Le passage du nom RPT à UNIR n´efface pas les crimes commis au nom du RPT par ses responsables, civils comme militaires
Quand je les vois, ces hommes et ces femmes, je les considère d´abord comme mes compatriotes et comme des êtres humains tout court que je dois respecter; mais quand je regarde de près et que je découvre qu´ils portent des tricots, des foulards et des képis à l´effigie de ce qu´ils appellent leur parti politique, et que je vois les quatre lettres UNIR, la colère remonte en moi, le sinistre film de nombreux crimes et injustices de toutes sortes refait surface.
Ce sigle de triste mémoire RPT ou aujourd´hui UNIR n´est-il pas synonyme du recul du Togo, de la médiocrisation de tout un peuple?
Dans un pays où les choses évoluent normalement personne ne parlerait plus aujourd´hui du RPT/UNIR; ce parti unique dont le système politique n´a fait que tirer pendant des décennies notre pays le Togo vers le bas, aurait été purement et simplement interdit.
La tentative d´interdiction du RPT au lendemain de la conférence nationale en 1991 tourna cours à cause du jusqu´au-boutisme d´Éyadéma qui lança ses drogués au quartier Adéwi et à Tokoin-Trésor, parmi lesquels les membres du tristement célèbre HACAME. Le Haut Conseil de la République (HCR), parlement transitoire d´alors dut faire marche arrière.
Un état qui recule devant une minorité de zouaves, ça n´existe qu´au Togo.
L´interdiction du RPT en 1991 aurait été la suite logique avec l´avènement du multipartisme. Car personne, même Éyadéma, ne pouvait se targuer d´en être propriétaire.
Le RPT fut un parti unique créé par Éyadéma auquel tous les Togolais étaient obligés d´appartenir de gré ou de force.
Nous pouvons donc dire que c´est le coup de force d´Éyadéma qui avait empêché l´interdiction justifiée du RPT en 1991.Ce parti s´était donc maintenu par la force et non sur des bases légales.
Et la présence du RPT nouvelle formule(UNIR) dans le paysage politique togolais est donc illégale, car ne remplissant pas les conditions normales d´un parti légalement constitué. Sa mutation de RPT à UNIR ne change rien à sa situation d´illégalité.
Le RPT, ayant appartenu à tous les Togolais, certains Togolais n´ont pas le droit de se targuer d´en faire leur parti politique. Surtout que tous les biens, bien matétiels et finances qui sont à la disposition de l´UNIR ( nouvelle appelation du RPT) appartiennent à tous les Togolais. S´en approprier et en faire un parti politique est illégal.
Vanté à sa création comme un creuset qui devait servir à l´unité de la nation togolaise, le RPT devint rapidement un nid de délation, d´intrigues et surtout un laboratoire de mensonges et de conception de crimes de toutes sortes.
« Finis les beaux et grands idéaux. De mouvement d´encadrement, le RPT devient un parti d´enregimentation. Le principe d´unité, tant prôné s´effrite. La discrimination s´instaure dans les rangs du parti, notamment par des considérations régionales. Il y a une coupure complète entre les dirigeants qui sont placés à la tête de l´Etat et d´un parti vidé de sa substance et la population se sent étrangère au processus politique. Eyadéma est ainsi parvenu à assujettir des millions d´hommes et de femmes et à les diriger selon sa volonté. »
Il y a plus d´une décennie que l´ avocat Occansey (paix à son âme) faisait une telle constatation en écrivant son livre, »Si Eyadéma m´était conté »
Entre-temps le fils Faure a remplacé le père Éyadéma à la tête du pays. Faure a transformé le RPT en UNIR. Mais sincèrement entre nous, qu´est-ce qui a changé?
Les considérations régionalistes et tribalistes sont devenues une banalité et les togolais sont obligés de s´arranger avec les effets dévastateurs d´un népotisme qui ne dit pas son nom. Et les profiteurs de tous ces travers, de toutes ces injustices se recrutent uniquement au sein de l´UNIR.
Comme on ne voit, le passage du nom RPT à UNIR n´efface pas les crimes commis au nom du RPT par ses responsables, civils comme militaires.
L´UNIR n´est pas un parti politique normal, c´est un regroupement de voyous, une association de malfaiteurs dont la vie d´un être humain ne vaut pas grand´chose. Un ramassis de togolais méchants, égoïstes, cupides pour qui les mots honneur et dignité sont inconnus. L´UNIR est un club de pilleurs et d´affameurs du peuple togolais. Des Togolais et des Togolaises qui sont prêts à accepter que leur idôle de criminel Faure marche encore sur les cadavres de leurs concitoyens, pourvu que leurs privilèges usurpés soient préservés. Pourvu qu´il continuent impunément à piller les richesses du pays au détriment de la plus grande partie des populations togolaises; ça s´appelle inconscience et irresponsabilité.
Et ce n´était pas fortuitement que feu Djobo Boukari appelait le RPT (aujourd´hui UNIR) le parti de malheurs.
Celui qui aime l´être humain et déteste l´injustice ne va pas à l´UNIR pour soutenir un criminel. Quand on s´associe pour donner un semblant de légitimité à un usurpateur et l´investir comme candidat pour une mascarade d´élections, on devient soi-même criminel.
Hier Éyadéma faisait ce quíl voulait des finances publiques, il fit créer des camps de concentration pour faire torturer et assassiner des Togolais. Pour leurs intérêts personnels il y eut des Togolais et des Togolaises pour le supporter et l´aduler. Aujourd´hui son fils Faure, après s´être imposé par la force aux Togolais, trouve des Togolais sans foi ni loi pour lui dérouler le tapis rouge.
Ces nouveaux riches, ces riches artificiels, hommes et femmes, dont je préfère taire les noms, qui mènent une vie insolente et arrogante et qui font sortir chaque année de notre pays plusieurs milliers de milliards de FCFA se vantent d´être de l´UNIR. Un drôle de parti politique!
Je me demande comment de tels pères et mères de famille pourraient normalement éduquer leurs progénitures et quelles valeurs morales pourraient-ils leur léguer; s´ils sont aussi sans scrupules et sans aucun égard pour leurs concitoyens exclus de la gestion des richesses du pays?
L´UNIR est aujourd´hui au Togo le « parti » le plus riche. Arrive-t-il de temps en temps à ses membres et surtout ses responsables de se demander d´où cette richesse vient?
S´ils font preuve de cynisme, de cupidité et feignent de ne pas savoir, je me permets de leur raffraîchir la mémoire.
L´argent dont dispose UNIR est l´argent volé au peuple togolais. S´ils n´étaient pas inconscients, irresponsables et surtout méchants, ils ne s´accapareraient pas des richesses de tout un peuple pour financer leur club de mafieux et avoir le culot de l´appeler parti politique. Si vous me parlez de cotisations des membres, je vous répondrai que l´argent mis à la disposition de ce club UNIR par ses responsables, est de l´argent pillé qui devrait revenir au trésor togolais.
À l´UNIR, comme le ridicule ne tue pas, ils parlent eux aussi de démocratie, que le Togo est déjà une démocratie. Dans quelle démocratie des adversaires politiques ne sont pas les bienvenus dans certaines régions du pays, de peur qu´ils ne sèment la graine de la vérité, de la liberté? Dans quelle démocratie un parti politique finance des miliciens pour persécuter des opposants au régime?
Comme illustration voici un extrait d´un texte que j´ai lu il y a quelques mois sur le site kusasanews.com:
« De plus en plus, Kara, chef-lieu de la préfecture de la Kozah, est en train de devenir une localité hostile à toute contestation. On impose à la population la loi de l’omerta et on l’oblige à regarder dans la même direction, comme au temps du parti unique…
Samedi 27 septembre 2014, l’Union des syndicats de l’enseignement du Togo (Uset) lance une assemblée générale synchronisée dans tout le pays, en prélude à la rentrée scolaire du 29 septembre. Les choses se sont bien déroulées partout, à l’exception de Kara où les autorités préfectorales, le préfet en tête, ont empêché ce rassemblement sans aucune raison valable.
Tout comme les enseignants de l’Uset, les autres syndicats se voient interdire régulièrement tout rassemblement public à caractère contestataire dans la ville. Les premiers responsables de la Synergie des travailleurs du Togo (Stt) en savent quelque chose.
Les partis de l’opposition dite radicale sont interdits de toute activité publique dans la localité, et cela date de l’ère Eyadema. Mai 1998, Jean-Pierre Fabre, à l’époque Secrétaire Général de l’Union des forces de changement (Ufc), conduisait une forte délégation de son parti dans la ville (et non « la cité interdite »), pour un meeting populaire dans le cadre de la présidentielle du 1er juin de la même année. La population a pris d’assaut le stade municipal de la ville. Tout le monde avait soif d’entendre un autre son de cloche lors de cette campagne électorale. Une fois sur les lieux, les «éléments incontrôlés» ont empêché le meeting, usant de tous les moyens d’intimidation.
L’intervention des observateurs de l’Union Européenne n’aura rien changé. Le patron des bérets rouges d’alors, feu Colonel Ernest Gnassingbé, somma la délégation de l’Ufc de quitter immédiatement la ville. Ce qui fut fait sous la contrainte des éléments armés du Camp Landja qui ont repoussé Jean-Pierre Fabre et sa suite jusqu’au-delà de la préfecture de la Kozah.
Depuis lors, c’est comme cela à Kara à chaque élection sous le règne du père. Et ces méthodes sont maintenues sous le fils. Toutes les activités des partis de l’opposition et des syndicats jugés hostiles au pouvoir sont systématiquement interdites ou empêchées. L’arrivée du Colonel Didier Bakali dans la localité comme préfet n’a pas arrangé les choses. C’est ainsi qu’une délégation du Collectif «Sauvons le Togo » (Cst) a été chassée à coups de machettes et de gourdins cloutés de la gare routière de la localité fin 2012, alors qu’elle s’apprêtait à animer un meeting d’explication et de sensibilisation. Les auteurs de cet acte odieux l’assumeront quelques jours plus tard, dans un curieux courrier qu’ils ont adressé au président du Mouvement des républicains centristes (Mrc) Abass Kaboua: «Ici c’est Kara et nous n’acceptons pas le désordre. Allez faire vos désordres à Lomé…Nous n’avons pas besoin d’être sauvés à Kara…». Les auteurs n’ont jamais été inquiétés bien qu’ils soient bien identifiables.»
Un parti politique qui instrumentalise l´armée et en fait sa branche armée et qui entretient des miliciens, n´a pas sa place dans une république.
Ces miliciens qui sèment de temps en temps la terreur à Adewi(Lomé) et à Kara en persécutant les militants de l´opposition se sont toujours réclamés de L´UNIR, et défenseurs d´un pouvoir qu´ils croient le leur.
Un pouvoir qui croit compter sur une frange de la population de surcroît minoritaire pour sa survie est conscient de son illégitimité et n´a donc pas sa raison d´être.
Un regroupement comme UNIR est dangereux de même que le pouvoir qu´il incarne. UNIR n´a pas pas les caractéristiques d´un parti politique. Seul son anéantissement total avec tous ses instruments de terreur et de division qui le caractérisent peuvent garantir l´unité véritable du pays et l´instauration d´une vraie démocratie.
C´est pourquoi toute opposition qui aime le peuple et qui se respecte doit rechercher l´unité de toutes les vraies forces démocratiques pour faire pression sur Faure Gnassingbé, afin de négocier son départ du pouvoir s´il refuse de faire des réformes avant toute élection. Tout parti ou leader politique de l´opposition qui s´inscrit dans la logique électorale sans réformes pour accéder à l´alternance, ne dit pas la vérité au peuple.
Il est temps que l´UNIR et tout son système, avec Faure Gnassingbé en tête, cessent de narguer le peuple Togolais. Et c´est unis et débarrassés de nos ego que nous pouvons les mettre pour toujours hors d´état de nuire.
Samari Tchadjobo
Allemagne