Le parquet a requis mardi sept ans de prison ferme et plus de 380 millions d’euros d’amende contre Karim Wade, fils et ancien ministre de l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, devant une juridiction sénégalaise anti-corruption.
Cheikh Tidiane Mara, procureur de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI, une cour spéciale) a requis « sept ans de prison ferme, 250 milliards de franc CFA d’amende » (plus de 380 millions d’euros) contre Karim Wade et l’application de l’article 34 du code pénal sénégalais qui prévoit une interdiction de droits civiques d’un prévenu condamné.
Il a en outre réclamé une confiscation des biens de M. Wade, selon des journalistes de l’AFP.
Le réquisitoire a été prononcé en l’absence de Karim Wade et de ses avocats qui n’assistent plus aux audiences de la CREI depuis la mi-janvier pour réclamer leurs droits.
« Le présent procès est celui de la mal-gouvernance et le prévenu Karim Wade en est l’expression la plus achevée », avait déclaré lundi un avocat de l’Etat du Sénégal, Me Moussa Félix Sow, au premier jour de la plaidoirie des avocats.
« Karim Wade, bien que son nom n’apparaît pas clairement dans la plupart (des biens qui lui sont attribués), a un rôle prépondérant » dans la « mal-gouvernance au Sénégal » de 2000 à 2012 alors que son père, Abdoulaye Wade était au pouvoir, avait renchéri Me Simon Ndiaye, un autre avocat de l’Etat du Sénégal.
Karim Wade est jugé avec une dizaine de prévenus, « des complices » de son enrichissement illicite, selon l’accusation.
L’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, avait déclaré le 4 février, lors d’un rassemblement à Dakar, être « prêt à donner » sa « vie » pour empêcher une condamnation de son fils.
Plusieurs manifestations, dispersées par la police, ont été récemment organisées à Dakar par une coalition de l’opposition pour réclamer la libération de l’ancien ministre.
Les partisans de Karim Wade ont régulièrement accusé le président Macky Sall de vouloir le condamner pour l’empêcher de se présenter à la prochaine élection présidentielle prévue en 2017, ce dont le pouvoir s’est défendu.
Karim Wade est accusé d’avoir illégalement acquis 178 millions d’euros par le biais de montages financiers complexes du temps où il était conseiller puis ministre de son père.
D’après la défense, son patrimoine est d’environ deux millions d’euros, gagnés pour l’essentiel quand il était trader en Europe avant de travailler auprès de son père, qui a dirigé le Sénégal de 2000 à 2012.
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