Le 27 septembre dernier aux environs de 19 heures 30, le quartier Avé Maria situé sur le tronçon Atikoumé-Boukarou a été mouvementé par un accident de circulation qui a couté la vie à un jeune répondant au nom de Goeh Akue, âgé de 20 ans, étudiant en science économique à l’université de Lomé. Soupçonné par des conducteurs de zémidzan visiblement coléreux, l’ancien Ministre, Issa Saïbou Samarou, revenant tranquillement de sa ferme, a été sérieusement agressé, tapé et dépouillé de son ordinateur portable, un sac contenant une bagatelle somme de 800 000 francs cfa et ses papiers d’identité, carte d’identité, passeport et carte bancaire. Ses agresseurs ont cassé les vitres de sa voiture, s’y ont introduit et opéré ce qui est qualifié de vol. Il a eu la vie sauve grâce à l’intervention des éléments de la gendarmerie, alertés par un groupe restreint de témoins qui se demandaient ce qu’on reprochait réellement à Issa Saïbou Samarou.
Le film de l’accident
Selon les informations recueillies près des vrais témoins qui avaient tout suivi depuis le début, Le jeune Goe-Akué avait traversé dans un premier temps la route pour aller s’informer du prix de vente d’un chargeur de téléphone mobile dans une boutique située à côté du centre de lavage de véhicules où le ministre a échappé à un lynchage systématique. C’est lorsque le jeune Goe-Akué retraversait la route vers l’autre bord qu’il a été renversé par un premier véhicule qui s’est échappé après avoir commis la forfaiture. Dans la foulée, un second véhicule a marché sur le corps et suscita le cri de la foule qui se formait à peine s’exclamant : “Ao ! Une autre voiture marche encore sur lui !”
La course poursuite fut alors engagée pendant quelques minutes avant qu’un véhicule ne rentre dans l’enceinte du centre de lavage de voiture devant lequel s’est produit l’accident. Là, tout est allé vite. Le conducteur qui n’est autre que l’ex-ministre est descendu de la voiture, accueilli avec des coups, des gifles au moment même où d’autres cassaient les vitres de sa voiture et le dépouillaient de tout ce qu’il avait sur lui. La scène se passa une quinzaine de minutes après l’accident. Dans la trentaine, les parents de la victime sont venus avec leur propre voiture et ont transporté le corps du défunt pour une destination inconnue aux témoins. Sur les lieux, les jugements se poursuivaient et certains accusaient les parents d’avoir sacrifié leur propre enfant pour des raisons qu’on ignore. D’autres susurraient que c’est plutôt l’ancien ministre qui aurait renversé le jeune Goe-Akué en guise de sacrifice. Sauf que là, l’on se demande comment l’on peut soutenir de telles thèses quand on sait que c’est un accident dont l’auteur a pris la fuite.
Cela a suffit pour que propagandistes et marchands d’illusions intoxiquent l’opinion en publiant des affabulations pour lesquelles ils n’ont aucune preuve puisqu’ils n’étaient pas sur le lieu où s’est produit l’accident ni ne se sont rendus pour investiguer et avoir les vraies versions des faits. A la lecture de leur article, on comprend clairement que tout se fonde sur la base des “on-dit”. Chose inadmissible quand la logique déontologique et éthique recommande la vérification des faits avant toute publication. La logique voudrait également qu’on se rende au moins chez la police qui enquête autour de l’accident afin de disposer des éléments fiables qui retracent réellement les faits.
Contrairement à ce qui se raconte, aucun autre accident, que ce soit au rond point Adidogomé ou que ce soit à Atikoumé, aucun autre accident n’a été signalé. L’on se demande d’où les gens ont sortis ses fausses allégations sur la base desquelles ils accusent le ministre.
La version du ministre
Selon le ministre, il a senti avoir marché sur un objet qu’il ne peut identifier. Dans un premier temps, il a ralenti et voulait sortir du véhicule quand il s’est rendu compte qu’il était déjà acculé par une foule très en colère. Surtout que ces derniers temps, les scènes de braquages sont fréquents, il a préféré poursuivre son trajet, se demandant toutefois ce pourquoi il était poursuivi par des zémidzans. Chemin faisant, il comprit à travers les cris de ces chasseurs que c’était un accident et il y aurait eu un mort. Le ministre ne comprend lui-même jusqu’à ce jour, ni comment ni pourquoi il est revenu sur les lieux où il a subit tout ce qui est décrit haut.
Le dernier développement
Ne pouvant supporter qu’un innocent qui s’est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment subisse des conséquences d’un accident dont il n’est pas auteur, surtout que la victime était déjà atteint quand le véhicule du ministre vint marcher sur son corps, deux jeunes dames qui, l’une a suivi l’accident et l’autre l’étape “lynchage” se sont rendu à la police pour faire leur déposition. Des dépositions qui concordent pratiquement avec les versions données par le ministre au procureur de la république. Selon le constat de la police, des zones d’ombres entourent l’affaire depuis le début. Il n’a été trouvé nulle part, ni de trace de freinage sur la chaussée; ni de choc avant, ni de phares cassés ni de trace de sang sur la voiture du ministre. Les seules traces de sang sont encore visible sur le goudron, à l’endroit où s’est produit l’accident. Dans l’entourage du ministre, on raconte combien il est affecté par cet incident et a raté pour la première fois la fête de tabaski en guise de deuil et de compassion aux douleurs des familles éplorées.
En tout état de cause, les enquêtes se poursuivent pour non seulement trouvé la voiture qui a reversé premièrement le jeune Goe-Akué mais aussi trouvé la bande de voyous qui a profité de la situation pour piller le ministre et emporté ses objets de valeurs.
Hanchelle