Quand l’emploi refuse la jeunesse

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« Nous  ne savons  plus où mettre la tête et à quel saint nous vouer. En dehors de l’Etat qui organise de temps à autre des concours de recrutement des jeunes, toutes les autres  issues sont bouchées, du moins pour nous enfants de milieux défavorisés. Souvent, on ne nous parle que d’expériences; or il faut bien commencer dans une boîte avant d’acquérir une expérience… » Tel est ainsi résumé le ras-le-bol d’un jeune en quête d’emploi depuis des années.

En effet, le secteur de l’emploi au Togo semble réserver une part belle aux vieux-jeunes ayant déjà accumulé quelques années d’expériences. Cette tendance prend une amleur au point de susciter une révolte en sourdine dans les milieux jeunes du pays. Il n’est pas rare de voir dans les pages du quotidien national Togo-Presse des avis et communiqués relatifs au recrutement de cadres jeunes, exigeant à ceux-ci des années d’expérience variant entre 5 et 10 ans. Alors que, sur le terrain, la plupart des jeunes sont des chômeurs de premier degré, ce qui signifie des jeunes n’ayant jamais été embauchés et étant en permanente quête d’un premier emploi « salvateur ».

A part cette tendance fâcheuse, il y a aussi l’autre très redoutée par la majorité des jeunes issus de milieux pauvres. C’est celle que les Togolais qualifient  de « mendèfrèrisme » par ironie. Un népotisme fort redouté par la jeunesse et qui consiste en ce fait que, des personnes haut placées réussissent sans coup férir à caser leurs progénitures et proches dans l’administration publique ou dans des sociétés privées de la place. Et ce, au détriment des jeunes laissés pour compte qui n’ont personne sur qui compter. En août 2008, une ong nationale du nom de E35 était montée au créneau pour dénoncer des pratiques jugées trop discriminatoires à l’égard des jeunes venant des zones pauvres du pays. Pour cette ong, le fait de fixer l’âge limite d’entrée à la fonction publique à 35 ans ne facilite en rien la tâche à l’ensemble de la jeunesse. Surtout quand on sait que la plupart des jeunes ont déjà vieilli dans le chômage.

Evoluer dans une telle situation n’est pas du tout aisée. Un cercle infernal dans lequel seuls de jeunes téméraires et ceux nés sous de bonnes étoiles s’en sortent. Pour les autres, soit c’est la galère avec tout ce que cela comporte comme dégâts ou l’aventure sous d’autres.

Au fait, ce dont le jeune togolais a besoin à l’heure actuelle pour s’épanouir, réside dans des conditions spécifiques que les autorités pourront mettre en place. Entre autres, nous pouvons citer les prêts à taux favorables pour permettre aux jeunes ayant des idées novatrices, de créer des entreprises. 

Tchin T´Bâ  

 

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