Trahison. Rapprochement. Manipulation. Conflit. “ La France sort Gbagbo et fait entrer Ouattara.” Acte un. Rebelotte(?). Trahison. Mutinerie. Manipulation. Conflit larvé…Acte deux en cours…Première victime, Koné Kamaraté Souleymane/ ‘Soul to Soul,’ Ministre plénipotentiaire et Directeur du Protocole de l’Assemblée Nationale. Il a été “interpellé” le 9 Octobre 2017. Et “une information judiciaire avec mandat de dépôt a été ouverte contre lui.” Selon Richard-Christophe Adou, procureur de la République, pour dissimulation “illégale” d’armes de guerre visant “la déstabilisation de l’Etat.”
Motif militaire
En effet, lors de la mutinerie du 12 au 15 Mai, dans plusieurs villes Ivoiriennes, de tonnes d’armes avaient été découvertes à la résidence du prévenu, quartier de Beaufort, à Bouaké. Officiellement, “dans la nuit du 11 au 12 mai, des armes de guerre neuves dissimulées ont été découvertes dans une villa de Bouaké (…). Les enquêtes ont permis d’établir que la villa est la propriété de M. Koné.” Avait indiqué le procureur Adou.
Cette poudrière particulière selon lui, contenait plus de “six tonnes de diverses armes de guerre et de munitions (lance-roquettes RPG7, mitrailleuses lourdes, fusils d’assaut AK47, kalachnikovs, bombes, mortiers.”
Livraisons Françaises
Selon certaines sources, ces armes seraient le ‘reliquat’ de 500 tonnes d’armes données par la France à Ouattara par le biais de l’ONUCI pour lancer l’offensive-rebelle sur Abidjan en 2011. Cette triangulaire visait à contourner l’embargo sur les armes décrété par l’ONU. Restriction violée par elle via sa mission en Côte d’Ivoire.
Au décompte final, 200 tonnes de ces armes auraient été détruites par les Forces de Défense et de Sécurité—en même temps qu’elles défaisaient ceux qui les portaient. Soro, ex-ministre de la Défense dans le régime installé par Paris, aurait confisqué le reste(?) du stock. Provision qu’on aurait découverte chez Kamaraté. Touré Mamadou apporte d’autres explications aux raisons de ce stockage chez le Directeur du Protocole de Soro.
Caches d’armes partout
Selon lui, “des caches d’armes [sont disséminées ]un peu partout” en Côte d’Ivoire. Ceci correspondant à l’une des stratégies conçues en 2011 pour renverser le président Laurent Gbagbo. Certains journaux Ivoiriens avaient révélé—avant et après le conflit de la France en Côte d’Ivoire—l’existence des poudrières illégales dans ce pays. Cet aveu de Touré n’est donc pas nouvelle.
La cache d’armes découverte(?) chez Kamaraté n’est donc pas une surprise pour le régime. Ouattara, Soro, tout comme “la haute hiérarchie militaire qui composent le Conseil National de Sécurité, savent bel et bien qu’il y avait une cache d’armes à Bouaké, qu’il y en a d’autres encore qui sont souvent localisées chez des proches de Ouattara.” A confié Touré Moussa lors d’une interview. Choquée par l’encellulement de Kamaraté, il a expliqué que ce dernier n’est pas capable financièrement de se procurer d’un telle quantité d’armes.
S’il est certain que Soro a tissé à travers le monde une véritable toile de trafic d’armes, rien ne prouve qu’il aurait sur fonds propres approvisionné toutes ces planques. Les analystes conviennent que voudrait que ces armes éparpillées comme grains au soleil en Eburnie, proviennent du stock Français affecté à la rébellion.
Infidélité à la parole donnée
Ces armes qui font problème, et que le clan Ouattara exhibe comme un butin de guerre, ont pourtant leur raison d’être. Selon les stratèges de l’Etat/rébellion, chaque région sensible était conçue dans leur plan de conservation du pouvoir comme un poste-militaire-avancé. Les armes, don(?) de la France, qui avaient été réparties dans plusieurs localités devraient servir après la “bataille-d’Avril,” à contrer ou freiner toute attaque ennemie en attendant le renfort.
Ce plan qui semblait être négocié sur la base d’un contrat politique de raison se révèle être un pacte des hypocrites noué sur le sang des Ivoiriens—singulièrement des Wé. La trahison et Ouattara faisant Un, il renonce à la convention qui les liait. Faisant passer Soro du rang de deuxième personnalité et dauphin constitutionnel dans la hiérarchie de cet Etat-voyou, à celui de quatrième personnage. Pourtant il lui avait été promis qu’il serait adoubé en 2020 pour lui succéder.
Cet acte d’infidélité à la parole donnée venant de Ouattara ne pas surprend pas ceux qui le connaissent. “Alassane Ouattara est un homme qui n’a ni foi en l’honneur ni parole d’honneur.” A dit de lui le président Sud-Africain Thabo Mbeki. Poursuivant, il avait déclaré, “Je n’ai pas assez de mots pour vous dire le dégout que m’inspire cet homme.” Soro l’apprend à ses dépens avec cette affaire des armes qui aurait un fondement plutôt politique que sécuritaire. Un conflit d’influence et d’intérêts.
Un camp devrait tomber
Sur ces faits, le “Iron curtain” qui s’est dressé entre eux ne va pas tomber avant que l’un ait la peau de l’autre. Wattao, Hervé Touré/‘Vétcho,’ Chérif Ousmane, Morou Ouattara, Fofié…quel pourrait être leur input s’il faille aller à l’affrontement? Ils se sont embourgeoisés en puisant dans la ‘Centrale’—caisse noire de la rébellion. Mais aussi à travers les sommes tirées de ‘l’économie de rente’ installée dans les zones Centre-Nord-Ouest. Surtout en éventrant les caisses de la BCEAO. Ils ont ensuite investi dans l’immobilier, l’agro-pastorale, le gardiennage,…et même dans le bling-bling. Auront-ils encore le cœur à l’ouvrage si la voie des armes s’impose à eux?
Ouattara, cet homme cosmétique, artificiel, serf, “prêt à parcourir [des distances inimaginables]dans le seul but de contenter ceux qu’il y a seulement 50 ans mettaient son peuple dans les chaines de l’oppression,” comme disait de lui Thabo Mbeki, n’a jamais eu le contrôle effectif de son “armée” à pyramide renversée. Puisque “sa victoire repose sur la force de frappe de son allié et ancien chef de guerre Guillaume Soro, (qui) risque de monnayer durement son soutien.” Ecrivait le journal Français Libération le 12 Avril 2017. Et les officiels félons-FDS qui l’ont rejoint ne sont que des faire-valoir au sein de cette grande muette(?)—Mieux, de la grande bruyante avec ses mutineries retentissantes et à répétition. Ouattara va-t-il encore compter sur “ les forces de l’ONU menées par l’armée de l’ancien colonisateur [qui ont]délogé et fait plier son rival, Laurent Gbagbo?” Comme certifiait Libération?
Un pour toi, deux pour moi
Et Soro dans ce puzzle? “C’est aux armes que Guillaume Soro doit sa place. Il devra s’inquiéter si un jour il ne les a plus avec lui.” A écrit le président Laurent Gbagbo dans “Pour la vérité et la justice.” Ouattara a-t-il lu cette phrase et s’évertuerait à sevrer Soro? Alors que ce dernier de son côté s’amuse à les collecter?
Dr Feumba Samen
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