier? Cela vous a-t-il surpris?
ALI BONGO ONDIMBA: Il faut être honnête, nous avons tous été surpris. Toutes proportions gardées, et même si l’issue a été différente, cela m’a rappelé ce qu’un certain nombre de pays d’Afrique subsaharienne ont vécu dans les années 1990 avec l’expression très forte d’aspiration démocratique et les conférences nationales. Lorsque le peuple veut être entendu, lorsqu’il exige des changements, il est impossible de ne pas y répondre. C’est une leçon pour nous tous, que nous avons intérêt à méditer.
Six mois après le début de l’insurrection libyenne, le régime de Mouammar Kaddafi s’est enfin effondré. Vous avez fait le choix, en mars dernier, de voter la résolution des Nations unies autorisant l’intervention militaire de l’Otan, contre l’avis exprimé par l’Union africaine. Pourquoi ce choix?
Comme membre du Conseil de sécurité, nous avons effectivement approuvé la résolution 1973. Nous pensions que le fait d’entamer des discussions au sein du Conseil de sécurité inciterait les autorités libyennes à infléchir leur position, à arrêter les hostilités et à ouvrir un véritable dialogue.
Or il se trouve que, pendant que nous étions en train de discuter de cette résolution, Kaddafi a tout fait pour accélérer la répression et en finir avant qu’elle ne soit adoptée. Une telle attitude a certainement influencé un certain nombre de pays d’abord réticents à voter ce texte… Nous assistons donc aujourd’hui à la chute inéluctable d’un régime qui est Resté sourd à tous les appels à l’apaisement et au dialogue. Trop de vies ont été perdue sa cause de cet aveuglement. Kaddafi, comme Gbagbo avant lui, n’a pas eu, ou n’a pas voulu avoir, la lucidité nécessaire pour ne pas prolonger inutilement la liste des victimes de cette guerre.
Et maintenant, Kaddafi parti, comment voyez-vous l’avenir proche de la Libye ?
J’ai reçu courant août des dirigeants du Conseil national de transition (CNT) désireux de faire participer la communauté internationale à la recherche de solutions politiques durables. Nous devons tous apporter notre concours à la Libye pour qu’elle panse ses plaies et qu’elle s’attelle à construire son avenir. Un chantier titanesque, qui implique de poser les principes d’édification et de consolidation d’un véritable État de droit, de répartition équitable des richesses du pays et de restauration de la stabilité et de la sécurité, indispensables à sa reconstruction. Tout cela doit nécessairement passer par l’expression de la volonté du peuple, donc par des élections. Je ne doute pas que les Libyens y parviennent. Même si le chemin sera très long et ardu.
L’intervention militaire de l’Otan en Libye, comme celle des Nations unies en Côte d’Ivoire, a choqué de nombreux Africains, qui y voient l’expression d’une forme de néocolonialisme dans le seul but d’accaparer les richesses de ces pays. Au point d’ériger, pour certains, Mouammar Kaddafi et Laurent Gbagbo au rang de résistants et de héros africains. Comprenez-vous cette sensibilité?
Bien sûr, je comprends que l’on puisse penser cela compte tenu de l’histoire de notre continent, mais je ne partage pas cette opinion. Quelles alternatives avait-on? Laisser la Côte d’Ivoire ou la Libye sombrer dans le chaos et se dérouler sous nos yeux de véritables bains de sang?
L’alternative aurait été que l’Union africaine (UA) elle-même prenne en charge ces crises, soit plus efficace ou dirige ces interventions…
ALI BONGO ONDIMBA : Il faut être réaliste et pragmatique. Nous n’avons pas pu le faire, soit parce que nous n’étions pas d’accord, soit parce que nous n’en avions pas les moyens. C’est tout le problème que nous rencontrons à l’heure actuelle au niveau de l’UA. Nous en sommes tous conscients, et il faudra bien s’asseoir autour d’une table pour trouver des solutions. Mais personne ne nous a empêchés d’intervenir, c’est nous qui avons échoué. Il a bien fallu, une fois ce constat dressé, travailler avec ceux qui avaient la capacité d’empêcher que le pire ne se produise.
Comment avez-vous vécu les images de l’arrestation de Laurent Gbagbo, le 11 avril dernier?
Ce ne sont pas des images que l’on souhaite voir, c’est une évidence. Mais à partir du moment où il a décidé de mener son combat jusqu’au bout – il faut tout de même rappeler qu’il est le principal responsable de cette crise –, il n’existait que deux possibilités : la capture ou la mort. Cela aurait donc pu être pire.
Pensez-vous, après tout ce qu’a connu ce pays depuis la mort d’Houphouët, que les Ivoiriens pourront réellement se réconcilier ?
Oui. Il ya suffisamment de sagesse chez les Ivoiriennes et les Ivoiriens. Ils ne peuvent qu’avoir mesuré les dégâts provoqués par la guerre et l’instabilité. Le président Ouattara sait aussi que la tâche qui l’attend est immense, qu’elle nécessitera du temps et beaucoup de sueur. Mais nous sommes tous prêts à l’aider.
Jeune Afrique