Ce lundi 28 janvier 2013, Claude AMEGANVI, Secrétaire chargé de la coordination du Parti des travailleurs (PT), était convoqué, à 8 heures, par le Capitaine AKAKPO du Service de renseignement et d’information (SRI) de la Gendarmerie nationale pour une affaire « judiciaire ».
Reçu par quatre officiers dont ledit capitaine, ceux-ci ont tenu lui faire savoir qu’il s’agissait d’une audition dans le cadre de l’affaire de la série d’incendies des marchés qui déferle sur l’ensemble du territoire togolais et pour laquelle toute une série d’arrestations ont été opérées ces dernières semaines, dans des conditions violant généralement toutes les règles et procédures légales établies en matière de détention préventive.
Ainsi informé, Claude AMEGANVI a tenu à se faire assister d’un avocat conformément à la disposition prévue par l’article 16 de la Constitution togolaise qui stipule en son alinéa 3 : « Tout prévenu a le droit de se faire assister d’un conseil au stade de l’enquête préliminaire » puis a désigné à cet effet et obtenu la présence effective de Me Claude AMEGAN comme son conseil.
Aux différentes questions qui lui ont été posées au cours de cette audition, après celles, de routine, sur son état civil, le Secrétaire chargé de la coordination du Parti des travailleurs a tenu à apporter, en substance, les réponses suivantes aux questions qui lui ont été posées.
1°) A la question : Que savez-vous sur l’incendie des marchés ?
La réponse a été : Rien d’autre que les informations publiées par les médias à ce sujet.
2°) A la question : Que savez-vous des activités du CST à l’occasion des 3 jours de Jéricho qui ont conduit à l’incendie des marchés ?
La réponse a consisté à faire d’une part une mise au point sur le fait que les activités du CST n’ont rien à voir avec l’incendie des marchés dont les responsabilités sont à situer ailleurs.
Ensuite, à informer que, depuis le 15 novembre 2013, le Parti des travailleurs a formellement démissionné du CST pour désaccord sur la participation au dialogue avec le régime RPT qui devait commencer le lendemain 16 novembre. Depuis lors je n’ai plus participé à quelque réunion du CST que ce soit, le Parti des travailleurs ayant développé ses activités, de façon indépendante du CST à partir de là.
3°) A la question : Quel est votre programme pour la nuit du 4 au 5 janvier et la journée du 8 janvier 2013 ?
La réponse a été : La nuit du 4 au 5 janvier 2013, je préparais la première Conférence-Débat qui s’est tenue le samedi 5 janvier sur le thème : Sylvanus OLYMPIO, sa vie, son œuvre, les causes, le déroulement et les conséquences immédiates de son assassinat, suivie d’une projection de film intitulé : L’assassinat de Sylvanus OLYMPIO et la question de l’impunité au Togo. Cette conférence a été programmée pour 14H 30 et la projection de film pour 18H. Il s’agissait d’une série de manifestations entrant dans le cadre de la commémoration du 50e anniversaire de l’assassinat de Sylvanus OLYMPIO dont le programme (qui a été remis) a été diffusé par internet et par voie de presse.
4°) A la question : Vous avez été mis en cause pour avoir participé à des réunions du CST où l’incendie des marchés a été organisé. Que répondez-vous ?
La réponse a été : Il s’agit d’un pur et grossier mensonge et je souhaiterais être confronté à celui qui a pu bien avoir donné cette fausse information (N. B. : cette confrontation a été refusée par les officiers de la Gendarmerie).
Le Parti des travailleurs constate que les grossiers mensonges fabriqués de toutes pièces pour impliquer faussement son Secrétaire chargé de la coordination dans le complot criminel de l’incendie des marchés se situent dans le même cadre que les révélations faites par Gabriel TOMETY, oncle du provocateur Mohamed LOUM alias Toussaint TOMETY, au meeting qui a clôturé la marche du FRAC, le samedi 26 janvier dernier.
Lors de ce meeting, il a clairement indiqué que c’est son propre neveu qui l’a réveillé à leur domicile du quartier Bè, cette nuit du 11 au 12 janvier 2013, pour l’informer de l’incendie qui survenait alors au Grand Marché d’Awlato de Lomé, et c’est, ensemble, avec lui, qu’ils sont immédiatement sortis pour aller aider à éteindre le feu qui s’y était déclaré.
Les accusations ultérieurement portées par ce neveu, jeune chômeur vivant d’expédients, contre des responsables et militants du CST après son arrestation, et alors qu’il était dans les mailles du Service de renseignement et d’information (SRI) de la Gendarmerie nationale, démontrent à suffisance qu’il a été notoirement manipulé, « retourné » par la Gendarmerie, pour la fabrication de faux témoignages à des fins politiciennes.
Ces deux mensonges, l’un fabriqué contre les responsables et militants du CST, l’autre contre Claude AMEGANVI du Parti des travailleurs, à propos de la même affaire de l’incendie criminelle des marchés, démontrent clairement qu’il s’agit de faux grossiers fabriqués de toutes pièces pour arrêter et détenir en toute illégalité à la Gendarmerie nationale les responsables et militants du CST.
Le Parti des travailleurs appelle à constater que cette machination constitue un nième acte de gangstérisme d’Etat survenant après la falsification du Rapport de la CNDH sur les allégations de torture de détenus à l’ANR dans l’affaire de tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat impliquant Kpatcha GNASSINGBE et co-accusés, et s’inscrit dans une longue tradition de machinations et manipulations politiciennes du régime RPT contre les intérêts du peuple togolais.
Il notamment lieu de rappeler dans ce cadre, qu’en juillet 2002, dans le contexte des manifestations de commémoration du 10e anniversaire de l’assassinat de Tavio Ayawo Tobias AMORIN, une machination analogue avait déjà été montée contre Claude AMEGANVI en manipulant un vil journaliste, pour l’accuser faussement d’avoir fait publier sur internet et dans la presse nationale togolaise des informations sur la fortune d’Eyadéma. Alors qu’Eloi KOUSSAWO, réfugié togolais vivant en Belgique, a ouvertement reconnu la paternité de cet article par un acte dûment notarié, cette machination a servi à l’arrêter et à le faire juger lors d’une parodie de procès au terme duquel il a été condamné à quatre mois de prison ferme en première instance, peine aggravée en appel de deux mois de prison supplémentaires, soit au total six mois de prison qu’il a intégralement purgés.
Il est donc aujourd’hui parfaitement clair que la fabrication des faux témoignages actuels contre les responsables et militants du CST vise à décapiter ce collectif que le régime UNIR/RPT veut éliminer de la scène politique togolaise pour se paver une voie royale vers l’organisation d’une mascarade d’élections législatives au mois de mars prochain.
L’objectif politique ainsi visé par ce régime est de s’accaparer tous les sièges de député à l’Assemblée nationale afin de réinstaurer un régime dictatorial destiné à écraser les populations togolaises et à les priver de leur droit à jouir de la liberté ainsi que de leurs richesses dans un Togo démocratique.
Le Parti des travailleurs dénonce et condamne avec la plus grande vigueur cette propension des tenants du régime UNIR/RPT à utiliser les institutions de l’Etat togolais, tout particulièrement les forces de sécurité et de défense pour opprimer et réprimer en toute impunité des citoyens togolais innocents.
Il exige la libération inconditionnelle et immédiate de tous les responsables et militants emprisonnés et l’annulation de toutes les poursuites engagées contre eux.
A qui profite le crime ?
Le Parti des travailleurs constate que le fait que le régime UNIR/RPT ait fabriqué de toutes pièces ces faux témoignages pour fonder de fausses accusations pour tenter, par de méprisables, machiavéliques et cyniques machinations, d’en imputer la responsabilité à d’innocents citoyens, identifie clairement le régime de Faure Essozimna GNASSINGBE lui-même comme responsable de ces incendies des marchés.
C’est pourquoi le Parti des travailleurs accuse le régime de Faure Essozimna GNASSINGBE d’avoir délibérément prémédité, planifié et exécuté la série d’incendies criminels qui se sont multipliés dans plusieurs villes et localités sur tout le territoire du Togo.
Parce que ces criminelles machinations rendent les responsables du régime RPT coupables non seulement de grave forfaiture et haute trahison à l’endroit du peuple togolais mais aussi de coup de force contre ses institutions, le Parti des travailleurs exige la démission inconditionnelle et immédiate de Faure Essozimna GNASSINGBE et de son gouvernement, conformément à l’article 150 de la Constitution adoptée par référendum par le peuple togolais le 27 septembre 1992 qui dispose :
«En cas de coup d’Etat, ou de coup de force quelconque, tout membre du gouvernement ou de l’Assemblée Nationale a le droit et le devoir de faire appel à tous les moyens pour rétablir la légitimité constitutionnelle, y compris le recours aux accords de coopération militaire ou de défense existants.
Dans ces circonstances, pour tout Togolais, désobéir et s’organiser pour faire échec à l’autorité illégitime constituent le plus sacré des droits et le plus impératif des devoirs.
Tout renversement du régime constitutionnel est considéré comme un crime imprescriptible contre la Nation et sanctionné conformément aux lois de la République. »
Le Parti des travailleurs appelle le peuple togolais à se mobiliser pour faire échec à ce nième coup de force.
Les jours du régime de Faure Essozimna GNASSINGBE sont comptés :
Pour le Parti des travailleurs, il ne fait l’ombre d’aucun doute que le régime moribond de Faure Essozimna GNASSINGBE se démasque comme un régime aux abois qui, sentant sa propre disparition arriver à vive allure, organise des machinations politiciennes pour tenter de se maintenir en place alors qu’il est prêt de tomber.
Dans cette perspective, le Parti des travailleurs en appelle à la vigilance du peuple togolais et lui demande de se tenir prêt à parer à toute éventualité afin de ne pas se laisser surprendre par un changement brusque qui pourrait survenir désormais à tout moment dans l’actuelle situation togolaise.
Alors que nous voyons la grave dérive dans laquelle certains responsables et membres des forces de sécurité et de défense font engager les unités dont ils ont la charge, c’est le lieu de mettre en garde tous les policiers, gendarmes et militaires, de tous grades et de tous niveaux, contre la caution que tout élément apporterait à ces menées aussi illégales qu’anticonstitutionnelles.
Chacun doit savoir qu’il sera, demain, tenu pour personnellement responsable et devra répondre devant les juridictions compétentes de toute violation des droits de l’Homme commis à l’encontre de tout citoyen innocent.
Le Parti des travailleurs tient à rappeler à tous que la Constitution togolaise dispose en ses articles :
— 21, alinéa 4 : « Tout individu, tout agent de l’Etat est délié du devoir d’obéissance lorsque l’ordre reçu constitue une atteinte grave manifeste au respect des Droits de l’Homme et des libertés publiques. »
— 147 : « Les Forces Armées Togolaises sont une armée nationale, républicaine et apolitique. Elles sont entièrement soumises à l’autorité politique constitutionnelle régulièrement établie. »
D’ores et déjà, le Parti des travailleurs appelle tous les citoyens togolais à commencer à réfléchir aux nouvelles institutions qu’il faudra mettre en place à la disparition du régime de Faure Essozimna GNASSINGBE.
Dans ce cadre, le Parti des travailleurs tient à rappeler que le deuxième point de sa Charte de fondation adoptée en exil les 23 et 24 juillet 1988 et reconfirmée au Togo lors de conformation légale aux exigences de la Charte des partis en juin 1991, se prononce notamment pour :
« * La mise à bas de la dictature du clan des GNNASSINGBE par la mobilisation des masses togolaises et la dissolution de toutes ses institutions : parti unique RPT (Rassemblement du Peuple Togolais) et son organisation de jeunesse (JRPT), Assemblée nationale, Confédération Nationale des Travailleurs du Togo (CNTT), Union Nationale des Femmes du Togo (UNFT), Union Nationale des Chefs Traditionnels du Togo (UNCTT), Mouvement National des Etudiants et Stagiaires du Togo (MONESTO), etc… (…)
* La dissolution de l’armée, véritable garde prétorienne qui, constituée et sélectionnée par Eyadéma et par l’impérialisme, n’a jamais servi qu’à asseoir et à maintenir la dictature dans le cadre de la défense des intérêts des puissances étrangères.
Les expériences récentes d’Haïti, des Philippines et d’Argentine montrent qu’une armée, formée pour défendre une dictature, n’accepterait jamais le rétablissement de la démocratie.
Ne pas dissoudre l’armée actuelle c’est donner les moyens aux exploiteurs, ennemis de la démocratie, de revenir au pouvoir en bafouant les libertés.
Quant aux soldats démobilisés, l’Etat prendra toutes les mesures pour qu’ils aient une affectation leur assurant un emploi dans la nouvelle société.
* Le refus qu’une junte militaire (ou toute structure apparentée) soit installée à la tête du pays à la chute de la dictature, même pour un gouvernement provisoire.
L’expérience togolaise, les expériences africaines et celles du monde entier, montrent que toutes les juntes militaires (provisoires ou non), qui arrivent généralement au pouvoir par un coup d’Etat, tendent toujours à restaurer ou instaurer une dictature et un pouvoir autocratique à plus ou moins long terme. »
Les événements qui se déroulent actuellement dans notre pays et dans la sous-région Afrique de l’Ouest, notamment au Mali ne font que confirmer ces positions et la nécessité absolue de prendre des décisions urgentes qui découlent de la grave décomposition des Etats africains à laquelle nous assistons.
Forgées comme de véritables gardes prétoriennes, les forces de sécurité et de défense s’illustrent partout, non pas comme des corps nationaux mais bien plutôt comme des milices tribales, claniques ou maffieuses, souvent investis dans des actes de brigandage en tous genres et autres trafic de drogue, le tout au service de groupes d’intérêts qui ont pris en otage les Etats pour en piller les ressources et richesses au profit d’une minorité.
A la suite de l’ANR, le rôle joué notamment par la Gendarmerie togolaise est particulièrement significatif à cet égard.
C’est pourquoi le Parti des travailleurs propose qu’à la disparition du régime de Faure Essozimna GNASSINGBE, il faudra non seulement procéder à la dissolution des forces des forces de sécurité et de défense et, irrémédiablement, les actuels ANR et Gendarmerie, mais prendre en compte les propositions formulées dans la Communication du Parti socialiste panafricain (PSP), présentée par Tavio Ayawo Tobias AMORIN à la séance du 03 août 1991 de la Conférence Nationale Souveraine de juillet – août 1991, dans les termes suivants :
« L’armée, dépolitisée, détribalisée sera restructurée en trois (3) catégories pour nous permettre d’améliorer les conditions de vie déplorables de nos frères chargés de la Sécurité. Qu’ils acceptent de prendre le train de la démocratie pour le bien être de tous.
La première partie de l’armée sera reconvertie en Sapeurs Pompiers Militaires destinée à apporter les soins d’urgence et assister nos frères du monde rural et des pays reculés.
La deuxième catégorie sera encadrée par des ONG en coopératives de production agricole jouissant d’une autonomie de production et de commercialisation.
La troisième et dernière catégorie restera l’Armée Togolaise. »
Doit alors pouvoir être institué un système de défense fondé sur la conscription des citoyens à travers un service militaire obligatoire pour tous les jeunes dès l’âge de 18 ans, base d’une nouvelle armée, celle du peuple en armes, aux côtés d’une Police républicaine unique entièrement rénovée.
Constituer un Comité national pour faire toute la lumière sur la vague d’incendies criminels des marchés :
Le Parti des travailleurs a pris acte et soutient l’exigence du CST que soit constituée une Commission internationale d’enquête pour faire toute la lumière sur la vague d’incendies criminels à laquelle nous sommes confrontés au Togo.
Toutefois, en attendant se concrétise cette exigence, le Parti des travailleurs estime qu’il est du devoir des organisations et personnalités qui parlent au nom du peuple togolais de se regrouper pour rassembler les éléments que la population doit pouvoir fournir pour que les faits et responsabilités soient clairement établis concernant ces sinistres.
C’est pourquoi le Parti des travailleurs propose à toutes ces organisations et personnalités de constituer sans délais un « Comité national pour la manifestation de la vérité sur la vague d’incendies criminels des marchés au Togo », comité qui aurait pour tâche de rendre public, au fur et à mesure, toutes les informations qu’il recueillerait sur ces tragédies.
Il lance d’ores et déjà un appel à toutes les citoyennes et à tous les citoyens, sur toute l’étendue du territoire national qui détiennent des informations sur ces incendies criminels pour qu’ils les transmettent à ce comité afin qu’il puisse mener à bien cette œuvre pour la manifestation de la vérité.
A bas le régime pyromane de Faure Essozimna GNASSINGBE !
Faure Essozimna GNASSINGBE : démission !
Non, aux machinations politiciennes !
Libération inconditionnelle et immédiate de tous les militants et responsables politiques arbitrairement arrêtés et détenus !
Lomé, le 29 janvier 2013
Pour le Parti des travailleurs,
La Secrétaire chargé de la coordination
Claude AMEGANVI