Le président ougandais Yoweri Museveni, candidat à sa réélection jeudi, s’est prononcé en faveur d’un retrait de son pays de la Cour pénale internationale (CPI), pour laquelle “nous avons perdu tout intérêt”, a-t-il déclaré lors d’un débat télévisé samedi soir.
Le président ougandais Yoweri Museveni, candidat à sa réélection jeudi, s’est prononcé en faveur d’un retrait de son pays de la Cour pénale internationale (CPI), pour laquelle “nous avons perdu tout intérêt”, a-t-il déclaré lors d’un débat télévisé samedi soir.
M. Museveni, au pouvoir depuis 1986, avait accepté pour la première fois de sa carrière de participer à un débat télévisé avec ses adversaires à la présidentielle, dont le premier tour se déroule jeudi.
Il avait boudé le premier débat de la campagne mais s’est présenté samedi soir avec ses sept adversaires devant les caméras de télévision, pour discuter de sécurité nationale et de relations internationales, le thème retenu pour ce deuxième débat.
“La CPI n’est pas sérieuse, elle est partisane. Elle n’est pas équilibrée. Il y a tellement des responsables qui auraient dû y être jugés mais comme la CPI n’est pas sérieuse, ils ne l’ont pas été. Et c’est pour ça que nous avons perdu tout intérêt pour la CPI”, a déclaré M. Museveni.
“L’Ouganda devrait quitter la CPI. En fait, nous aurions dû déjà le faire”, a-t-il ajouté.
Lors du dernier sommet de l’Union africaine fin janvier à Addis Abeba, les chefs d’Etat africains avaient soutenu une initiative kényane visant, à terme, à un retrait commun de la CPI qui à leurs yeux “s’acharne” sur l’Afrique. M. Museveni a accusé samedi soir la CPI d’être “une arme utilisée par les Occidentaux contre l’Afrique”.
Créée en 2002 pour juger en dernier ressort les génocidaires et criminels de guerre qui n’ont jamais été poursuivis dans leur propre pays, la CPI a ouvert des enquêtes sur huit pays au total, tous africains: Kenya, Côte d’Ivoire, Libye, Soudan, République démocratique du Congo, Centrafrique, Mali et Ouganda.
En Ouganda, la CPI enquête contre les chefs de la rébellion de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) qui visait à sa création il y a près de 30 ans à renverser M. Museveni.
Ce dernier demeure favori de l’élection présidentielle de jeudi mais doit faire face à un scrutin plus serré que les précédents, avec pour principaux adversaires l’opposant historique Kizza Besigye, chef du Forum pour le Changement démocratique (FDC), et l’ex-Premier ministre Amama Mbabazi, ancien cacique du pouvoir.
La Voix de l’Amérique
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