Me Sitti Ayité Maxmibubé répond  au Pr Franklin Nyamsi après sa sortie sur le Togo

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Dans une vidéo récente d’une rare violence, le Pr Frankli Nyamsi s’en est pris aux Togolais dont il semble dénoncer des critiques selon lui injustes à son égard.  En cause, sa « mansuétude” envers le régime scélérat et multi-récidiviste du Togo.

Par ailleurs, le professeur a semblé exiger des Togolais, en échange de son engagement aux côtés du peuple africain du Togo,  une espèce de “contrepartie” pour son pays d’origine, le Cameroun.

Préserver la richesse de nos débats

Sans dénier au professeur les mérites qui sont les siens et l’authenticité de son engagement historique et loin de nous tout esprit de polémique, il nous semble que le professeur a réagi dans un moment d’amertume et de déception compréhensibles face aux critiques l’ayant visé.

Ce faisant, le démocrate Franklin Nyamsi n’aurait-il pas perdu son sang-froid dans un débat crucial pour le continent à la croisée des chemins vers sa souveraineté.

A-t-on le droit de contester telle ou telle analyse du Professeur sur le fond, voire la forme ? Assurément.  Il y va de notre souci de préserver la richesse indispensable aux débats et la qualité de notre projet démocratique  inspiré de la démocratie villageoise ou mahatique que nous portons ! C’est notre bien commun et nous n’avons pas le droit de le perdre de vue quelle que puisse être la vivacité des débats.  Une fois cela dit, nous condamnons tout propos injurieux, tout procès d’intention et autres affirmations sans preuve et attentatoires à l’honneur et à la dignité ! Les Africains devraient apprendre à se respecter entre eux et ceci vaut autant pour les individus que pour les personnes morales ou institutions régionales quelles qu’elles soient.

Sur le fond, en donnant l’impression de “louer” les efforts de “médiation” de Mr Faure Gnassingbé,  le Pr Franklin Nyamsi semble occulter sans le savoir ou le vouloir les préoccupations géostratégiques du président de fait du Togo. Manifestement, le professeur ne s’est pas interrogé sur les intérêts que cache une prétendue médiation sans contrepartie pour l’AES. Il ne s’est pas non plus posé  la question des arrière-pensées politiques et intérêts étrangers que cachent les “agitations” de cet usurpateur et assassin de son peuple.

Arrières pensées et préoccupations géostratégiques de la “médiation”

En effet, le violeur de constitutions qui ne cesse d’ensanglanter le Togo pour la conservation de “ son pouvoir illégitime”, voit bien qu’il est en première ligne face aux états du Sahel et qu’en cas de confrontation, il sera le premier à en faire les frais d’où son apparente divergence avec ses collègues autocrates de la CEDEAO sur la guerre voulue par le maître colon prêt à le sacrifier.

Il n’en reste pas moins membre de ce machin de CEDEAO, ennemi déclaré des états du Sahel et toujours alliée de l’OTAN en guerre larvée contre l’AES, coupable d’exister. À cet égard, Faure Gnassingbé reste un danger potentiel à ne pas sous-estimer ! Il cherche à jouer sur tous les tableaux pourvu que son pouvoir soit à l’abri !

Un deal sur le dos du peuple togolais ?

Autre carte qui lui permet de braver le peuple togolais voire ses protecteurs. En effet, il semble jouer d’un “deal”  secret entre son défunt père et la Françafrique. Sa fulgurante ascension à la tête de l’armée, ensuite de l’état est des plus suspectes et continue de nourrir l’hypothèse d’un “deal secret “ scellant ainsi pour des générations le sort du Togo.

C’est la triste histoire d’un Grand homme d’état assassiné. Il s’appelait Sylvanus Olympio. Meurtre prémédité ou pas, il fallait une couverture locale alors que l’épouse du défunt a toujours affirmé avoir aperçu un homme blanc tirer à bout portant sur son mari. Devant le refus de ses supérieurs hiérarchiques de couvrir le forfait, Gnassingbé Étienne se porta volontaire et revendique le crime crapuleux pour trois cents mille  francs (3000.000 CFA)  ainsi qu’il le déclara au journal français Le Figaro !

Il faudrait être naïf pour croire que Gnassingbé Eyadéma se serait contenté de cette modique somme contre la vie d’un président  au sommet de son art financier et monétaire et dont les orientations pour son pays semblaient  menacer des intérêts considérables et l’ordre géostratégique en place.

De fait, l’ancien “Sans grade” de l’armée coloniale prend rapidement conscience des avantages de cette posture qui va lui donner l’ascendant sur toute l’armée dont il devient le chef.

Ainsi en un temps record, parti de de rien il devient lieutenant -colonel, puis colonel deux mois plus tard environ, puis général de brigade sans avoir mené une seule guerre !

Et cela ne s’arrête pas là. Il sera vite pris de boulimie et exigera le départ du gouvernement provisoire du président Nicolas Grunitzky dont il prendra la place en 1967 jusqu’à sa mort en février 2005 porté à bout de bras par la Françafrique.

S’ ensuit un  faisceau d’indices graves, concordants et suspects ( détachement par l’ex métropole au service de la dictature de Charles Debbasch, un éminent professeur de droit recherché par la justice de son pays mais qui ne sera jamais inquiété jusqu’à sa mort au Togo, la complaisance affichée à chaque élection frauduleuse et  plus récemment encore, la plainte de la DMK pour une sombre histoire de compliments d’autorités étrangères au tyranneau après l’élection de 2020 remportée par feu Agbéyomé Kodjo, l’indifférence générale face aux persécutions du président élu,  et des opposants embastillés pour délit d’opposition et dont personne dans nos fameuses démocraties occidentales  n’a cure etc… ) suggère l’existence d’un “deal “ aujourd’hui bien embarrassant pour les initiateurs du coup d’état de 1963, pris probablement  dans un cercle vicieux fait de chantage. “Je te tiens par la barbichette… Gnassingbé père a conscience de tenir la Françafrique et il poussera le bouchon le plus loin possible.”

Nous n’en voulons pour preuve que cet aveu ahurissant par lequel ce fils prodigue fit connaître au monde entier la volonté “testamentaire” de son géniteur  “de ne jamais se dessaisir du pouvoir politique”  fût -ce au prix le plus fort! Qu’est ce qui peut autoriser une telle audace si le fondateur du clan n’avait passé un “ deal”  avec ses soutiens étrangers et son “ géniteur putatif”, la Françafrique ? Les termes de ce deal , facile à imaginer :” revendication et couverture du meurtre de Sylvanus Olympio contre le soutien sans limites de la Françafrique à “ton pouvoir “ sauf qu’entre temps, l’une des parties au “deal” a décidé de faire monter les enchères et de se muer en maître chanteur sous peine de tout dévoiler ! Et voilà la Françafrique prise à son propre piège de père en fils, petits -fils pendant combien de générations ? Tous les actes de la clique criminelle au Togo doivent s’analyser à la lumière de cet aveu du fils pour décrypter les non-dits et silences complices, bref les compromissions, duplicités et autres relations incestueuses avec le clan Gnassingbé contre le peuple togolais.

  Voilà le fil conducteur des manipulations en tous genres dont la fameuse révision constitutionnelle du 25 mars 2024. Tant que ces révisions fantasques  servent son dessein machiavélique, ce fils d’apprenti sorcier ne s’en privera pas.

Voilà entre autres raisons, pourquoi ce garnement peut continuer à braver le malheureux peuple du Togo sacrifié sur l’autel de la Françafrique ! Dès lors, il peut se permettre un double jeu entre l’AES et la CEDEAO sous le couvert de médiation, un piège qui aurait échappé au professeur et à bon nombre d’observateurs !

Enfin, le rappel sauve l’âme et c’est le lieu de rappeler que derrière cette façade de médiation, il a pour mission d’ endormir les états du Sahel qui doivent cesser leur complaisance à l’endroit de ce régime aux antipodes des politiques Souverainistes et cesser d’ utiliser le port du Togo  par égard pour leurs propres peuples et pour celui des autres peuples du continent dont le Togo ,tous unis dans les mêmes aspirations et solidarités d’armes .

 Aussi, la question désormais posée à l’AES à travers le cas du Togo est simple :” Voulez-vous la libération de tout le continent  et si oui selon quelle vision avec quelle stratégie ou juste la seule libération des peuples burkinabè, malien et nigérien ? »

Puisse le Dieu de nos ancêtres déshumanisés autant que nous les Vivants, guider et inspirer ses vaillants fils du Burkina- Faso, du Mali et du Niger dans l’œuvre de libération totale du continent et de restauration de son royaume bafoué, saucissonné ,charcuté et profané par le vol de ses attributs sacrés !

Sitti Ayité Maxmibubé

 

 

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