Elle pourrait donc mettre fin à sa carrière.
Comment analysez-vous cette double affaire dans laquelle est impliquée Guillaume Soro qui est à la fois mis en cause dans des écoutes téléphoniques et qui est aussi convoqué à Paris par la juge Kheris ?
Je pense que la justice française et en particulier la juge Kheris sont indépendants de la presse et des milieux politiques. Par contre elle est restée attentive à l’élection présidentielle ivoirienneet elle avait donc reporté sa convocation après les élections. Mais, je ne trouve pas un lien direct entre la mise en cause du côté burkinabé et du coté français. Mais par contre cela pose bien d’ennuis à Guillaume Soro …
Est-ce selon vous, le début des difficultés pour M. Soro ?
C’est certain. Le parallèle qu’on peut faire, c’est que ses deux bases-arrières sont remises en question . On sait que des « biens mal acquis » ont été transférés au Burkina par les fameux chefs de guerre, les com-zones, notamment dans le quartier Ouaga 2000 où ils possèdent par exemple des villas ou des comptes en banques bien garnis, issu des pillages ivoiriens.
La seconde base-arrière c’est la France, quand il y avait encore Sarkozy au pouvoir , responsable selon moi du coup d’état franco-onusien, qui les acceuillait à bras ouvert , tout comme Alassane Ouattara . Il faut remarquer que pour le moment, ils (Sarkozy et Ouattara) sont à l’écart des procédures qui sont engagées par des ONG comme Transparency, Survie et surtout Sherpa au sujet des biens mal acquis pour le Congo, Gabon , Guinée équatoriale, pour le moment négligent la Côte d’Ivoire. Cela pourrait changer.
En fonction de quoi cela pourrait changer ?
En fonction de certaines révélations qui pourraient être faites. Cela n’épargne pas Guillaume Soro. S’il est impossible pour le régime de s’en débarrasser politiquement, il serait tenté de le faire par le biais de la Cour pénale internationale. Les procédures ont déjà été enclenchées. Par contre, que cela vienne d’Alassane Ouattara ou de Hamed Bakayoko, la bande -son qui met en cause au plan international Guillaume Soro, est une affaire tout aussi judiciaire que politique. Elle pourrait donc mettre fin à sa carrière.
Certains proches de Soro dénoncent un montage grossier. Croyez-vous comme eux à la thèse du montage ?
Je n’y crois pas du tout parce qu’en tant que journaliste j’ai recoupé l’information du côté des cercles du pouvoir de la Guinée Conakry, du Mali et du Burkina Faso. On y parlait de cette bande depuis quelques semaines. Et je crois qu’elle est authentique.
Comment tout cela pourrait se terminer à votre avis ?
Dans le cadre de la rivalité entre Guillaume Soro et Hamed Bakayoko, si les fuites ne viennent pas de Bakayoko, elles lui profitent. Cela veut dire qu’il y aura des représailles de la part du camp de Guillaume Soro. Il y a là une guerre de succession qui ne dit pas son nom.
La Tribune Ivoirienne