Ce jour-là, le jour où leur chef sera devant les juges de la CPI, cette main noire sera dégantée et le monde entier découvrira officiellement le visage inhumain qui a planté le sabre d’acier dans le coeur de la mère-patrie : la Côte d’Ivoire. Ce jour-là, assurent les hommes de Soro, ils feront confiance à leur mémoire, la mémoire de l’avant, l’après et de la crise elle-même.
Guillaume Soro et ses hommes n’ont plus de doute quant à l’issue des échanges futurs qu’ils auront avec le bureau de la CPI. Ils savent que l’actuel président de l’Assemblée Nationale séjournera à la cour pénale internationale (CPI). Ils en sont d’autant convaincus qu’ils ont créé un groupe de travail pour préparer «la défense béton» de leur champion. Le travail est très avancé selon diverses sources et le groupe disposerait de plusieurs éléments de défense.
Ce sont essentiellement des témoignages. Ils ont été réalisés grâce à un système informatique et vidéo appelé la vidéographie. Ainsi, des textes écrits et même des dessins en leur possession pourront être remis à leurs avocats via ce système qui leur permettra de visualiser tout cela sur un écran de télévision. Ils ont créé aussi une vidéothèque dans un domicile à Abidjan. Dans ce sanctuaire, ils ont parqué tous les documents-vidéo qu’ils ont collectionnés ou réalisés.
Reste maintenant à savoir comment va se bâtir concrètement la défense. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, il ne s’agira pas pour eux d’accuser linéairement Laurent Gbagbo dont ils ont attaqué le pouvoir en septembre 2002 en assassinant des milliers d’innocents ivoiriens, mais d’échafauder une stratégie autour du «vrai père de la rébellion armée». Etudiant au département d’anglais de la faculté des Lettres, arts et sciences humaines de l’Université d’Abidjan (actuel UFR Lettres) à l’époque des faits, où pouvait-il trouver autant d’argent pour lever une rébellion et tenir tête à un pouvoir huit années durant?
Guillaume Soro a sans aucun doute dealé avec quelqu’un, un sponsor cossu, qui a dû financer régulièrement les nombreux assassinats de la rébellion dont il était le chef visible. De là à prendre une ligne droite pour atterrir dans le jardin d’Alassane Ouattara, il n’y a pas à chercher midi à 14h. Il est notoirement connu que l’étudiant Soro et ses acolytes militaires, tous caporaux et soldats du rang, n’avaient aucun copeck pour financer leur long séjour au Burkina Faso ponctué d’entrainements aux armes lourdes et légères.
Il a bien fallu une main noire gantée derrière pour les financer et assurer leur communication. Ce jour-là, le jour où leur chef sera devant les juges de la CPI, cette main noire sera dégantée et le monde entier découvrira officiellement le visage inhumain qui a planté le sabre d’acier dans le coeur de la mère-patrie : la Côte d’Ivoire. Ce jour-là, assurent les hommes de Soro, ils feront confiance à leur mémoire, la mémoire de l’avant, l’après et de la crise elle-même. Déjà, en 2011, quand il était encore Premier ministre, Guillaume Soro Kigbafori avait fait venir un bataillon de juristes étrangers à l’effet de voir s’il aurait pu être mis en cause par la CPI. Et surtout préparer ses arguments pour contre-attaquer. Depuis lors, il ne dort que d’un seul oeil. Comme le vieux crocodile qui ne veut pas être surpris.
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