Querelles dans le parti de GBAGBO : Des vérités brutales pour qu’advienne le changement !

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Ensuite, le FPI n’appartient à personne d’autre qu’à tous les militants et sympathisants, cette grande famille dans la rue, dans les villages, les villes, les campements, en Côte d’Ivoire, en exil, dans la diaspora, dans les milieux d’intellectuels, au niveau du peuple moyen. La famille FPI, c’est donc celle-là.

Avant toute chose, disons-nous quelques petites vérités crues et brutales. Cela ne fera de mal à personne. Mieux, la vérité libère et apaise. Donc, on y va à l’Ivoirienne. D’abord, personne n’est plus membre du FPI que son ami.

Donc, personne n’a plus de droit à exprimer une opinion que l’autre.

Le FPI signifie Front Populaire Ivoirien. Un Front politique est par essence un creuset d’approches idéologiques différentes qui se sont réunies pour mener un même combat sans que cette union ne conduise à la pensée unique et au renoncement de soi. C’est pourquoi au FPI, il y a des socialistes de l’Ecole française, des socialistes de l’Ecole russe, des communistes, des socialistes anarchistes, des socialistes révolutionnaires, des capitalistes socio-démocrates, etc. etc. Il y aussi des gens sans idéologie sophistiquée, étant de simples acteurs politiques recherchant un mieux être par la politique. Et ils deviennent de plus en plus nombreux. Cela dit, je m’adresse à ceux qui s’offusquent à l’idée que des cadres ou militants de base expriment haut et fort leur désaccord avec un Chef, en arguant que cela ferait le jeu de l’ennemi, affaiblirait le parti et qu’alors, une telle posture serait le fait de gens « irresponsables ».

Ainsi pour ces gens de peu d’humilité et de respect pour les autres, être responsable, c’est murmurer ce que l’on pense contre le Chef, faire valoir ses avis à huis clos, et accepter que le Chef soit traité comme un Pharaon, prétendument dieu et infaillible. Franchement, on s’emmerde toujours avec des gens qui se prennent pour des personnes plus intelligentes que les autres ! Pourquoi chercher à se convaincre et convaincre désespérément les autres qu’ils ont tort d’avoir telle ou telle vision du combat présent et que la survie du Parti et la leur dépendent de leur allégeance inconditionnel à un certain Chef qui se trompe peut-être royalement de chemin ?

Ensuite, le FPI n’appartient à personne d’autre qu’à tous les militants et sympathisants, cette grande famille dans la rue, dans les villages, les villes, les campements, en Côte d’Ivoire, en exil, dans la diaspora, dans les milieux d’intellectuels, au niveau du peuple moyen. La famille FPI, c’est donc celle-là. Comment veut-on qu’on lave un linge sale dans cette famille en y allant à huis-clos avec un Chef qui n’a peut-être pas bien compris nos craintes, devant qui nous ne sommes pas assez éloquents pour dire les choses telles qu’il devrait les comprendre afin éviter de compromettre l’avenir politique de toute cette belle famille, peut-être par peur, peut-être par naïveté, peut-être par suffisance, ou bien par narcissisme, par légèreté blâmable ou encore par pur appétit politique et désir inavoué de jouer la carte de son destin en enterrant systématiquement ceux qui sont annoncés pour morts et même ceux qui ne font que dormir? Enfin, de quelles informations de l’intérieur disposons-nous, mieux que ceux qui de l’intérieur se plaignent, pour juger de la légitimité ou non des cris d’orfraie ?

En politique, on ne peut intelligemment donner une opinion sur une question que si on a la vraie information. Or, ce qui fait le charme de l’homme politique, c’est de savoir gérer la vraie information en la tenant loin des oreilles peu avisées, ce qu’il lui donne l’impression d’être un homme au-dessus de la masse, ce qui crée sa mystique auprès des militants, ce qui crée le mythe de l’homme qui est dans le secret des dieux, qui sait tout, entend tout, voit tout et donc, à ce titre, peut tenir la main du peuple et lui dire « suis-moi les yeux fermés, tu n’as rien à craindre ». Cependant, le fait est établi désormais que, depuis cette guerre de 2002 à ce jour, les militants ont de plus en plus une certaine conviction : parfois le Chef sait mais il est négligent ; parfois il sait mais il n’a pas la solution ; parfois il sait mais il n’a pas les bons hommes pour lui donner la solution ; parfois il sait, il a la solution, mais il est un lâche ; parfois il sait, il a la solution mais il ne sait pas l’employer ; parfois, il sait, il a la solution, mais la solution ne sert pas son propre intérêt d’homme politique.

Donc, le Chef mène tout le monde en bateau et il égare tout le monde ou provoque le naufrage général. Quel Chef politique donc est notre Camarade ? Un négligent, un mal entouré, un incapable, un lâche, un intéressé, un incompris ? Où nous mène-t-il ? Comment nous y mène-t-il ? Les moyens employés nous permettront-ils d’y arriver ? Le vrai problème au FPI, c’est que nous sommes dans la situation d’un homme qui veut répudier sa femme sans donner les raisons de sa répudiation. A-t-elle commis l’adultère et l’homme ne veut pas en parler pour sauver sa dignité et accessoirement celle de l’épouse ?

A-t-il perdu l’amour de cette femme et il a peur d’être mal jugé en disant qu’il la répudie parce qu’il ne l’aime plus ? N’a-t-il plus confiance en elle parce qu’elle a cessé de lui dire la vérité depuis qu’elle a commencé à avoir un comportement peu transparent qui augure d’une trahison future qu’il faut éviter en anticipant la répudiation ? Le vrai problème d’AFFI avec ses Camarades du FPI, c’est qu’il n’est pas arrivé à convaincre sur ses bonnes intentions et la pertinence de ses choix. Et généralement, on n’arrive pas à convaincre parce qu’on est plein de contradictions, on a fini par se faire soupçonner comme un homme qui manque de sincérité ou tout simplement, parce qu’un confident à la langue pendante à vendu la mèche sur les convictions intimes exprimées en aparté à quelqu’un qu’on croyait proche.

Dans tous les cas, la vie du FPI ne s’arrête pas au sort d’un Chef et le combat révolutionnaire qui est engagé et qui habite l’âme des militants et sympathisants ne saurait être brouillé par des intérêts personnels. La tempête fera peut-être des dégâts dans le directoire, l’ennemi croira en profiter mais, il sera bien surpris d’apprendre à ses dépens qu’on ne change pas de conviction révolutionnaire d’un moment à l’autre comme on changerait de caleçon quand on a raté une opération de la sciatique vertébrale qui a du coup déréglé les fonctions métaboliques provoquant des fuites gênantes qui empêchent de continuer à paraître en public pour longtemps comme c’est le cas en Côte d’Ivoire actuellement. Soyez en paix. Nous y veillons.

A Très Bientôt.

Hassane Magued

La Révolution Permanente

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