Scandale à la CPI ! Bensaouda accuse Gbagbo de violences commises au Kenya

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C’était le coup de théâtre hier au deuxième jour du procès de Laurent Gbagbo à la CPI, pendant l’audience de confirmation ou d’infirmation des charges.

La procureure de la Cour pénale internationale a ajouté à l’acte d’accusation contre le Président Laurent Gbagbo, des dossiers et images de violences qui se sont déroulées au Kenya.

Révélation faite publiquement par Me Emmanuel Altit, avocat de Laurent Gbagbo, pour qui c’est la preuve que Fatou Bensouda ne connait pas le dossier d’accusation, et qu’elle n’a pas pris la peine de le lire ou de l’étudier. Dans la salle, un silence assourdissant s’est du coup fait sentir. La gêne était palpable du côté de l’accusation, dont la manipulation et la légèreté venaient d’éclater au grand jour.

La procureure Fatou Bensouda, du haut de sa chaire, était au paroxysme de la gêne. Prise la main dans le sac, elle évitait le regard de tous en jouant des mains et en faisant une moue. Elle aurait voulu si elle avait pu se cacher sous la table, tellement la gêne était perceptible sur son visage.

C’est un Me Altit des grands jours qui a pulvérisé méthodiquement le dossier d’accusation, balayant certaines énormité du revers de la main.

Par exemple, Me Altit s’est offusqué que Fatou Bensouda dise dans l’accusation que la Côte d’Ivoire était en paix jusqu’en 2010, et que le Président Gbagbo avait refusé le verdict des urnes à la présidentielle de 2010. C’est plus tôt Alassane Ouattara qui a toujours refusé le verdict des urnes. Laurent Gbagbo a même exigé le recomptage des voix pour que la vérité éclate, chose que Ouattara a toujours refusé.

Pour lui, la procureure Bensouda, en passant sous silence la rébellion de Guillaume Soro de 2002 et le fait que le pays était coupé en deux même pendant la présidentielle, est la preuve qu’elle ne connait pas son dossier, et que le dossier d’accusation est d’une vacuité flagrante.

A sa suite, Me Agathe Baroan, sa collègue de la Défense, a démontré que les termes « ON GAGNE OU ON GAGNE » ET « C’EST MAÏS », étaient des termes communs employés par tous les ivoiriens. Elle s’est employée à démontrer la sociologie de la Côte d’Ivoire pour faire ressortir la vacuité de l’acte d’accusation.

Par exemple, elle a expliqué que le terme « ON GAGNE OU ON GAGNE » a été créé par la chanteuse Antoinette Hallany, fervente supportrice d’Alassane Ouattara. Laquelle s’employait durant la campagne, de le chanter dans ses chansons avant tous les meetings du RDR, le parti de Ouattara.

Comme on le voit, la défense de Gbagbo s’est employée avec brio hier, à démonter les éléments de l’accusation. « Tout se passe comme si le procureur avait été convaincu dès le début qu’il n’y avait qu’un seul responsable au drame ivoirien, a attaqué d’entrée Me Emmanuel Altit dans déclaration liminaire. Et de poursuivre : « il n’existe aucune base factuelle aux accusations […] Le récit du procureur est biaisé car il dépend des éléments transmis par les autorités ivoiriennes. » et qu' »il s’agit d’un procès politique ».

Mercredi, la défense a réussi à détruire le dossier du procureur, selon plusieurs analystes dont Stéphanie Maupas, correspondante de FRANCE 24 à La Haye.

Pour la procureure Fatou Bensouda, Laurent Gbagbo a fomenté « un plan pour rester au pouvoir à tout prix à travers des attaques mortelles, planifiées avec soin » contre des supporters de son rival. « Le procureur, qui devra prouver que son dossier est solide, dispose de 614 pièces, qui sont des témoignages mais aussi des documents saisis dans la résidence présidentielle de Laurent Gbagbo après son arrestation le 14 avril 2011 », précise Stéphanie Maurepas.

UN NON LIEU

Si la défense parvient à pulvériser et démonter l’accusation comme durant les deux premiers jours, la juge de la CPI n’aura pas d’autre choix que de libérer Laurent Gbagbo en lui faisant bénéficier d’un non-lieu, bien que sur le fond, Me Altit et ses collègues aient déjà fait cette requête.

Le procès se poursuivra aujourd’hui 21 février 2013 à 14h30 min locales.

Rendez-vous donc à la COUR.

Michèle Laffont,

Correspondante aux Pays Bas

 

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