S’il y a un business qui prospère au Togo, c’est celui de la corruption. Le désordre est en terre conquise !

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Et il prolifère même dans la politique nationale des grands travaux. Il y a un an, nous écrivions, après une visite de terrain, que les routes de contournement de la faille, de Bafilo et de Défalé étaient mal construites. Elles flambaient encore neuves à l’époque. Nous étions alors pris pour de petits agitateurs qui décoraient tous les efforts en noir. Dans ce dossier, nos démarches pour rencontrer le bureau contrôle qui a suivi les travaux, afin d’en savoir plus, se sont révélés vaines. Origine malienne, ce bureau de contrôle est basé en côté d’Ivoire, mais c’est lui qui suit une bonne partie des travaux au Togo. Le choix de ce bureau de Contrôle d’Ingénierie Recherche Appliquée (CIRA), participe à coût sur à une volonté d’étouffer la triste réalité sur nos nouvelles routes. Les choix des bureaux d’étude sont donc faits à dessein pour empêcher les petits journalistes, qui ont encore du temps à perdre, d’avoir la tâche facile, s’ils veulent torcher sur des routes en construction. La formule marche, sauf que l’Etat récolte les dégâts collatéraux. C’est ainsi que le gouvernement vient de constater, un an après nos écrits, que ces contournements sont effectivement mal construits. Ils ne sont mêmes plus réparables mais a reconstruire. Il est demandé à la Société Nouvelle Chinoise des Travaux de Ponts et Chaussées (SNCTPC) de reprendre le travail après que la nouvelle route empruntée juste pour un an ait fait des dizaines de morts et des dégâts matériels pharaoniques. De cette injonction faite à l’entreprise chinoise, le ministre Gnofame du transport en faisait un trophée de guerre. Pendant ce temps, le bureau de contrôle qui a reçu, comme l’entreprise chinoise, des milliards pour suivre les travaux coule en douce entre les capitales de la sous-région en attendant qu’il soit encore solliciter pour une autre trouvaille dans les grands chantiers. Le foncier, entre autre, a miné tout le pays. Sur dix dossiers en instance devant les juridictions, 6 à 7 concernent le foncier, les cellules sont remplies de prévenus pour des affaires de terrains. Double vente de terrains, bandes organisés qui vivent de la remise en cause de titres de propriété, pendant que le pays se guérit difficilement des clivages ethniques, s’il existe un mal qui peut exploser le tissus social, c’est bel et bien le foncier. A l’allure où évolue la situation, tout ceci n’est que le début d’une longue série noire. Ainsi va la république ! La minorité qui dirige et qui « s’accapare de la richesse des Togolais », n’a pas son intérêt dans un quelconque changement, plus le désordre est maître, plus elle trouve d’arguments pour s’imposer en alternative. Dans un tel contexte, la démocratie est confisquée, les générations avec, l’avenir incertain et toutes les valeurs sociales sont grabataires: détentions arbitraires, injustice, corruption arrosée de l’impunité, justice aux ordres, opacité dans la gestion… etc. Une chose pour un peuple est de comprendre une situation inconfortable, l’autre chose est de s’organiser pour s’en défaire. Un pouvoir usé ne se rend plus à l’évidence d’un quelconque bilan catastrophique, la fuite en avant devient le maître mot.

S’il existe encore, sur le continent noir, des environnements où de telles gouvernances ont encore de beaux jours, le Togo reste un bon exemple. Longtemps nourri à la source de l’injustice, de tels environnements sont des foyers de tensions futures et des fins violentes. Quelle attention la communauté internationale, si elle existe, accorde-t-elle à cette île d’incertitude dans une sous-région qui se normalise ? Aucune, et c’est de bonne guerre car la communauté internationale n’aide que ceux qui sont aidables.

Abi-Alfa

Le Rendez-Vous

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