Nadim.M.Kalife :Les déficits publics inquiètent l’UE

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 Lynx.info: Les ministres des finances de la zone euro (Euro-groupe) ont eu quelques difficultés à se mettre d’accord sur une stratégie de sortie de crise.

Outre la procyclicité et les normes de Bâle II (Reuters), les déficits alarmants des pays membres étaient au cœur du débat : comme le rappelle l’AFP, 20 des 27 pays de l’UE devraient avoir cette année des déficits supérieurs à la limite européenne de 3% du Produit intérieur brut (PIB), dont 13 pays sur 16 appartenant à la zone euro. Le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker, appuyé par la présidence suédoise de l’UE, a ainsi souligné que les politiques de relances ne pourraient être éternellement maintenues et que les déficits publics devraient être réduits par étapes.
Pas de risque de déflation cependant, a-t-il ajouté, bien que la zone euro ait connu en juin un recul des prix à la consommation sur un an, de 0,1%, un phénomène inédit dans son histoire, rappelle l’AFP via Le Figaro.
Les chiffres récents de l’économie incitent tout de même l’éditorialiste Frédéric Lemaître à s’interroger, dans Le Monde : et si la crise économique ne faisait que commencer ? D’autant plus que les Européens peinent à s’accorder sur les politiques communes à mettre en œuvre. Et pour l’ancien député Michel Rocard, dans Le Monde, la victoire des conservateurs aux élections européennes de juin ne va pas améliorer les choses…

 

Nadim.M.Kalife: Etant donné que l’Europe se trouve confrontée aux 2 handicaps suivants:

1- la surévaluation de l’Euro qui rend ses produits industriels courants non compétitifs par rapport aux produits américains et d’autres pays industriels des pays développés, il faudrait trouver le moyen de faire baisser le change de l’Euro par rapport au US$ (dollar) auquel toutes les autres monnaies se trouvent rattachées;

2- il existe beaucoup de chômage qui va croissant, mois après mois, et il faudrait réaliser de nouveaux investissements pour le résorber; et comme l’initiative privée est défaillante en ce domaine en cette période de crise, l’Etat devrait combler ce manque par des investissements publics massifs, notamment dans l’énergie verte et dans l’aménagement d’un cadre de vie plus agréable pour les retraités et les vieux du 4ème âge, auxquels le secteur privé demeure réticent.

Dans ces conditions, ce que je propose, c’est que la BCE (banque centrale européenne) crée de la monnaie en faisant des dotations suffisantes aux pays membres (environ 2000 milliards d’euros) qui devront les utiliser uniquement dans ces investissements prioritaires qui préparent l’avenir de tous. La répartition de ces dotations s’étalerait sur 3 ans et se calculerait en partie, en relation avec le PIB de chaque pays membre pour sauvegarder le niveau de vie, en partie en relation avec le nombre de populations pour assurer le minimum vital dans chaque pays membre.

De la sorte, la production industrielle et agricole et autre s’orientera vers ces besoins du futur, en devançant le devenir naturel lent, permettant à l’Europe de servir de phare pour l’évolution socioéconomique de la Planète.

Cette création ex nihilo de 2.000 milliards d’euros par la BCE fera baisser le cours de l’euro par rapport au dollar, lequel avait déjà baissé de 0,80 à 1,40 dollar pour un euro en raison de l’émission de trop de dollars par la FED (banque fédérale américaine) pour financer le déficit extérieur de la balance commerciale américaine depuis la guerre d’Irak : cela permettra à l’euro d’avoir une parité provisoire de 1 euro=1 dollar, dans les 3 prochaines années, ce qui va booster les exportations européennes et générer beaucoup d’emplois pour résorber le chômage actuel.

Plus tard, la réorientation de la production européenne dans le Vert lui permettra de devancer les besoins futurs de la Planète et lui donnera une position dominante dans l’économie mondiale, par rapport aux USA et à la Chine.

Et pour nous en Afrique subsaharienne, nous pourrions alors emboîter le pas à l’UE en lançant de grands projets d’agriculture « BIO » pour l’exportation sur le marché européen, parce qu’en Afrique existent des terres non polluées par les pesticides, et cela procurerait d’énormes quantités de devises aux pays africains pour s’industrialiser et se former, à condition, bien sûr, que des régimes démocratiques s’installent définitivement pour pouvoir orienter la production dans cette voie, pour servir leur peuple et non se servir…

 

Murielle Lechasson

lynx.info

 

 

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