Tout est parti de la menace contre les frontières de la Côte d’Ivoire avec la Haute Volta. A l’époque, la fougue révolutionnaire de Sankara l’aurait amené selon ses détracteurs à dénoncer les frontières héritées de la colonisation qui selon lui n’auraient pas tenu compte des interactions sociologiques entre les peuples. Il aurait soutenu qu’il entendait provoquer une nouvelle conférence internationale pour redéfinir les frontières des Etats d’Afrique de l’Ouest, notamment, celles entre la Côte d’Ivoire et la Haute Volta.
En tant que garant moral de l’héritage colonial en Afrique de l’Ouest, notamment dans le cadre de la Françafrique, Houphouët-Boigny ne pouvait pas tolérer un tel discours à la frontière nord-est de la Côte d’Ivoire. A l’époque, c’est l’hebdomadaire Jeune Afrique qui évoquera le lien entre Houphouët-Boigny et l’assassinat de Thomas Sankara par Blaise Compaoré.
Mais le temps est passé. Plus de deux décennies plus tard, Ouattara et Compaoré sont en passe de réaliser le rêve de Thomas Sankara, à savoir remettre en cause les frontières de la Haute Volta héritées de la colonisation en occupant une partie de la Côte d’Ivoire.
Aujourd’hui, la Révolution Permanente a décidé d’entrer au cœur de la raison fondamentale qui motive Ouattara depuis plus de 20 ans, dans son ambition folle de conquérir la Côte d’Ivoire et y créer une nouvelle colonie voltaïque de peuplement économique.
Les tenants de cette affaire sont nombreux. Mais les chemins pour y parvenir ont été tout aussi nombreux.
Rien n’a été improvisé. Tout a été pensé et prémédité. L’assassinat de Thomas Sankara pour rassurer Houphouët Boigny et extorquer sa confiance; le mariage avec Chantal la nièce d’Houphouët, obtenu par Blaise ; le mariage avec Dominique la secrétaire à tout faire d’Houphouët, obtenu par Ouattara; ensuite, le poste de Gouverneur de la BCEAO, obtenu par Ouattara alors vice-gouverneur pour le compte de la Haute Volta, au détriment des cadres ivoiriens dans cette institution; puis par la suite, le Poste de Président de la Commission Interministérielle qui déboucha sur celui de Premier Ministre du dernier Gouvernement Houphouët; tout ça a été préparé, minutieusement élaboré et exécuté avec dextérité par les deux frères stratèges, Blaise Compaoré et Dramane Ouattara.
Aujourd’hui, nous en sommes à l’évidence. Ils ont roulé Houphouët dans la farine en adoptant une méthode plus soft, plus élaborée pour obtenir le résultat que Sankara n’aurait jamais obtenu pour l’ex-Haute Volta, en faisant peur avec ses discours soi-disant révolutionnaires.
Alors pour ceux qui ne comprenaient pas pourquoi Ouattara, malgré les importants avantages financiers obtenus avec Houphouët et avec lesquels il aurait pu mener une vie paisible et dorée loin de la politique dans un pays qui n’est pas le sien, tenait coûte que coûte à diriger la Côte d’Ivoire, ils ont désormais la réponse. Et cette réponse est la suivante.
L’ex-Haute Volta, située en zone semi-désertique n’a aucune chance d’échapper à la pauvreté sauf si elle venait à faire une découverte de produits pétroliers ou gaziers dans son sous-sol. Pour sortir donc de cette pauvreté, il faut conquérir un nouveau territoire, de nouvelles terres. Mais où trouver ces terres riches et hospitalières qui offrent des opportunités inégalées de créer une colonie de peuplement et de développement?
C’est bien évidemment en Côte d’Ivoire, ce pays riche, alors dirigé par un vieil homme menacé par un pseudo-révolutionnaire, pris à la gorge par la conjoncture économique et à qui ont fait miroiter le Programme d’Ajustement structurel, comme seul et unique alternative pour sortir de la dépression économique. Mieux, l’histoire du peuple ivoirien liée à celle de la Haute Volta, autrefois baptisée la Haute Côte d’Ivoire par le Colon, offrait des opportunités insoupçonnées de créer la confusion nécessaire à une conquête en vue d’un repeuplement économique.
Les rôles ont alors été partagés. L’infiltration de la famille du vieux revenait à Blaise. L’infiltration de son environnement de travail revenait à Dramane. Et plus d’une décennie plus tard, ils y sont arrivés. Grâce au grand âge d’Houphouët dont on pouvait abuser à souhait, grâce à l’ivrognerie légendaire d’Henri Konan Bédié mais aussi et surtout, grâce à la naïveté de Laurent GBAGBO qui croyait que la politique était un jeu d’intelligence entre personnes civilisées.
Alors ces vieux ont poussé la Côte d’Ivoire dans la merde. Et ils n’ont aucune solution. L’un est mort en 1993. Celui-là a été remplacé par un homme presque mort et qui porte inconsciemment le masque de l’alcoolisme. Le dernier fait encore rêver des milliers qui pensent qu’il est un révolutionnaire empêché de mener la Révolution par le Colon qui le fit capturer et déporter dans une prison à la Haye. Or mon intime conviction est que ce grand Monsieur est un patriote et un nationaliste, mais non un révolutionnaire. Un jour, je vous dirai pourquoi.
Pendant ce temps, chaque jour, ce sont des colonies et des colonies de voltaïques qui se créent dans l’Ouest ivoirien. Les terres sont arrachées et occupées. Et au lieu de soulever ce débat, ce problème crucial de survie, il se trouve des cadres qui pensent à leurs petits avantages sociaux et financiers, jouant ainsi le jeu de l’envahisseur au détriment de l’intérêt supérieur du peuple de Côte d’Ivoire menacé de disparition comme le peuple indien d’Amérique. Ils se laissent eux aussi rouler dans la farine par Dramane et Blaise.
L’un fournit les mercenaires armés avec la complicité de l’ancien Colonisateur pour protéger la campagne d’occupation des terres ivoiriennes, la campagne d’invasion, de remise en cause des frontières héritées de la colonisation française. L’autre joue l’imposteur, celui qui aime la Côte d’Ivoire et dont l’amour ne procure que mort, désolation et destruction.
C’est pourquoi nous poussons dès cet instant ce cri de libération: il faut mettre fin ici et maintenant à ce projet d’invasion voltaïque! Il faut sortir des erreurs d’analyse et comprendre que la survie du peuple de Côte d’Ivoire est remise en cause par deux Voltaïques qui ont décidé de contester les frontières héritées de la colonisation en manipulant les faiblesses de Côte d’Ivoire hospitalière! Il faut mener le combat de libération et d’affirmation de la Souveraineté du peuple digne de Côte d’Ivoire!
Il faut vaincre ou périr, car l’histoire ne nous pardonnera jamais d’avoir échoué. C’est pourquoi la Révolution Permanente est opposée à tout nouveau délai de grâce. Le combat pour libérer le peuple de Côte d’Ivoire, c’est Maintenant !
A Très bientôt.
Hassane Magued
La Révolution Permanente N°00307/06/12