Le président Alassane Ouattara a fait son retour à Abidjan ce dimanche 2 mars. Après un séjour à Paris suite à une opération liée à une douleur sciatique. Combien cette opération que d’aucuns ont qualifié de bénigne – donc réalisable en Afrique – a-t-elle coûté aux caisses de l’Etat ? Quel est en définitive le vrai repère de santé du président Ouattara ? Après la fête, place donc aux questions…
Combien de cannes les partisans du président Ouattara ont-ils brandi dans les rues de la capitale ivoirienne le dimanche 02 mars pour atténuer la vilaine image d’un « Bravetché » marchant avec trois pieds ? De tout le boucan et l’effervescence qu’a connu Abidjan le dimanche 02 mars, c’est sans doute la seule image qui aura retenu l’attention des curieux. Maintenant que les clameurs se sont tus, le président ivoirien affaibli par l’opération, devra très rapidement rassurer les ivoiriens sur un certain nombre de points. Primo, pourquoi avoir choisi l’Europe pour une opération réalisable à défaut de dire en Côte d’Ivoire, en Afrique et surtout au Maroc dont le roi était aux côtés de Ouattara à l’aéroport ? Combien aura coûté aux caisses de l’Etat, cette intervention chirurgicale réalisée par le Dr Laville Claude, qui officie à l’Hôpital Américain de Paris, sis au 63, Bd Victor Hugo ?
Ils seront certainement surpris, les nouveaux porteurs de cannes d’Abidjan – eux qui ne peuvent même pas se payer une consultation dans un hôpital communautaire d’Abidjan – d’apprendre qu’une opération d’une sténose du canal lombaire appelée discale par les services de la présidence, coûte au tour de 60.000 euros dans les cliniques parisiennes, pour moins d’un mois et cela sans les frais du spécialiste.
Autre révélation importante. Lorsqu’une intervention liée à une sténose du canal lombaire est pratiquée et qu’elle dure trois heures, c’est parce que les autres solutions auront toutes échouées. Dès lors, peut-on se réjouir en fanfaronnant que le président Ouattara se porte comme un charme ? Heureusement que dans la grisaille, le seul à être lucide est Ouattara lui-même. Pour une fois en effet, l’homme est totalement conscient contrairement à ses supporters, du mal et du danger physique qui le ronge et le guette. Il l’a reconnu dans les locaux de l’ambassade de Côte d’Ivoire en France en des termes clairs: « J’étais venu en France en séjour privé et j’ai eu à faire une consultation auprès de mes médecins et ceux-ci ont estimé que c’était important que j’ai une opération à cause d’un problème de sciatique. Vous savez, la sciatique est très douloureuse. J’ai fait quelques infiltrations auparavant. C’était, en partie, pour calmer la douleur. Mais là, l’opération a été faite sur leur recommandation (…)» Après de tels propos, on ne peut que s’apitoyer sur le sort du chef de l’Etat mais aussi se demander ce que nous réserve demain ? Lorsqu’en plus on sait que les premières visites de contrôle après la sortie de l’hôpital se feront dans 5 ou 6 mois, force est de s’interroger si le président Ouattara est définitivement tiré d’affaire ?
Diomandé Sekouba
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