M’bala à fond !

0

Un Noir qui blanchit de l’argent ? Du déjà entendu. Un Noir qui fait trembler la France officielle ? Du jamais vu ! Dieudonné, vous connaissez ? C’est un Français qui s’appelle M’bala M’bala comme Sarkozy s’appelle ‘de Nagi-Bosca’.

Des noms imprononçables? Dieudo est d’origine camerounaise comme Sarko est d’origine hongroise, à la seule différence que M’bala M’bala lui a une mère française. Alors qu’il était encore en exercice, l’ancien président français s’est fendu d’un tristement célèbre discours prononcé à Dakar, qui n’était pas à l’avantage de l’Afrique. A part quelques molles protestations de l’intelligentsia africaine, on ne lui en a pas beaucoup tenu rigueur et personne n’y a vu du racisme. On a encore en mémoire les propos de son prédécesseur Jacques Chirac, plus amoureux de la Corrèze que du Zambèze, qui stigmatisait ‘les bruits et les odeurs’ des Noirs immigrés s’entassant par dizaine dans les Hlm de l’Hexagone. Impunément! N’empêche, Chirac n’était-il pas le meilleur ‘ami’ français de l’Afrique ?

D’où vient-il donc cette levée de boucliers contre Dieudonné M’bala M’bala, avec François Hollande au premier rang, accompagné par les médias? Quel est donc le crime de cet humoriste, qui ne demande qu’à faire rire et réfléchir sur la face cachée d’une France bien pensante, pays des droits de l’Homme qui fait aujourd’hui montre d’un ostracisme à nulle autre pareille ?

Peut-être que la donne aurait changé si Dieudonné s’appelait Shalùmon ou Abram ou encore Yeshuda. Mais voila, il s’appelle M’bala M’bala, se déclare laïc. Alors, quand lors d’une de ses piques sur scène, l’humoriste cite un journaliste de France Inter et dit: «Moi, tu vois, quand je l’entends parler, Patrick Cohen, j’me dis, tu vois, les chambres à gaz… dommage» Il n’en faut pas plus pour traiter Dieudonné d’«antisémite». Et de «mécanique de la haine».

Voici donc M’bala M’bala voué aux gémonies. La presse française est mise à contribution. On se souvient qu’il est de père camerounais, donc un noir. Accusé par les médias de ‘blanchiment d’argent’, on ‘découvre’ qu’il aurait transféré la colossale somme de 400 000 Euros (262 millions Fcfa environ) dans son pays d’origine, le Cameroun. Plus grave, Manuel Valls, le ministre français de l’Intérieur le traite de «petit entrepreneur de la haine» en le qualifiant également de «raciste». François Hollande n’est pas en reste, qui a demandé aux préfets de se montrer «vigilants et inflexibles» face à la montée de péril que représentent les sarcasmes de Dieudonné. Manuel Valls est monté au créneau pour adresser une circulaire aux préfets, les encourageant à interdire au polémiste de se produire. Parmi les arguments mis en avant, le fait que le spectacle au cours duquel Dieudonné tient des propos antisémites porterait atteinte à la dignité des personnes. Le point de départ de cette campagne, c’est le moment où plusieurs médias ont asséné que l’humoriste avait dit, à la fin de son sketch télévisé : « Heil Israël ! » ou « Isra Heil ! » en faisant le salut nazi.

Affirmations fausses, invalidées à deux reprises par la Justice française, mais encore répercutées aujourd’hui par certains médias sans vérification. Plusieurs journaux français l’accuseront à tort d’avoir « qualifié la Shoa de pornographie mémorielle ». Et lorsque 6000 spectateurs achètent des billets pour assister au spectacle de Dieudonné, les juges français du Conseil d’État instrumentalisés par la toute puissance juive, estiment que les risques de troubles à l’ordre public justifient l’interdiction de ses spectacles. Ainsi va la République du camembert donneuse de leçons devant Israël, qui s’acharne sur un porteur de parole inspiré, que le petit peuple adore et applaudit malgré l’interdiction de ses spectacles. Il s’agit d’un humoriste engagé, républicain, anti-communautariste. Un artiste très drôle et talentueux, capable de parler d’égalité citoyenne et de justice avec un détachement et une pertinence peu commune.

Aujourd’hui, on l’accuse de tourner la Shoa en dérision. Dieudonné fait l’objet d’une campagne de désinformation et de diffamation médiatique à grande échelle par une presse, selon un observateur, qui appartient à des grands groupes multinationaux « et d’où la dimension critique et plurielle est en passe de disparaître. A cela s’ajoute un exercice du métier de journaliste en régression intellectuelle et précarisation financière ». Il s’interroge : « Quand Dieudonné dit, par exemple, au sujet d’Israël/Palestine que l’on est désinformés, que les mass médias ne font pas honnêtement leur travail, ne dit-il pas la stricte vérité ? » Cette interrogation arrive fort à propos, surtout en cette période où le monde régresse du point de vue du dialogue entre communautés et face à la montée en puissance du fanatisme religieux.

L’humour corrosif de Dieudonné fait peur aux tenants du pouvoir en France qui s’alignent sur l’intolérance juive, parce qu’il utilise le rire et la dérision pour traiter de thèmes graves que politiques et mass médias ont toujours eu tendance à minimiser ou occulter. Il dénonce, revendique, capte l’attention, tout en étant drôle. De ce point de vue-là, il dérange énormément. Quand il dit : « Je suis métis : noir, blanc, jaune…la couleur ne veut rien dire pour moi », les médias ignorent régulièrement cet aspect alors que c’est l’essence même de son humanisme et de son combat. Il est désormais et de tout temps impossible de s’exprimer librement dès qu’il s’agit d’Israël. Cela permet de comprendre pourquoi aucune personnalité publique, aucun journaliste ne se risque à critiquer Israël, sinon sa carrière est foutue. Dieudonné est-il donc victime d’officines communautaires ? Les accusations « d’antisémitisme » ne pardonnent pas. Mais pourra-t-on mettre fin à son succès ? Malgré les attaques et les interdictions, le comique surfe sur la vague d’un succès jamais démenti : force scénique, force d’écriture, son humour plus corrosif que jamais, plaît.

Le comédien est également un exemple de solidarité africaine. Pour l’accuser de blanchiment d’argent, on dit qu’il a expédié plus de 400 000 euros au Cameroun depuis 2009, dont 230 000 éros pour la seule année 2013. Cela dit-on, par le biais de sa société ‘Ewondo Corp Sarl’ créée en 2013 à Yaoundé et géré par Merlin M’Bala M’Bala, le fils de Dieudonné. Selon le ministère du Commerce français, son épouse importerait « du lubrifiant depuis Dubaï ». Comme quoi, M’bala M’bala est dans l’œil du cyclone d’une France déglinguée, à bout de souffle, qui cultive la peur de l’autre comme un exutoire à ses propres fantasmes. Mais son client cette fois-ci s’appelle Dieudonné. Et ce que Dieu a donné, nul ne peut l’enlever…

Bon mercredi et à mercredi

Edking in Le Messager

Partager

Laisser une réponse