Le nouveau président de la communauté urbaine de Marseille Guy Tessier s’adressait aux employés en charge de la propreté, et voulait lancer un appel au civisme des Marseillais.
Jeter des détritus par terre relève de «l’africanisation» du comportement des Marseillais pour Guy Teissier, le nouveau président de la communauté urbaine Marseille Provence métropole (MPM). Le député UMP a prononcé le 17 avril dernier un discours au centre d’Arenc (15e arrondissement de Marseille), où les fonctionnaires en charge de la propreté de la ville des 1er et 7e arrondissements étaient venus l’écouter.
«Il est sûr que certains compatriotes doivent changer leurs gestes, ne plus jeter les déchets parterre. Il faut trouver ensemble des moyens pédagogiques pour éviter que certains comportements ne s’africanisent», a lancé Guy Tessier, relayé par la Provence. L’élu voulait caractériser les difficultés rencontrées par les éboueurs, alors que la charge de travail augmente et que les budgets de la ville se réduisent.
En Afrique, la propreté n’est pas une priorité
– Guy Tessier, président de la communauté urbaine Marseille Provence métropole, le 18 avril
Interrogé après son allocution par un journaliste du site Marsactu, Guy Tessier persévère: «Vous êtes déjà allé en Afrique? Et alors? Ce que j’ai dit est une réalité. Je pense qu’en Afrique, la propreté n’est pas une priorité». Le journaliste souligne alors le caractère stigmatisant de ces affirmations, et le député UMP tempère: «C’est une image pour dire qu’il y a des comportements qui ne sont pas acceptables. Et vous savez, ceux qui ont ce genre de comportement ne sont pas ceux que l’on croit.»
Les associations antiracistes l’entendent d’une autre oreille. Selon les informations du Monde.fr, une cinquantaine de représentants d’associations se sont unis autour du MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’égalité entre les peuples) dans le cadre d’un collectif, afin de déposer plainte cette semaine contre Guy Tessier pour «diffamation publique à caractère racial». Au MRAP des Bouches-du-Rhône se sont associés le collectif pour la mémoire de l’esclavage, la Confédération générale du travail (CGT), la Fédération syndicale unitaire (FSU) et le Parti communiste français (PCF).
Une pétition en ligne depuis le 2 mai réclame également sa démission.
Marc de Boni