François Hollande sera le septième président de la République française, il obtient environ 52% des suffrages. La fête a déjà commencé place de la Bastille à Paris. Le résultat: François Hollande est élu Président de la République.
Il recueille entre 51,7 % et 52 % des voix, selon les instituts de sondage.
Le discours de François Hollande
C’est seulement à 21h25 que François Hollande s’exprime sur la place de la Cathédrale de Tulle (Corrèze).
« Les Français en ce 6 mai viennent de choisir le changement en me portant à la présidence de la République. Je mesure l’honneur qui m’est fait et la tâche qui m’attend.
Devant vous, je m’engage à servir mon pays avec le devouement et l’exemplarité que requiert cette fonction. J’en sais les exigences et à ce titre j’adresse un salut républicain à Nicolas Sarkozy qui a dirigé la France pendant cinq ans et qui mérite à ce titre tout notre respect. »
« Je demande à être jugé sur deux engagements majeurs : la justice et la jeunesse. Chacun de mes choix, chacune de mes décision se fondera sur ces seuls critères : est-ce juste ? Et est-ce vraiment pour la jeunesse ? »
« J’ai évoqué tout au long de ces derniers mois le rêve français. Il est notre histoire, il est notre avenir, il s’appelle tout simplement le progrès, la longue marche pour qu’à chaque génération nous vivions mieux, ce rêve français que vous partagez tous, de donner à nos enfants une vie meilleure que la nôtre, c’est ce rêve français que je vais m’efforcer d’accomplir pour le mandat qui vient de m’être confié. »
« Je suis socialiste. J’ai toujours voulu le rassemblement de la gauche, et plus largement le rassemblement des Républicains. Je salue le rassemblement des humanistes qui ont permis notre victoire ce soir. »
Le discours de Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy a reçu à l’Elysée les dirigeants de l’UMP. Il leur a demandé de « rester unis », jugeant gagnable les élections législatives et précisant qu’il ne « ménerai[t]pas cette bataille ». Il a également assuré : « Je ne serai plus jamais candidat aux mêmes fonctions. »
Aux alentours de 20h20, Nicolas Sarkozy s’exprime devant ses partisans à la Mutualité :
« Le peuple français a fait son choix (huées dans l’assemblée) si vous me faites confiance (“oui ! ! ! !”). La France a un nouveau président de la République. C’est un choix démocratique et républicain. Il faut le respecter. Il ne faut pas donner le mauvais exemple. »
« Je porte toute la responsabilité de cette défaite. Je ne suis pas un homme qui n’assume pas ses responsabilités. Il me faut en tirer toutes les conséquences. »
« Je partage votre idéal. Mais ma place ne pourra plus être la même, après 35 ans de mandat politique. Depuis dix ans, je vis pour les responsabilités gouvernementales de plus haut niveau. Mon engagement dans la vie de mon pays sera désormais différent. »
Les réactions
Ségolène Royal : « Un sentiment de joie profonde et d’émotion. François Hollande a été récompensé de la cohérence de sa campagne. »
Manuel Valls : « Je suis très ému d’avoir participé à cette belle victoire. »
Alain Juppé agite la menace d’un pouvoir socialiste à tous les échelons de l’Etat : « Quand il n’y a pas de contre-pouvoir, le pouvoir dérape toujours. »
Jean-François Copé : « Avec l’esprit républicain qui m’anime je veux adresser mes voeux de succès à François Hollande. »
Martine Aubry : « Ce que nous voulons, c’est que ce ne ce soit pas ce soir la victoire des uns contre des autres, de l’un contre de l’autre, mais la victoire de la France. »
Nathalie Kosciusko-Morizet souhaite que la droite l’emporte aux législatives « dans un souci d’équilibre », rappelant que la gauche contrôle le Sénat, les régions, une majorité de départements et de grandes villes.
Jean-Pierre Raffarin : « Dans le passé la gouvernance [de l’UMP]a manqué de diversité. »
Jean-Luc Mélenchon (dans un communiqué) : « Sarkozy, c’est fini, enfin ! Ainsi est réglé le compte du fossoyeur des acquis sociaux et des services publics de notre République. […] Une page est tournée, une autre commence pleine d’exigences. »
Marine Le Pen : « Nicolas Sarkozy n’a jamais été donné gagnant dans cette campagne et s’il avait eu une chance entre les deux tours, les dirigeants UMP ont tué ses chances en appelant, pour une grande partie d’entre eux, à voter socialistes aux élections législatives. Ce sont eux qui portent la responsabilité de la défaite. »
Afrique-Monde