Mais on est où là ? On est en Côte d’Ivoire ou on est au paradis ? En tout cas, certains de nos compatriotes sont aux anges, sinon avec les anges. A voir jubiler ces compatriotes ivoiriens, c’est à croire que le paradis est descendu sur la terre d’éburnie. Faudrait les voir tomber en extase devant « les prouesses » de leur « dieu » Ouattara, pour y croire. A les entendre, on se demande s’il s’agit bien de la Côte d’Ivoire. Celle dans laquelle nous vivons tous ensemble. C’est à croire que sous le même ciel, le soleil brillerait pour les uns, pendant que les autres se plaindraient du mauvais temps.
Dans cet imbroglio, deux catégories d’ivoiriens s’opposent : ceux qui estiment que « tout va bien » et ceux qui soutiennent plutôt que « rien ne va ». Où se trouve la vérité ? Jugez-en vous-même. Pendant qu’on nous dit: « Ouattara avance, la Côte d’Ivoire court… ». On entend aussi quelque part : « Ouattara ne fait rien, la Côte d’Ivoire est au bord du chaos… ». A quel saint se vouer ?
En tout état de cause, pour y répondre, il faudrait, à notre avis, être au contact des réalités du terrain, mais aussi avoir une bonne dose d’objectivité et beaucoup de bon sens. Etre au contact du terrain, c’est pouvoir ressentir au jour le jour, les actes de monsieur Ouattara. Pouvoir être à même de constater si oui ou non « la Côte d’Ivoire avance ». Si vous y êtes, nous le sommes aussi. Avançons donc.
Pourquoi dit-on que monsieur Ouattara avance et que, certainement par ricochet, la Côte d’Ivoire court ? Voici la liste établie par ses fervents supporters:
· il vient de bénéficier du PPTE
· Il lui a été accordé une annulation de dette par le Club de Paris
· Il vient d’être élu président du conseil de sécurité et de paix de l’Union Africaine
Tout ceci est beau, même très beau. Mais…, cela suffit-il pour propulser les ivoiriens au paradis ? Que valent des spéculations économiques ou des postes dans des organisations internationales dans un climat socio-politique hostile ? L’argent n’aime pas le bruit, dit-on. C’est donc là que les autres disent attendre monsieur Ouattara. Sur le véritable terrain socio-politique. Car en effet, il y a beaucoup de bruits dans ce pays et même trop :
· Un système judiciaire bloqué
· L’administration gangrénée par la corruption
· L’impunité des chefs de guerre et leurs hommes
· Le manque de volonté criard de faire progresser la réconciliation nationale
· …
Bref, les observateurs étrangers, une certaine classe politique ivoirienne et les ivoiriens eux-mêmes, le constatent: le pays n’a enregistré que de faibles avancées. Où est donc cette Côte d’Ivoire qui court ? Où est ce Ouattara qui avance ? A moins que les « exploits » relayés à cor et à cri dans la presse pro-Ouattara, ne compte que pour la propagande. Juste bon pour distraire des militants trop crédules.
En effet, entre cette Côte d’Ivoire qui se réjoui de voir ses dettes annulées et son « chef » élu à la tête du conseil de sécurité et cette Côte d’ivoire admise au nombre des pays peu fréquentables, franchement, où est celle qui avance, recule ou court ? Si l’on admet qu’elle court, ce n’est certainement pas dans la bonne direction. Et son chef qui avance pour se faire voir, joue bien son rôle de m’as-tu-vu. Rien de plus.
Marc Micael La Riposte
Zemami1er@yahoo.fr