Résistance Patriotique : à quoi servira la Révolution ivoirienne ?

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« Y a-t-il un seul révolutionnaire parmi eux ? »  C’est à cette question qu’il m’est personnellement donné de répondre assez souvent, lorsque certains dignes fils de la Côte d’Ivoire qui soutiennent la lutte, s’interrogent sur le silence idéologique du Ministre Koné Katina, du Ministre Ahoua DON MELLO, du Ministre Charles Blé Goudé, et j’en passe.

Selon ces dignes fils de la Côte d’Ivoire, tout porte à croire que les discours révolutionnaires qui ont fait rêver les Ivoiriens, lorsque le Gouvernement du Professeur Aké NGBO relevait les défis de l’offensive mondiale contre Laurent GBAGBO, n’étaient que des discours de circonstance.

Ils soutiennent cette acception par le fait que depuis  le repli tactique vers le Ghana et bien des horizons, plusieurs mois se sont écoulés sans que les Ministres Katina, DON MELLO, Blé Goudé et les autres, ne sortent un seul petit papier pour maintenir allumée la flamme qui avait éclairé de novembre 2010 à avril 2011, le réveil révolutionnaire qui est apparu comme la graine qui devait faire germer la Côte d’Ivoire nouvelle.

Depuis la confrontation violente du premier trimestre 2011, tout se passe comme si les héros d’hier  ont tous oublié qu’ils avaient promis une Révolution à l’Afrique et qu’ils se devaient d’honorer cette promesse.

Je reste calme. Je rassure que dans le silence, beaucoup de choses sont faites pour maintenir le cap de la Révolution. J’argumente. Je convaincs toujours ; mais il est bon que je porte le débat sur la place publique afin que le sommeil qui gagne certains d’entre les combattants d’arrière garde ou d’avant-garde, n’ouvre pas la porte à une révolution du type « Printemps Arabe ». Je peux parler des pseudo-révolutions commanditées par les prédateurs occidentaux dont le but est de remplacer des anciens régimes corrompus par des nouveaux voleurs ayant abandonné pour une saison, leur métier favori de poseurs de bombes.

C’est pourquoi, de ce pas, nous devons nous poser les questions qui s’imposent aujourd’hui.

Sommes-nous parvenus à la conclusion que la Révolution rêvée en 2011, ne peut se réaliser avec les hommes politiques actuels en exil ou en captivité dans les goulags de la Côte d’Ivoire et de la Haye ?

Si oui, alors le silence des uns et des autres s’explique largement et suffisamment.

Sinon, pourquoi avons-nous perdu en général le discours révolutionnaire pour nous approprier un certain discours de dénonciation et un certain combat pour une simple alternance politique en côte d’Ivoire ?

La réponse à cette question ne viendra pas de la Révolution Permanente car les positions de notre mouvement commun, sont très claires. Nous les avons mille et une fois exprimées et elles sont très directes.

1.    Nous devons chasser ce régime génocidaire avec les mêmes moyens qui le maintiennent au pouvoir contre le gré de tout un peuple ;

2.    La libération du pays qui s’en suivra induira la libération du Président GBAGBO ;

3.    Les réformes courageuses que nous devons enclencher devront inscrire en priorité la question d’une nouvelle monnaie nationale, la nécessité d’un recentrage de la politique diplomatique de la Côte d’Ivoire, la nationalisation des secteurs clés de l’Economie nationale, une très forte présence de l’Etat dans les secteurs qui consolident la souveraineté nationale comme le secteur bancaire, une ivoirisation progressive des secteurs de la grande distribution, du transport et une politique d’expansion économique agressive avec des instruments de développement qui ont déjà fait l’objet d’une analyse stratégique par nos soins. Bref. Je n’en dis pas plus car j’y reviendrai dans une prochaine Chronique, avec des détails.

En attendant, cette question triviale mérite tout aussi d’être posée et elle est la suivante : à quoi nous servira une Révolution ivoirien s’il n’y a pas de révolutionnaire pour en réaliser les grandes visions après la victoire sur l’ennemi mortel ?

A quoi nous servira un mouvement populaire qui chassera les génocidaires de la Côte d’Ivoire si nous avons affaire à des bourgeois déchus qui se battent pour retrouver leurs avantages et trains de vie perdus le 11 avril 2011 ?

A quoi nous servira une Révolution pour laquelle nous verseront de notre sang, si cette Révolution n’est pas pensée, conceptualisée, partagée, diffusée et inscrite dans l’esprit du peuple par ceux qui ont fait rêver le peuple en 2011 ?

De plus en plus, je me souviens de la première Chronique de la Révolution permanente. Elle disait une chose fondamentale. Cette chose est que chaque lutte fait apparaitre de nouveaux guerriers, elle engendre de nous héros, elle crée une nouvelle dynamique de pensée et fait naître une nouvelle lignée d’hommes de conviction.

Aujourd’hui, je pense que notre victoire qui se trouvent être maintenant à deux coudées de la Côte d’Ivoire, n’aura de sens que parce qu’elle aura connu la naissance de nouveaux guerriers et guerrières, de nouveaux hommes et femmes de conviction ; parce qu’elle aura été portée par une nouvelle lignée de combattants et combattantes qui rêvent réellement une Révolution économique, diplomatique, politique, militaire, commerciale et citoyenne pour la Côte d’Ivoire nouvelle .

Cette semaine, la Révolution Permanente entend commencer le nettoyage des écuries de la Résistance Patriotique et Révolutionnaire.

A Très bientôt.

Hassane Magued

 

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