Où est donc la conférence des amis du peuple malien ?

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15 000 morts en SYRIE s’indignent les conférenciers amis du pétrole du peuple syrien, pardon amis du peuple syrien.

100 000 morts par an en Irak et 20 000 par mois en Cote d’Ivoire et certainement un peu plus en Libye. Pas d’indignation, les amis du peuple Irakien , Ivoirien et Libyen sont déjà au pouvoir. Les ventes d’armes ont déjà été réalisées et les poules aux œufs de pétrole et de cacao sont déjà dans le poulailler occidental.

Supposons qu’un million de syriens décident d’émigrer en France pour fuir celui qui brusquement est pris de folie et tue ses gouvernés. Imaginez la réaction des amis.

Nous sommes dans un nouveau monde ou l’amitié se calcule en baril de pétrole et en quantité d’armes vendues.

Le pétrole syrien et le gel des avoirs syriens (estimés à 120 milliards de dollars soit un peu moins que la Libye de Kadhafi : 150 milliards de dollars)  aiguisent l’appétit des vendeurs d’armes  et se découvrent des amitiés avec un peuple qu’ils ne sont pas prêts à accueillir sur leur sol en cas  d’émigration massive vers la France.

Le marché mondial de l’armement est d’environ 55 milliards de dollars l’an. Une heure de vol d’un avion de guerre de type rafale est facturée à 13 000 euros soit 8 millions de FCFA et un missile de croisière scalp est vendu à 850 000 euros soit 500 millions de FCFA environ.

Faire la guerre pour « installer » la démocratie est donc un marché et comme tout marché, il ya un vendeur et un acheteur.

Qui vend ? Certainement les marchands d’armes.

Qui achète ? Certainement  le pays qui reçoit les bombes.

Avec quoi ? les avoirs du pays acheteur qu’on prend soin de geler pour éviter que le « dictateur » utilise ces fonds contre son peuple.

Pour quel but ? Pour prendre possession de la poule qui pond les avoirs : Les matières premières stratégiques notamment le pétrole.

Comment protéger la poule contre les vautours ? un nouveau contrat d’assistance pour reconstruire, ré- équiper en armes lourdes (car on a pris soin de détruire les armes lourdes surtout celles qui ne viennent pas de chez son fabriquant,  pour éviter que le « dictateur » ne l’utilise contre son peuple) et former des analphabètes ( ce qui prend un long temps d’assimilation donc de l’argent).

Tant que ces questions n’ont pas de réponses claires les « amis » se font rares.

Voilà pourquoi le cri des touarègues dans le désert du Mali a peu d’écho au près des « amis » jusqu’à ce qu’on découvre des fonds à geler et une poule aux œufs de pétrole.

Définitivement, retenons que les pays n’ont pas d’amis mais des intérêts.

Dr Cheick DIABATE,

Enseignant- Chercheur, Université de Colorado, USA

 

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