Niger. Trop c’est trop ! La France nous vole notre uranium.

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Le gouvernement nigérien vient de faire une sortie inédite contre le « géant » français de l’uranium enAfrique, Areva, en dénonçant quarante années d’un partenariat essentiellement marquées par un déséquilibre en « défaveur » du Niger, selon les autorités de Niamey.

La société civile nigérienne et plusieurs ONG internationales ont toujours dénoncé les pratiques injustes et inhumaines d’Areva au Niger et au Gabon, mais c’est la première fois que des autorités gouvernementales se prononcent de manière si ouverte sur les agissements de la société française.

«Ce déséquilibre est corroboré par le fait que les recettes tirées de l’uranium représentent 5 % des recettes du budget national, alors même que le Niger passe dans l’opinion nationale et internationale, comme un des producteurs phares de ce minerai de part le monde », indique un communiqué du gouvernement nigérien parvenu à Ouestafnews.

Avec un budget s’élevant 1257 milliards FCFA en 2012, ce pays enclavé en plein cœur du Sahel, fait partie des pays les plus démunies du continent.

S’agissant de son partenariat avec la firme française, le Niger dénonce notamment les conditions d’exploitation du nouveau d’Imouraren (Nord), en faisant état d’un manque à gagner dû entre autres à « un retard dans la mise en œuvre du planning d’exécution » et « la non prise en compte du retour du permis du gisement dans le domaine public, lors de la transaction de 2009 ».

Prévue pour démarrer sa production en 2013, la mine d’Imouraren démarrera finalement sa production fin 2014, selon Areva.

Avec ses réserves estimées à 200 000 tonnes, elle est souvent présentée comme l’une des plus grandes mines d’uranium au monde.

Selon, les estimations faites par le site du journal les Afriques, le Niger a perdu entre 14,5 et 21 milliards d’euros depuis 1960.

Aujourd’hui les nouvelles autorités du pays font de plus en plus part de leur détermination à accroître les retombées du secteur minier pour le peuple nigérien, à travers notamment le renforcement de sa participation dans le secteur.

En 2010 déjà, le Niger 3ème producteur mondial d’uranium, annonçait déjà une première fois, mais sur un ton plus timide, son ambition de mieux profiter de son uranium et son intention de relancer ses initiatives pour siéger au sein de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA).

Bien que producteur d’uranium, le Niger ne joue aucun rôle au niveau mondial dans le domaine très stratégique de l’industrie nucléaire, pourtant dépendante de ce minerai.

En même temps qu’il a formulait une demande pour un poste de gouverneur au sein de l’AIEA, le Niger avait également fait part de son intention de se lancer dans l’industrie électronucléaire .Le Niger avec une production annuelle aux alentours de 3.000 tonnes, est le 3ème producteur mondial d’uranium après le Canada et l’Australie. Mais l’essentiel de la production d’uranium au Niger est contrôlée par la France, par le biais de l’entreprise Areva, qui a signé un accord en 2009 pour l’exploitation de la mine d’Imouraren. Avec ce nouveau gisement, les analystes prévoient que le Niger devrait se retrouver facilement au rang de deuxième producteur mondial d’uranium.

Selon un article du quotidien économique français « Les Echos », Areva a produit au total en 2008 6.300 tonnes d’uranium, dont la moitié provient du Niger. En moyenne, Areva tire annuellement du sous-sol nigérien au moins 40 % de son uranium produit dans le monde.

Plusieurs organisations non gouvernementales et associations, nigériennes et internationales, ont toujours dénoncé les agissements d’Areva dans les mines d’uranium du Niger, qui en près de 4 décennies d’exploitation, ont très peu profité à ce pays sahélien, considéré comme l’un des « plus pauvres » du monde et qui est souvent confronté à la famine ou à des crises alimentaires. En dehors des problèmes environnementaux et sanitaires que vivent les populations locales dans les zones minières, Areva est souvent accusée de s’emparer de « la part du lion » dans le partage des ressources financières générées par l’uranium nigérien.

Ainsi, lors de la 5ème édition du Forum Social Africain tenu début décembre 2008 à Niamey, des acteurs de la société civile nigérienne avaient révélé qu’en près d’une quarantaine d’années d’exploitation, l’uranium nigérien a généré environ 2.500 milliards FCFA, mais que l’Etat nigérien a perçu moins de 300 milliards durant cette même période.

La signature en 2009 de l’accord pour l’exploitation de la mine d’Imouraren, perpétue ce « partage inéquitable », puisque l’entreprise française détient les deux tiers du capital de la société en charge de son exploitation.

Ces déséquilibres et ses pratiques inhumaines et antisociales avaient fait d’Areva le « lauréat » en janvier 2008 de « l’oscar de la honte » de « l’entreprise la plus irresponsable de l’année » décernée par l’ONG suisse Public Eye. Evoquant plutôt un partenariat « gagnant-gagnant », Areva avait rejeté ce « trophée » peu glorieux dans une réponse affichée à l’époque sur son site internet.

Ouestaf News

 

 

 

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