« Ils parlent de droit de l’homme et ils sont les premiers à les bafouer. Le « Droit de l’hommisme » reste une arme visant à discréditer et à détruire les régimes jugés non « fiables » par les grandes puissances occidentales.
Cette perversion des valeurs humanistes a été le fil d’Ariane du complot international contre la Côte d’Ivoire et le Président Laurent Gbagbo.
Les révélations à la fois croustillantes, ahurissantes et inquiétantes de Médiapart, en collaboration avec une dizaine de grands médias Européens dont Der Spiegel en Allemagne, The Sunday Times au Royaume Uni, Le Soir en Belgique, … sur la CPI et le dossier du Président Laurent Gbagbo, montrent on ne peut plus nettement que le FPI n’était pas dans l’émotion mais dans la raison. Oui, le tournant décisif opéré par Médiapart nous conforte dans nos analyses. Le Président Laurent Gbagbo était bel et bien programmé pour être neutralisé par la CPI, que la Côte d’Ivoire soit partie au Statut de Rome ou pas, que des investigations soient menées ou pas, qu’il y ait mandat d’arrêt ou pas. Pour les puissants de ce monde, le Président Laurent Gbagbo a tort d’être socialiste, d’être arrivé au pouvoir sans être adoubé par les réseaux de la France-Afrique, de compter sur le peuple, d’être le porte-parole du peuple, de donner voix au peuple de Côte d’Ivoire, de se battre pour l’indépendance et la souveraineté de la Côte d’Ivoire. Le maître n’a pas apprécié que le Président Laurent Gbagbo ait l’outrecuidance de ne pas baisser les yeux en sa présence et de parler d’égal à égal avec lui, donnant ainsi le mauvais exemple à l’Afrique et aux Africains.
Les documents de Médiapart qui voient derrière les malheurs du Président Laurent Gbagbo la main de la France de Chirac et de Sarkozy, ne peuvent que renforcer le sentiment que la CPI est une cour aux ordres des grandes puissances, qui la manipulent au gré de leurs intérêts. Tous les patriotes, tous les résistants, les analystes Ivoiriens et Africains le savaient et l’ont déjà dit. Mais leurs voix étaient inaudibles parce que considérées comme des pro-Gbagbo ou estampillées comme telles. Le FPI se réjouit que ce soient des médias occidentaux qui révèlent le complot, c’est-à-dire le véritable plan commun pour neutraliser le Président Laurent Gbagbo. Ces révélations sont déterminantes parce que ce sont les mêmes médias qui ont fait trottiner dans de nombreuses consciences une image hideuse du Président Laurent Gbagbo. Dix ans de lessivages médiatiques ont eu raison de nombreux intellectuels et des panafricanistes qui ont pignon sur rue, ont fini par intégrer les clichés qui se sont saisi d’eux par doses homéopathiques. Médiapart, avec objectivité, a établi la véracité des faits : il a dépassé les idées reçues, les parti-pris, les caricatures et les clichés pour se consacrer à un véritable travail de recherche, de recoupement et d’analyse. Ce qui a souvent fait défaut à grand nombre de médias occidentaux, abondamment repris en dehors de l’Occident.
Pour étayer nos propos, il est bon de savoir que Médiapart, journal payant sur Internet, a vu le jour le 16 mars 2008. Son actuel président et co-fondateur Edwy Plenel, de son nom complet Hervé Edwy Plenel, a été licencié en 2005, après 25 ans de carrière au sein de la rédaction de « Le Monde ». Souvenons-nous : « Le Monde » est ce journal Français contre lequel le Président Laurent Gbagbo avait intenté et gagné un procès en diffamation dans un arrêt rendu, en 2005, par la cour d’appel de Paris.
En effet, le journal Français avait accusé le couple présidentiel, Laurent Gbagbo et Simone Gbagbo, d’être les responsables des « escadrons de la mort » à Abidjan. Dans les numéros datés des 8 et 20 février 2013, un article intitulé « Le rôle-clé des gardes du corps du couple présidentiel », publié sous le titre « Côte d’Ivoire, enquête sur les escadrons de la mort » met directement en cause Laurent Gbagbo et Simone Gbagbo.
Avec le ralliement des ennemis d’hier à la cause du Président Laurent Gbagbo, la démonstration est ainsi faite que le Président Laurent Gbagbo, ce Grand homme et ce Grand panafricaniste, est moralement et politiquement défendable. Les révélations de Médiapart démontrent clairement que la CPI n’est pas crédible, ni hier, ni aujourd’hui. C’est gros comme un point de penalty au milieu de la surface de réparation d’un terrain de football. Mais est-ce la fonction d’une juridiction internationale que de jouer le jeu d’un pouvoir contre un peuple ? L’idée de la CPI, figure de proue d’une justice internationale indépendante et impartiale, qui se voulait noble au départ, a été pervertie par la corruption qui a gangrené le système. Le ver est dans le fruit. Il faut jeter le fruit. Il faut changer de logiciel. Les puissants de ce monde doivent donc commencer par balayer devant leur porte en prenant des décisions minimales courageuses :
1- L’arrêt immédiat du procès du Président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé ;
2- La libération définitive du Président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé ;
Mettre fin au procès du Président Laurent Gbagbo et du Ministre Charles Blé Goudé et entrer en voie de leur libération définitive, c’est poser un acte d’héroïsme.
En effet, mettre fin au procès et entrer en voie de libération, c’est mettre fin à une injustice criarde qu’on veut recouvrir par une parodie de justice internationale ; mettre fin au procès et entrer en voie de libération, c’est mettre fin à un vaste complot international, c’est mettre fin au véritable plan commun visant à neutraliser le Président Laurent Gbagbo et à l’éloigner de la Côte d’Ivoire pour laisser Monsieur Ouattara gouverner en toute impunité et en toute tranquillité.
Aller dans ce sens ne peut que grandir les puissances de ce monde et non les humilier. Elles n’échapperont pas à la loi de la causalité, une loi chère aux Bouddhistes. La cause, bonne ou mauvaise, produit nécessairement des résultats, bons ou mauvais. Tôt ou tard. Et dans ce procès, à bien y regarder, la loi de la causalité est déjà en train de déployer ses effets dans le monde. Et l’Afrique est Gbagbo.
Assurément, les révélations de Médiapart relancent inévitablement le débat, au sein de l’Union Africaine, du retrait des Etats africains parties au Statut de Rome et de l’idée de la création d’une cour africaine. Comme pour amorcer le mouvement de retrait, le Burundi a officiellement quitté la cour, le vendredi 27 octobre 2017.
J’ai foi en Spinoza dans le déterminisme final, selon lequel « Tout ce qui arrive, arrive en vue d’une fin. »
SANGARE ABOUDRAMANE
PRESIDENT PAR INTERIM DU FPI
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