L’aura et le charisme du Président Laurent Gbagbo, qui le distancient des autres politiques ont fait de lui un symbole. De la présidence à la CPI, Gbagbo s’est servi de symboles pour communiquer au plan national et à l’international. Et le “symbolisme Gbagbo” n’a pas échappé ni à la réinterprétation, ni au détournement créatif ou à l’exploitation commerciale.
“Chemise-Gbagbo” et Nouchi
Chef d’Etat, le Président Gbagbo a adopté les chemises pagnes—surnommée “Chemise-Gbagbo” par les Ivoiriens. La “Chemise-Gbagbo” est le symbole de son rapprochement du peuple. Elle Finalise sa marche vers le pouvoir. Marche au cours de laquelle il est allé à la rencontre des Ivoiriens jusqu’au plus petit des campements. La “Chemise-Gbagbo” est le symbole du pacte d’amour qu’il a scellé avec la Côte d’Ivoire profonde. Un engagement à la servir une fois le pouvoir acquis—Il l’a fait et a été combattu. La “Chemise-Gbagbo” adoptée par tous les Ivoiriens sans distinction de strates sociales et de champ politique, indique que le peuple a été, est, et sera toujours le carnet d’adresse de Gbagbo. Contrairement à Alassane Ouattara qui se vantait d’avoir un carnet d’adresse dans la haute finance internationale. Propagande qu’il a utilisée pour tromper les naïfs en leur promettant de sortir la Côte d’Ivoire du sous-développement et donner de l’emploi a tous—Ce qui s’est avéré être un grossier mensonge. Dix ans de pouvoir l’ont démontré.
A ce symbole taillé dans le tissu, Gbagbo allie le Nouchi. Parle comme le commun des Ivoiriens pour faire passer le message du peuple au peuple.
“Veste-cravate.” pour colons
Gbagbo arrive à La Haye le 30 Novembre 2011 en hiver dans une chemise bleue—Sans vêtements chauds. Lors de sa première comparution devant la CPI le 5 Décembre 2011 il est en “veste-cravate.” Il utilise ce canon occidental d’asservissement pour leur rappelait qu’il est un chef d’Etat en fonction. Un Chef d’Etat légitime et légal. Un homme d’Etat dont la Constitution lui a donné les moyens d’inscrire les orientations de l’Etat dans la durée constitutionnelle et les pouvoirs pour assurer l’autorité de l’Etat. Le Président Gbagbo dans sa “veste-cravate.” se présentait dont en officiel à l’étranger avec le pouvoir diplomatique et militaire, et la responsabilité de gérer des crises et la vie quotidienne du pays, et par conséquent, défendre les Ivoiriens et l’intégrité du territoire Ivoirien.
Tout au long du procès, Gbagbo a à travers sa “veste-cravate” instruit les juges, les procureurs et leurs maîtres qu’ils étaient en train de juger un chef d’Etat investi bénéficiant d’une immunité qu’il n’est pas responsable des actes accomplis en cette qualité. Par conséquent il ne pouvait être traduit en justice ou destitué pendant son mandat. Sauf en cas de manquement à ses obligations incompatible avec l’exercice de son mandat. La procedure de destitution à cet effet devant suivre les étapes prescrites par la loi de son pays. Belle leçon! A tel point que malgré les controverses et les brouilles, la cour a continué à l’appeler “Président.” Même Eric McDonald, représentant du bureau du procureur de la CPI.
Barbu et mal rasé
Laurent Gbagbo a été acquitté le 15 Janvier 2019 par la Cour Pénale Internationale (CPI), qui a ordonné sa mise en liberté immédiate. “La Chambre fait droit aux demandes d’acquittement présentées par Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé concernant l’ensemble des charges” retenues contre eux et “ordonne la mise en liberté immédiate des deux accusés.” A déclaré le juge-président Cuno Tarfusser. Mais le 18 Janvier la Chambre d’Appel ordonne leur maintien en détention à la suite d’un recours des procureurs.
Du 22 au 24 Juin 2020 la Chambre d’appel de la CPI tient une audience partiellement virtuelle pour entendre les observations des parties et des participants sur l’appel du Procureur contre la décision d’acquittement du 15 Janvier 2019. Décision motivée rendue par écrit le 16 juillet 2019. Laurent Gbagbo apparaît au cours de cette audience garni d’une “barbe blanche mal tenue”—Un autre symbole.
Un message envoyé à l’international qu’il est otage des forcenés de la communauté internationale(?). Par conséquent, il n’avait plus aucun respect pour ces preneurs d’otages en détresse psychologique, souffrant de dépression ou de trouble psychique qui altère ou abolit leur discernement. C’est donc “Gbagbo le révolté” qui s’est présenté à cette audience.
Réinterprétation du “symbolisme Gbagbo”
Konan Bédié et Ouattara qui se sont toujours étouffés dans les commodités occidentales ont détourné et réinterprété ce symbole “Chemise-Gbagbo”. Après avoir usurpé le pouvoir en 2011, Ouattara se sent rejeter par les Ivoiriens. Il se décide de faire une exploitation politique de ce symbole. Puis, se met à la mode “Chemise-Gbagbo.” Mais ses chemises-pagnes coulent sur lui comme sur un épouvantail.
Dominique Ouattara l’accompagne dans sa conquête du cœur des Ivoiriens. Elle copie Simone Gbagbo dans ses jupes Maxi et un foulard suspendu en couronne aux épaules ou enroulé autour du cou, ou formant avec l’une de ses épaules une croix. Tous ces essais n’appâtent personne. Ils retournent à leur costume occidental dont ils se sont assimilés.
“symbolisme Gbagbo” dans l’Histoire
Il n’est pas évident que les clés de compréhension du “symbolisme Gbagbo” aient été correctement assimilées. Pourtant, il couvre un vaste champ de savoir dans sa forme la plus concrète possible. Le Président Gbagbo a utilisé ce procédé de transmission du savoir pour valider le sens de l’information qu’il tenait à communiquer.
La principale force du “symbolisme Gbagbo” est qu’il a marqué l’Histoire présente et traversera le temps “sans être altéré par des traductions, des transformations de langage ou ‘l’évolution’ des modes de vie qui modifie les perceptions.”
Feumba Samen